Mustapha Zebdi, président de l’APOCE : Consommation des algériens en matière de dattes «pas à la portée de tout le monde»

Malgré les vertus et les bienfaits qu’offre ce fruit pour la santé, la consommation des Algériens en matière de dattes reste modeste. C’est l’avis du président de l'Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), qui juge nécessaire de faire un effort pour rendre les dattes plus accessibles au consommateur algérien.

Contacté par nos soins, Mustapha Zebdi a indiqué que la datte est un fruit très apprécié par le consommateur algérien, mais son prix est l’un des facteurs qui freinent les gens à la consommer fréquemment. «Il est vrai que son prix est accessible lors des périodes de récolte, mais dès que la datte est conditionnée, son prix double et devient hors de portée de la bourse du citoyen», a-t-il expliqué, précisant qu’une consommation supplémentaire de dattes est enregistrée durant ce mois sacré par rapport aux autres mois de l’année. «C’est une culture chez les musulmans en général et les Algériens en particulier. C’est pour ça qu’on enregistre une forte demande durant le Ramadhan», a-t-il noté.

«Le prix de la datte n’est pas fixe»

Selon le président de l’Apoce, ce que possède l’Algérie comme richesse en ‘‘Deglet Nour’’ devrait couvrir largement les besoins du marché national. «Malheureusement, a-t-il poursuivi, quand on voit le prix par rapport au pouvoir d’achat du citoyen, on est encore loin de rendre sa consommation plus accessible. Le problème dans l’accessibilité du citoyen à consommer les dattes est le coût et la qualité. De 600 à 700 DA/kg pour un fruit qui est produit localement, c’est excessivement cher. L’Algérien ne peut se permettre de manger aisément ce produit que durant les périodes de récolte. Et dès que ce fruit rentre dans le système de stockage dans les chambres froides, son prix devient inaccessible».
Zebdi a fait part, par ailleurs, de l’existence de plusieurs variétés de dattes qui ne sont pas appréciées par le consommateur algérien comme la ‘‘Deglet Nour’’, qui reste la référence pour tous les Algériens. «Une grande partie de la production nationale de dattes va vers l’exportation, et généralement, c’est la meilleure qualité qui est exportée. Certaines variétés de dattes ne sont jamais commercialisées sur le marché national. Certes, c’est une bonne chose de promouvoir la bonne qualité de notre production en matière de dattes et de renforcer notre commence extérieur, mais il faut qu’il ait un équilibre pour satisfaire les besoins du marché national», a-t-il plaidé, relevant la nécessité qu’il y ait «plus d’investissement» dans ce domaine, d’autant plus que l’Algérie détient, selon lui, le titre de producteur de la meilleure qualité de dattes dans le monde. Et d’ajouter : «C’est un titre qui devrait encourager les agriculteurs à multiplier leurs efforts pour rendre ce produit plus accessible au consommateur algérien. Il faut mettre un équilibre entre satisfaire le besoin national en matière de dattes et leur exportation».
Le président de l’Apoce a confié que les statistiques indiquent que ‘‘Deglet Nour’’ d’excellente qualité se vend en équivalent devises, à l’étranger, au même prix et parfois moins cher qu’en Algérie, ce qui est incompréhensible. «Si on exporte, c’est tant mieux mais pas au détriment du marché national, d’où l’intérêt d’organiser le marché de la datte, de manière à ce qu’il y ait un équilibre pour satisfaire les besoins du marché national et à multiplier la production pour que ça soit une alternative pour les rentrées en devises», a-t-il insisté.
Il a fait savoir que la consommation de la datte est une question d’habitude, précisant que la région du Sud connaît une large consommation de ce produit, contrairement aux autres régions du pays où les gens ne consomment pas beaucoup de dattes. «Généralement, a-t-il affirmé, c’est une consommation occasionnelle et ce, malgré les bienfaits de ce fruit. Raison pour laquelle, on fait des campagnes de sensibilisation pour lutter contre la consommation excessive de sucre, de sel et des matières grasses. On recommande toujours de consommer des dattes et de les donner comme goûter aux enfants».

Kamélia Hadjib

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