
Les étudiants algériens célèbrent aujourd’hui le 68e anniversaire de la grève du 19 mai 1956. Une halte pour se rappeler l’attachement indéfectible de l’élite algérienne à la patrie, à la nation, à la lutte d’un peuple, et à la quête de la liberté. Hier, ils faisaient la Révolution, aujourd’hui ils contribuent à la construction de l’avenir de leur pays en s’impliquant dans les processus de création, d’innovation et de la recherche scientifique. Recherche, innovation et créativité sont les mots qui illustrent l’évolution extrêmement significative en matière d’indicateurs de performance, d’une université qui passe d’indicateurs académiques à des indicateurs économiques. Cela n’est pas sans rappeler l’engagement 41 du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de faire de l’université algérienne une locomotive ouverte qui encadre les besoins de la société et apporte de la valeur ajoutée au développement socioéconomique.
Cette évolution s’est traduite à travers notamment le nombre de brevets d’invention déposés, le nombre de startup créées et le nombre de projet de transfert technologique et de coopération avec le secteur économique, et témoigne de l’implication de l’université dans le monde économique. Il s’agit indéniablement d’une réorientation stratégique afin de créer des passerelles entre deux sphères, jusque-là séparées par les temporalités et les objectifs. Les réformes de l’enseignement supérieur et la promotion de la recherche scientifique visent à concrétiser plusieurs objectifs : la création de la richesse, l’encouragement de la création de startups, et la promotion de l’esprit entrepreneurial. Répartis sur 107 établissements affiliés au secteur de l’enseignement supérieur, ils sont aujourd’hui plus de 1,7 million d’étudiants à poursuivre l’objectif de ressusciter l’impossible posture de Pic de la Mirandole, cet humaniste italien symbolisant l’appétit de connaissance des Européens de la Renaissance. Ou d’un Taleb Abderrahmane, le chimiste qui faisait exploser les illusions des colonialistes pendant la Révolution.
Les étudiants en symbiose permanente avec les aspirations populaires
Nos étudiants sont aujourd’hui, plus que jamais, appelés à fournir plus d’efforts dans l’apprentissage, de s’armer d’esprit critique, et de participer à la fondation de l’Algérie de demain pour être, aussi, en symbiose permanente avec les aspirations du peuple algérien.
C’est dans ce contexte que l’on apprend, la distinction de l’Université de Sidi Bel Abbès, classée parmi les 500 meilleures institutions au monde. Cette nouvelle consécration vient couronner les efforts du département de M. Kamel Baddari. En effet, le classement Times Higher Education (THE) des jeunes universités 2024 positionne l’Algérie à la première place en Afrique, dans le monde arabe et au Maghreb. C’est dire que l’accomplissement de la vie académique qui se fait par l’effort et le mérite sont la seule façon de défier les passe-droits et les promotions notabilités qui gravitent dans la sphère universitaire et qui ont longtemps caractérisé le secteur. Cette inclusion dans le prestigieux classement THE est une reconnaissance éclatante de la qualité de l’enseignement supérieur en Algérie et de l’engagement des autorités publiques à promouvoir la recherche et l’innovation.
Faut-il rappeler, dans ce sillage, la campagne de recrutement lancée par le ministère de l’Enseignement supérieur qui verra le nombre de nouvelles recrues avoisiner les 10 000. «Un nombre jamais atteint, ajoute le ministre, depuis l’indépendance.»
L’université algérienne, un saut qualitatif
Ces recrutements auront certainement un impact positif sur l’amélioration de la performance de l’université algérienne, et ses différents laboratoires de recherche comme locomotive du développement national.
Il est utile de souligner également la publication dans le numéro 18 du Journal officiel au mois de mars dernier, des décrets exécutifs modifiant les statuts particuliers de l’enseignant-chercheur hospitalo-universitaire, de l’enseignant chercheur et du chercheur permanent. Par ailleurs, il ne faut pas ignorer l’apport de la diaspora. «Ces intellectuels, experts, spécialistes et chercheurs algériens résidant à l’étranger constituent une communauté de près de 25 000 ressortissants.» Cette frange de citoyens algériens «n’a cessé de constituer une priorité pour les plus hautes autorités de l’Etat», explique le Pr Mokhtar Sellami, directeur chargé de la science, de la technologie et de l’innovation au Conseil national de la recherche scientifique et des technologies (CNRST).
Tahar Kaidi