S’exprimant à l’inauguration du Salon des établissements de santé et de leurs services dans sa troisième édition, tenu à l’hôtel Sheraton, M. Kouidri a affirmé que l’Algérie progresse à grands pas vers l’obtention du niveau de maturité 3.
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, a affirmé, hier à Alger, que l’Algérie progresse à grands pas vers l’obtention du niveau de maturité 3 (ML3) dans la réglementation pharmaceutique, tel que défini par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce label, a-t-il expliqué, constitue une reconnaissance internationale attestant qu’un système national de contrôle des médicaments est conforme aux standards internationaux, ouvrant, ainsi, la voie à l’élargissement des exportations de médicaments fabriqués localement.
S’exprimant à l’inauguration du Salon des établissements de santé et de leurs services (Hospitalia Expo) dans sa troisième édition, tenu à l’hôtel Sheraton, M. Kouidri a précisé que l’évaluation de l’Algérie par l’OMS est attendue pour le mois d’octobre. «Nous travaillons intensément et je suis convaincu que nous allons réussir avec brio», a-t-il déclaré, en soulignant que de profonds changements ont été introduits dans le cadre réglementaire, afin d’atteindre ce niveau. Le ministre a mis en avant les progrès enregistrés par le pays, rappelant que le taux de couverture en médicaments produits localement a atteint 81%. Il a estimé que l’Algérie s’est éloignée du «scénario des ruptures» qui affectait auparavant le marché national.
«Actuellement, seuls sept ou huit médicaments connaissent une certaine pression, comme c’est le cas partout dans le monde», a-t-il expliqué. S’agissant du Salon Hospitalia Expo-2025, M. Kouidri a indiqué que les résultats attendus de cette manifestation seront très satisfaisants, dans la mesure où elle réunit l’ensemble des acteurs des secteurs de l’industrie pharmaceutique, des équipements médicaux, des technologies de santé et des services associés. Il a ajouté que l’organisation de ce salon en Algérie reflète la volonté constante de l’État, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de bâtir un système de santé moderne et intégré, où le produit national occupe une place centrale et où les entreprises industrielles et scientifiques contribuent à satisfaire la demande locale, tout en s’ouvrant sur les marchés régionaux et internationaux, notamment en Afrique.
Le ministre a souligné que l’Algérie œuvre à faire de ce secteur une véritable locomotive du développement durable. Il a insisté sur la nécessité de renforcer les passerelles entre l’industrie pharmaceutique et le secteur de la Santé, en intégrant davantage l’innovation et la numérisation dans les systèmes de soins, afin de garantir la sécurité sanitaire et de consolider les capacités productives aux standards internationaux. De son côté, le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), Abdelouahed Kerrar, a affirmé : «Nous sommes parvenus à multiplier les niveaux de production locale, alors qu’en 2005, nous ne couvrions pas plus de 20% de nos besoins. Aujourd’hui, nous dépassons les 80% de couverture du marché intérieur.» Tout en saluant ces acquis, Abdelouahed Kerrar a indiqué que des efforts supplémentaires restent nécessaires, pour consolider les résultats obtenus. Abordant la capacité des entreprises nationales, le président de l’UNOP a rappelé que «nos laboratoires sont en mesure de déposer plus de 850 dossiers d’enregistrement de médicaments, chaque année». Cette dynamique, selon lui, suppose un appui institutionnel accru, notamment à travers l’Agence nationale des médicaments.
Sur le plan structurel, Abdelouahed Kerrar a relevé que le marché national compte, aujourd’hui, plus de 200 entreprises productrices. «Un tel volume impose une réorganisation du marché, une rationalisation des productions et une moralisation des pratiques quotidiennes», a-t-il insisté. Il a ajouté que les surplus de production doivent, désormais, être orientés vers l’exportation ; «cela appelle à l’élaboration d’une stratégie nationale commune avec les opérateurs économiques, publics et privés, reposant sur une vision méthodique et une démarche d’expansion extérieure», a-t-il affirmé.
K. H.
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Pharmacie Centrale des Hôpitaux : 2025, une année charnière
Le directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), Sabri Djerroud, a affirmé que l’année 2025 représente une étape charnière dans la gestion et la distribution des médicaments, ainsi que dans l’approvisionnement en dispositifs médicaux. Il a indiqué que les résultats du premier semestre 2025, comparés à ceux de la même période en 2024, traduisent une évolution significative de 39% dans la distribution des médicaments et une augmentation de 41% dans la réception des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux. Il a précisé qu’à ce rythme, la fin de l’année 2025 permettra d’atteindre une hausse de plus de 25% du stock national de médicaments et de dispositifs médicaux. Il a rappelé que la PCH a mobilisé en 2025 la plus importante enveloppe budgétaire de son histoire, estimée à plus de 84 milliards de dinars, pour couvrir les traitements anticancéreux, dont 66% pour l’acquisition des médicaments innovants. S’agissant des maladies rares, M. Djerroud a indiqué que la PCH a renforcé son dispositif, en introduisant de nouveaux traitements innovants. Il a précisé qu’une enveloppe de 40 milliards de dinars a été mobilisée, afin de garantir aux patients atteints de maladies rares l’accès aux thérapies spécifiques. Le même responsable a mis en lumière la progression remarquable des médicaments fabriqués localement, soulignant que l’approvisionnement des hôpitaux en produits nationaux a enregistré une hausse de plus de 300% au cours des cinq dernières années. M. Djerroud a mis en avant le virage digital entrepris par la PCH, afin d’assurer une meilleure transparence. Il a indiqué qu’en 2025, la PCH a traité plus de 250.000 commandes électroniques, dont un grand nombre en situation d’urgence, grâce à des délais d’exécution qualifiés de «record». La plateforme numérique nationale reliant la PCH aux hôpitaux et institutions de santé du pays «permet d’adapter la distribution selon des critères scientifiques, tels que la démographie, la densité de population et les priorités médicales régionales», a-t-il expliqué. M. Djerroud a précisé que la PCH a mis au point plus de 30 applications numériques, soulignant que ces plateformes assurent l’ensemble des missions confiées à la centrale, allant de la gestion des stocks et du suivi de la distribution, à la traçabilité des médicaments, au stockage, ainsi qu’à l’alerte précoce en cas de tension sur certains produits. «Grâce à la numérisation, nous avons réussi à réduire les délais de traitement des charges de 28%», a conclu le Directeur général de la PCH.
K. H.