
L'été avec ses chaleurs écrasantes et son corollaire : une soif inextinguible, non seulement pour les corps, mais aussi pour les villes. Chaque année, la même appréhension gagne les foyers algériens : le robinet continuera-t-il de couler ? Cette question, loin d'être anecdotique, est au cœur des préoccupations quotidiennes de millions de personnes. Car l'eau, c'est la vie, l'hygiène, la sérénité. Son absence, même temporaire, est une source de stress et de perturbation majeure.
Conscient de cet enjeu social et sanitaire de premier plan, le ministre de l'Hydraulique, Taha Derbal, a décidé de prendre le taureau par les cornes. Hier, au siège de l'Algérienne des Eaux (ADE) à Alger, il a présidé une réunion de travail aux allures de conseil de guerre. Autour de la table, et par visioconférence, se trouvaient les cadres du ministère et, surtout, des femmes et des hommes du terrain : les directeurs des 54 unités de l'ADE, ainsi que ceux de la SEOR (Oran) et de la SEACO (Constantine). Personne ne manquait à l'appel. Le message de M. Derbal a été clair et sans équivoque, martelant la nécessité d'« intensifier les efforts pour garantir un service public de qualité ». Loin des discours convenus, le ministre a insisté sur l'impératif de « répondre aux aspirations des citoyens ainsi qu'à leurs besoins quotidiens ». Une formule qui sonne comme la reconnaissance du droit fondamental de chacun à un accès fiable et régulier à l'eau potable, particulièrement durant la période critique de l'été où la consommation explose. Cette réunion n'était pas qu'une simple déclaration d'intention. Elle s'est appuyée sur un bilan concret : celui de la gestion de l'approvisionnement durant les jours de l'Aïd El-Adha. Cette période, marquée par un pic de consommation, a servi de premier test grandeur nature. Les directeurs d'unités ont présenté leurs rapports d'évaluation, mettant en lumière les succès mais aussi les points de friction à améliorer. Il s'agit désormais de tirer toutes les leçons de cette expérience pour peaufiner la stratégie estivale. Pour le ministre, la mobilisation ne doit pas faiblir. Il a ainsi appelé à « poursuivre les efforts sur le terrain en vue de garantir un approvisionnement régulier en eau potable ». Cela passe par une vigilance de tous les instants : surveillance accrue des réseaux pour détecter les fuites, optimisation de la distribution, gestion prévisionnelle des stocks des barrages et des stations de dessalement, ainsi que communication transparente envers les citoyens en cas de perturbation inévitable. En toile de fond de cette mobilisation, les défis structurels demeurent immenses. Le stress hydrique, accentué par le changement climatique, la vétusté de certaines infrastructures et une démographie galopante placent le secteur de l'eau sous une tension permanente. La feuille de route tracée par le ministre Derbal est donc bien plus qu'une simple consigne saisonnière ; elle s'inscrit dans une stratégie de long terme visant à sécuriser l'approvisionnement du pays. Un été sans soif, tel est le pari. Un pari que l'État, à travers son ministre, s'engage à tenir, conscient que de la disponibilité de l'or bleu dans chaque foyer dépendent non seulement le confort, mais aussi la santé publique et la paix sociale.
M. M.