Importation des véhicules de moins de 3 ans : «Une bouffée d’oxygène» pour les citoyens

Les décisions prises par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, lors du dernier Conseil des ministres, concernant le dossier des véhicules, représentent une «bouffée d'oxygène» pour les citoyens et vont permettre le retour, dans quelques mois, des activités de la distribution et de l'industrie automobiles, selon des associations de consommateurs.

Les mesures annoncées, dimanche lors du Conseil des ministres, présidé par le président de la République, consistent à autoriser les citoyens à importer des véhicules de moins de trois ans, et les constructeurs automobiles étrangers à importer des véhicules neufs pour les écouler en Algérie, et à finaliser le cahier des charges relatif aux concessionnaires automobiles avant la fin 2022.
«Ces mesures, qui touchent trois axes très importants, vont contribuer à dénouer la situation du marché de l'automobile en Algérie, après plusieurs années de suspension de l'importation, ce qui a causé un manque estimé à un million de véhicules et une hausse des prix qui ont atteint des niveaux records», a indiqué le président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement, Mustapha Zebdi, dans une déclaration à l'APS. M. Zebdi, qui a affiché son optimisme quant à la mise en œuvre rapide de ces décisions, a mis en relief «l'existence d'une volonté politique sincère pour clôturer ce dossier».
Concernant l'impact de ces mesures sur les prix des véhicules en Algérie, M. Zebdi a estimé que les cours «vont baisser de 30% dès l'apparition des premiers résultats de la mise en œuvre de ces mesures, tels que la signature de conventions avec les grands constructeurs ou le début des opérations d'importation des véhicules de moins de trois ans».
De son côté, le président de l'Association nationale pour la protection des consommateurs «Aman», Hacène Menouar, a salué les décisions prises par le chef de l'État, en relation avec le dossier des véhicules. Toutefois, M. Menouar a estimé, quant à l'autorisation des citoyens à importer des véhicules de moins de trois ans, que «cette opportunité pourrait être exploitée par des parties exerçant dans le marché informel», ce qui va participer à l'«enrichissement illégal, au détriment des intérêts de l'État et du consommateur». Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d'accélérer le lancement de l'industrie automobile dans le pays, «seule solution à même de protéger l'économie nationale et d'offrir aux citoyens des voitures neuves, avec un service après-vente et une disponibilité de la pièce de rechange». Même son de cloche chez le journaliste spécialisé dans le secteur automobile, Mohamed Saâdi, qui a indiqué à l'APS que ces décisions «permettront le retour des activités de la distribution et de l'industrie automobiles dans quelques mois».
Le reprise de ces deux activités va, selon lui, générer de la valeur ajoutée et de la richesse, ainsi que des milliers de postes d'emploi, directs et indirects, en plus de contribuer au Trésor public, à travers les impôts et les taxes.

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Sétif : Satisfaction 

De notre correspondant F. Zoghbi

La décision du président de la République d’autoriser l’importation des véhicules de moins de 3 ans n’a pas été sans susciter un profond sentiment des satisfactions parmi de très nombreux citoyens, visiblement irrités par cette flambée des prix qui a gagné le marché automobile, ces derniers temps. Une décision d’autant plus importante qu’elle vient à temps pour répondre aux attentes de ces citoyens qui ne savaient plus à quel saint se vouer face à un tel phénomène pour acquérir un véhicule propre à la portée de leur bourse et ne plus s’entendre dire ces sommes faramineuses ou, à voix basse, le nombre de kilomètres au compteur d’un véhicule qui agonise.
Dans une ville connue pour accueillir hebdomadairement un des plus importants marchés hebdomadaires de l’automobile, nombreux sont ceux qui pouvaient rester insensibles à une telle situation et ne pas qualifier la décision du président de la République de salutaire, en attendant la mise en place des mécanismes nécessaires par le gouvernement. Pour Saïd, «la décision du président de la République vient à temps pour libérer le citoyen de toutes les contraintes d’un marché de l’automobile devenu fou et rendre pratiquement impossible l’acquisition d’un véhicule. Je ne vous cache pas que beaucoup attendaient une telle décision. Elle est d’autant plus importante qu’elle est ordonnée par le chef de l’État qui est constamment à l’écoute des préoccupations du citoyen et de l’impact positif qu’elle est appelée à produire et casser le phénomène qu’a connu le marché de l’automobile».
Pour sa part, Hocine abonde dans ce sens et espère que «cette décision salutaire du président de la République soit maintenant accompagnée de procédures à la portée de ceux qui ont l’intention d’importer un véhicule de moins de 3 ans. Je veux parler de la question du change, des conditions de dédouanement, du transport et de toutes les dispositions réglementaires qui doivent être mises en place pour accompagner une aussi importante décision du Président et faire que le citoyen ne bute pas sur des contraintes qui vont faire flamber le marché de la devise et impulser l’informel.» Farid, un jeune visiblement fatigué des «marathons» qui l’ont guidé sur plus d’un marché hebdomadaire de l’automobile et d’une flambée des prix sans limite, relève que «la décision du président de la République est très bonne, même si des éternels insatisfaits trouveront toujours à redire. Imaginez un petit véhicule du type Maruti et de quelle série et dans quel état à 120 millions et plus. Franchement, je préfère importer un véhicule propre, même s’il doit me revenir un peu cher, pas trop quand même, et ne plus vivre ce genre de situations».

