
Le Sahel sera, selon le conseil des agences de renseignements américain NIC (National Intelligence Council), la région du monde la plus exposée aux activités terroristes en 2025.
En dépit de nombreux efforts internationaux et régionaux déployés tout au long de la dernière décennie pour venir à bout du terrorisme au Sahel, ce phénomène semble gagner de plus en plus de terrain, se renforcer et se diversifier.
L’Afrique et la région du Sahel, en particulier, s’illustrent désormais par de nouveaux types de conflits depuis le début au moins de la dernière décennie. Les acteurs non-étatiques armés "jouent" un rôle majeur. Dans le même sillage, et au-delà de leur aspect interne, il n’est pas exclu que ces conflits soient "commandités", alimentés et financés par des acteurs étrangers.
Dr. Tewfik Hamel, chercheur en histoire militaire et études de défense, explique que parmi ces entités, figurent des milices, des insurgés, bandits, contrebandiers ou trafiquants de drogue, organisations criminelles et forces paramilitaires. Leurs idéologies, objectifs, stratégies, modes d’organisation, varient considérablement, "mais ces groupes armés non étatiques ont cependant en commun de saper l'autorité et la légitimité de l'État et de corrompre le tissu social de la société".
Le même spécialiste souligne par ailleurs que « malgré leurs objectifs stratégiques divergents, les terroristes, les criminels et les insurgés semblent de plus en plus collaborer ».
Depuis ces dernières années, les groupes terroristes ont poursuivi leurs offensives. Au Burkina Faso, la violence est restée élevée dans les régions de l'Est et du Centre-Nord, alors que les terroristes se livraient à des affrontements armés avec les forces militaires et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). La Jama'at Nusrat el-Islam wal-Muslimin (JNIM), affiliée à Al-Qaïda, est restée l'acteur le plus violent.
Au Mali, Daech au grand Sahara (EIGS) a intensifié ses offensives, entraînant les niveaux de violence les plus élevés dans les régions de Gao et Ménaka (dans l’Est). L’ISGS, un sous-groupe opérationnellement indépendant de Daech en Afrique de l'Ouest (EIAO), opère dans la région du Liptako-Gourma au Sahel, qui comprend des parties du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Les militants de l’EIGS se sont affrontés avec les Forces armées maliennes (FAMA), les mercenaires du groupe Wagner et les casques bleus de l'ONU (MINUSMA), tout en menant des attaques meurtrières contre des civils touareg et dawsahak.
Face aux lacunes et insuffisances dans la capacité des États du Sahel à faire face à un éventail de défis de sécurité, l'Algérie veille à sa souveraineté territoriale et entend assurer son rôle régional. Elle a toujours mis en garde contre l'affaiblissement des principes de coordination des actions au sein des institutions continentales et internationales.
L'approche algérienne a toujours été axée sur la gestion politique des crises et des conflits, sur la base des principes de coopération, de coordination des actions, au sein des institutions et organismes onusiens.
Dans la nuit du 1er avril courant, une unité de défense aérienne du territoire (CFDAT), dans la 6e Région militaire, a détecté et détruit un drone armé de reconnaissance ayant pénétré l’espace aérien algérien de deux kilomètres à proximité de la ville Tin Zaouatine. L'événement n'est pas un fait divers, mais il illustre un tournant sécuritaire majeur.
La professionnalisation de l'armée, par la maîtrise technologique, l’exécution des programmes de préparation et de développement, et l’optimisation des mécanismes de maintien de la disponibilité opérationnelle des unités de combat, sont les éléments clés de la réussite des missions de protection et de sécurisation des frontières nationales, de l'espace aérien et des approches maritimes.
T. K.