Karima Benrabah, fondatrice du cabinet de conseil CIE, Présidente de la Fondation savoir-faire et Développement : «Une filière spéciale datte»
Propos recueillis par Kamélia Hadjib
Experte en gestion de projets et conduite de changement, la présidente de la Fondation Savoir-faire et Développement relève l’importance de mettre en place une filière pour les dattes, et estime que ceci va permettre aux producteurs d’agir dans un cadre organisé, que ce soit pour protéger le potentiel productif contre les maladies et autres effets nocifs, mais aussi pour fidéliser les marchés, en particulier par rapport à l’exportation.
Comment qualifiez-vous la capacité de l’Algérie en matière de production des dattes ?
La capacité du pays en matière de production agricole en général et des dattes en particulier est importante, au regard de la superficie du pays, pouvant mettre en valeur des millions d’hectares, disposant d’une nappe d’eau douce des plus enviables au monde et un climat diversifié par rapport à sa position géographique, allant des côtes de la Méditerranée au centre de l’Afrique. Toutefois, pour valoriser ce potentiel, il faudra absolument mettre en place une filière pour les dattes, ou pour que les producteurs agissent dans un cadre organisé, autant pour protéger le potentiel productif contre les maladies et autres effets nocifs, que pour fidéliser les marchés, en particulier par rapport à l’exportation. La mutualisation des moyens d’intervention s’impose également pour réduire les coûts de production, tout en gardant pour chaque producteur la liberté de gestion de son exploitation.
On dit que les Algériens ne consomment pas beaucoup de dattes, comparé à nos capacités de production. Quelles sont les raisons de cet état de fait ?
Absolument, du fait que le prix de ce produit sur le marché national n’est pas à la portée de la bourse du citoyen lambda, notamment les dattes de qualité supérieure. Aussi, en l’absence de circuits de distribution organisés pour engager des moyens importants de transport et de conditionnement, la multiplication du prix est inévitable par rapport à la multiplication des intervenants dans un marché, informel, difficile à contrôler par les pouvoirs publics.
Qu’en est-il des capacités de l’Algérie en matière d’exportation de ce produit ?
Les dattes sont une importante source de revenus pour l'Algérie, avec une production annuelle moyenne de plus de 900.000 tonnes. Cependant, malgré cette production importante, l'Algérie n'a pas encore atteint son plein potentiel en matière d'exportation. Parmi les raisons de cette situation, on peut citer la faible qualité des dattes et la difficulté de trouver des débouchés permanents, à défaut de stabilité de la production. Les problèmes de logistique en termes d’infrastructures, de transport et de stockage rendent difficile l'exportation de produits frais comme les dattes. Toutefois, l'Algérie a récemment entrepris des efforts pour améliorer la qualité de ses dattes et renforcer ses capacités d'exportation. Ces programmes de certification de qualité ont été mis en place, des initiatives qui devraient contribuer à renforcer la position de l'Algérie sur les marchés extérieurs.
Quels sont les principaux défis à relever dans ce domaine ?
L'Algérie produit plusieurs variétés de dattes, dont les principales sont ‘‘Deglet Nour’’, ‘‘Ghars’’ et ‘‘Tanteboucht’’. Les principaux défis à relever consisteraient à renforcer la qualité de ces variétés, du fait que la qualité et la traçabilité sont des conditions exigées par ces marchés, ainsi que la mise en place de systèmes logistiques efficaces pour encadrer le processus de production de la récolte à la mise sur le marché.
Le général d'Armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), appelle à une vigilance accrue, pour contrer les campagnes de désinformation, de manipulation et de propagande qui ciblent l’Algérie.