F. Z.
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Tizi Ouzou : Mesure saluée 

De notre correspondant Bel. Adrar

L’autorisation des citoyens à importer des véhicules de moins de trois ans, mesure prise dimanche dernier à l’issue de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres présidé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, est une mesure salutaire qui mettra inéluctablement fin à l’incroyable flambée des prix que connaît le marché local de vente des véhicules d’occasion. C’est en fait ce que pensent beaucoup de citoyens de Tizi Ouzou intéressés par l’achat d’un véhicule à un prix raisonnable. «Avec cette autorisation, le citoyen ne sera plus otage des revendeurs véreux qui imposent leurs prix dans les différents marchés locaux de véhicules», tranchent des citoyens, à l’annonce de cette importante décision du président de la République, non sans exprimer leur crainte de subir une éventuelle flambée de change au marché parallèle de la devise tant que la demande connaîtra certainement une nette augmentation. En dépit de cette appréhension, le citoyen est globalement satisfait de pouvoir enfin acquérir son véhicule, neuf ou moins de trois ans, sans qu’il soit obligé de passer par des intermédiaires ou d’en acheter un véhicule d’occasion parfois en mauvais état au marché local avec un prix dépassant largement celui du neuf avant la fermeture des unités de montages et l’arrêt de l’importation de véhicules pour des raisons économiques. Ça fait trois longues années que nous attendions cette mesure d’autorisation d’importation de véhicules qui va nous délivrer du diktat du marché de l’informel du véhicule où aucune logique commerciale n’est respectée, indiquent d’autres citoyens, particulièrement des commerçants dans le besoin de renouveler leurs véhicules commerciaux. Les gérants d’agences de location de véhicules se déclarent aussi soulagés par cette sage et salutaire mesure prise par le président de la République, qui va leur permettre de renouveler leur flotte automobile. Arezki A., gérant d’une agence de location de véhicules, a appris la nouvelle d’autorisation d’importation de véhicules de moins de trois ans avec un grand soulagement, nous a-t-il déclaré le jour de l’annonce de cette décision. «Ça fait longtemps que je projette d’acquérir d’autres véhicules pour renforcer ma flotte de véhicules, mais vainement, tant que le prix aussi bien du véhicule neuf que d’occasion s’est fortement envolé. Avec cette mesure, j’aurais le choix, soit d’en importer un véhicule neuf ou moins de trois ans ou d’en acheter au niveau du marché local dont les prix auront, grâce à cette mesure, connu une substantielle baisse», a-t-il expliqué. Comme Arezki, beaucoup d’autres gérants d’agences de location de véhicules, commerçants et citoyens fonctionnaires saluent cette décision et souhaitent de la souplesse dans son application, afin d’en finir avec la spéculation que connaît le marché automobile et permettre le libre choix aux citoyens dans l’achat du véhicule qu’il veut à un prix raisonnable.

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Soulagement des oranais

La décision du président de la République d’autoriser les particuliers à importer les véhicules de moins de trois ans pour leurs propres besoins et non à des fins commerciales a été accueillie avec un grand ouf de soulagement par les Oranais. Il faut dire que le sujet agite les réseaux sociaux depuis l’annonce de cette nouvelle et alimente les conversations dans les espaces publics et urbains. Que ce soit dans les cafés, le tramway, les hypermarchés ou le mini-shop du coin, tout le monde en parle. «Franchement, pour moi, c’est la meilleure annonce de l’année… Je dirai même de ces trois dernières années, après celles de la grossesse de mon épouse et de la fin des restrictions liées à la Covid», ironise Zaki S. un médecin résident, qui s’estime heureux d’avoir patienté tout ce temps au lieu de se ruiner et de s’endetter pour acheter un véhicule. «Croyez-moi, je commençais à désespérer. La possibilité d’un retour à la normale du marché des véhicules en Algérie me paraissait de plus en plus une option lointaine. Même avec un millions de DA d’économies, on ne peut pas acquérir une voiture basique», confie Zaki, avant d’ajouter : «J’ai attendu 5 ans, je peux patienter quelques mois de plus, pourvu que l’application de cette décision entre en vigueur dans les délais annoncés.»
Même sentiment partagé par Samia D., une journaliste dans un quotidien arabophone qui a regretté amèrement d’avoir vendu sa voiture (une Peugeot 206) en 2019, sans pouvoir la remplacer à ce jour. «C’est une décision courageuse qu’on ne peut que saluer, mais surtout elle tombe au bon moment. Les conséquences résultant de la crise économique mondiale ont impacté tous les secteurs et affecté le pouvoir d’achat à travers le monde. Posséder une voiture est devenu un signe d’un grand confort, voire d’une petite-richesse avec leurs prix actuels. Personnellement, j’ai vendu ma voiture qui était relativement ancienne en 2019, et, honnêtement, j’ai regretté de l’avoir fait, car je n’ai pas eu suffisamment de moyens financiers pour acheter une autre plus moderne. Maintenant, avec la décision du président de la République, je pourrais acheter une nouvelle voiture dans quelques mois, inch’Allah», dit Samia. Pour M. Salah Zoubir, enseignant dans une école privée, l’importation des véhicules de moins de 3 ans va mettre un terme à la folie des prix qui a caractérisé le marché des véhicules, ces dernières années, soutenue par la cupidité vorace des revendeurs. «Rien ne justifie les prix pratiqués actuellement sur le marché des voitures chez nous. Il est impensable qu’une voiture achetée à moins de 550.000 DA soit cédée à trois fois son prix, 4 ans plus tard. Il n’y a plus de voitures à la portée des salariés moyens comme fut le cas auparavant», regrette M. Zoubir. Ce dernier prédit une normalisation progressive du marché avant même l’entrée en vigueur de cette décision.

Amel S.

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