
Louable initiative de la tenue d’une conférence-débat qu’a organisée hier l’Autorité nationale indépendantes des élections (ANIE) autour du thème des ingérences étrangères dans les processus électoraux des États et leur incidence sur la sécurité démocratique des Etats : quelle stratégie pour l’Algérie ? Le thème en question relève non pas uniquement d’un phénomène qui ne cessent de prendre de l’ampleur mais d’une réelle menace sur la stabilité, voire la souveraineté des Etats, comme l’a démontré dans son exposé le conférencier Mohamed Amroune, sénateur du tiers présidentiel et président de la Commission des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la communauté nationale à l’étranger au Conseil de la Nation. « Quelque 151 opérations électorales à travers le monde ont subi la menace d’ingérences étrangères pendant la période 2023-2024 », a affirmé d’entrée le conférencier en se référant aux données d’un rapport élaboré en ce sens par le Centre canadien de la sécurité informatique. « Ce chiffre avancé confirme que nous sommes face à un phénomène qui mérite d’être mieux examiné et mieux analysé pour cerner tous ses enjeux et définir par la suite les méthodes d’un traitement efficace », a-t-il appuyé en s’exprimant devant une assistance composée de représentants des départements ministériels, des représentants des institutions sécuritaires et militaires, des universitaires, des cadres de l'État, des représentants de la société civile et du Conseil de l'Autorité (ANIE). Son président par intérim, le Pr Karim Khalfane, a indiqué dans son allocution de bienvenue que l’événement de cette conférence intervient dans un contexte marqué par de multiples défis auxquels font face l’Algérie et la région. « De nombreux acteurs politiques soulignent l’existence d’ingérences étrangères visant à influencer les processus électoraux nationaux. Cela impose la nécessité de renforcer la conscience nationale et de développer des stratégies efficaces pour faire face à ce phénomène, dans le but de préserver notre sécurité nationale et de protéger notre démocratie », a-t-il soutenu. « L’Anie convaincue que le dialogue ouvert et éclairé autour de ces enjeux et avec la participation d’experts, de chercheurs et d’acteurs politiques constitue la meilleure voie pour renforcer la résilience de l’Algérie, consolider un front intérieur uni face aux défis internes et externes, et garantir la continuité du processus démocratique national », a-t-il ajouté. Les ingérences étrangères dans les processus électoraux des Etats procède d’abord et avant tout à une transgression de la légalité internationale, notamment l’article 2 alinéa 7 de la Charte des Nations unies, a rappelé le conférencier Mohamed Amroune, avant d’enchaîner que de telles pratiques ne constituent pas un fait nouveau et qu’elles ont toujours existé. « Si par le passé ces ingérences prenaient des formes sévères à travers notamment des interventions, ou par le biais de sanctions économiques, aujourd’hui elles sont plus soft grâce au recours à de nouveaux procédés d’influence nuisible en exploitant les réseaux sociaux, en multipliant les cyberattaques et investissant dans l’intelligence artificielle pour imposer des agendas extérieurs à des Etats souverains, à un moment où ces derniers accueillent une échéance électorale », a expliqué le conférencier.
K. A.
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Organisation et contrôle des élections : l’ANIE est un modèle pour les pays africains
L’ensemble des opérations électorales supervisées par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) depuis sa création, en 2019, ont été indemnes de toutes tentatives d’ingérences étrangères, a indiqué hier son président par intérim, le Pr Khalfane. Dans sa prise de parole à l’issue d’une conférence-débat traitant ce phénomène et son incidence sur la sécurité démocratique des Etats, qu’a abrité le siège de l’Autorité à Alger, il a, en effet, assuré que les différents rendez-vous des urnes organisés sous le contrôle de l’ANIE se sont déroulés dans des conditions idoines de sérénité et de respect absolu du libre choix des électeurs. Le Pr Khalfane a mis l’accent sur le capital d’expérience acquise par l’ANIE en matière d’organisation des élections et qui peut servir de modèle à suivre pour de nombreux Etats de l’espace arabe et africain. « Une projet en ce sens est d’ailleurs en cours de préparation au sein de l’Autorité », a-t-il fait savoir. Une telle démarche a été par ailleurs vivement recommandée par les intervenants lors de l’ouverture de débat sur le thème de la conférence sus évoquée. En ce sens, le Pr Slimane Aradj, doyen de la faculté des sciences politiques et relations internationales, a soutenu que le succès éclatant qu’a connu l’Algérie dans le domaine de l’organisation des élections est à même d’inspirer plusieurs Etats africains qui rencontrent des difficultés dans ce domaine. Pour le Pr Aradj, l’expérience algérienne pourrait être promue notamment à travers le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), dont l’Algérie assure la présidence. La meilleure manière de faire échouer toute tentative d’ingérence électorale dans le processus électoral est « celle de consolider le front interne dans lequel seront mobiliser toutes les forces vives de la nation », a soutenu pour sa part le premier responsable de l’ANIE. En ce sens, le Pr Karim Khalfane a tenu assuré que l’Autorité qu’il préside et, en tant que partie intégrante de l’architecture institutionnelle, ne ménagera aucun effort pour contrer à mettre le pays à l'abri de toute menace ».
K. A.