
L’Algérie opte pour un modèle économique, fondé sur la modernisation et la diversification, en vue d’une création de richesses hors hydrocarbures et pour assurer une relance économique effective.
Cela est possible, notamment par un tissu de start-up disséminées sur l’étendue du territoire national, par la promotion de l’esprit d’entreprise, qu’encourage le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Plusieurs axes stratégiques sont déployés, à l’instar du développement de la ressource humaine, la digitalisation, un climat d’affaires équitable et un écosystème favorable à l’investissement.
Les start-up et les micro-entreprises, pourvoyeuses d'innovation, d'emplois et de croissance économique, de par leur impact économique et social constituent une étape et un préalable incontournable à l’heure du passage de notre pays vers une économie résiliente.
C’est ce qu’il faut retenir, à notre sens, de l’intervention hier, dans le cadre de notre forum, de M. Noureddine Ouadah, ministre de l'Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises.
La stratégie de son département ministériel, se décline à travers une feuille de route devant jeter les bases d’un écosystème favorable à l’émergence de la culture entrepreneuriale et à l’aptitude à l’innovation des jeunes opérateurs économiques.
A l’appui de cette volonté, notre invité a cité le cadre juridique qui a été réajusté pour permettre aux start-up et aux micro-entreprises de bénéficier plus facilement des marchés publics.
Il a également évoqué la révision du Code des marchés publics en 2023, le développement de la recherche scientifique, la protection de la propriété intellectuelle, les mécanismes de la bonne gouvernance, l’existence d’une synergie et interconnexions possibles entre tous les acteurs et les opérateurs concernés. «Chaque semaine, nous organisons des rencontres avec différents ministères afin de rapprocher les start-up et les micro-entreprises des besoins spécifiques de chaque secteur», a-t-il fait remarquer, sans omettre de parler de la mobilisation des compétences algériennes à l’étranger.
Il a souligné la ferme détermination de l'Etat à faire de l’Algérie un modèle en matière de soutien des start-up, réaffirmant la disponibilité du Gouvernement à mutualiser tous les moyens pour assurer leur développement.
L’accent sera également mis sur la formation des gestionnaires d’incubateurs, afin qu’ils adoptent une approche plus entrepreneuriale et plus dynamique et puissent concrétiser les idées et les projets en opportunités économiques, utiles et palpables sur le terrain.
Pour le ministre, l’université algérienne est un pilier essentiel de l’écosystème de l’innovation. L’objectif est de changer la mentalité des étudiants pour qu’ils ne recherchent plus seulement un emploi après leurs études, mais qu’ils envisagent surtout de bâtir leur propre entreprise et créer des postes de travail.
Le ministre a mis en avant l’importance de faciliter l’intégration des diplômés de la formation professionnelle dans le monde de l’entrepreneuriat. Le but est d’offrir aux jeunes issus des centres de formation professionnelle l’opportunité de voler de leurs propres ailes.
L’un des plus grands défis de l’économie de la connaissance est la mobilisation des talents et la simplification de leur implication et de leur engagement au service de notre économie. «Aujourd’hui, les démarches sont numérisées, mais il est essentiel d’accentuer la communication et la sensibilisation pour favoriser une adoption plus large de ces outils», indique-t-il.
La promotion du secteur technologique algérien sur la scène internationale est un objectif clé. «Nous devons être présents dans les plus grands événements technologiques mondiaux. En témoigne la participation de nos start-up au Web Summit au Qatar, qui ont dignement représenté l’Algérie.
Pour conclure, M. Noureddine Ouadah, s’est montré d’un optimisme légitime dans la mesure où l’Algérie recèle suffisamment de compétences locales ou résidentes à l’étranger, d’atouts susceptibles de concourir au succès de cette ambition. Le capital humain est disponible et cette jeunesse diplômée et qualifiée, promue au rang de nouvelle classe d’entrepreneurs est capable aujourd’hui de relever le défi.
M. B.
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Le message fort du ministre
Le ministre a lancé un message fort à l'égard des jeunes entrepreneurs. "Je leur dis toujours qu'ils doivent commencer par se poser la question suivante : qui achètera leur produit ou service ? L'innovation doit partir de la réalité du marché, et non de concepts théoriques. C’est en répondant à des besoins réels qu'ils réussiront à bâtir des projets solides", a-t-il insisté. Selon lui, l’innovation doit être pragmatique, axée sur des solutions qui apportent une valeur réelle et tangible aux consommateurs. En conclusion, l’approche du ministre met en évidence l’importance de l’innovation non seulement en tant que technologie, mais aussi comme une philosophie de gestion et de résolution de problèmes. Morafik Com, en tant qu’exemple, incarne cette vision, et le ministre incite tous les secteurs à embrasser cette dynamique pour moderniser le commerce et répondre aux défis économiques actuels. Par ailleurs, le ministre a évoqué la plateforme du ministère des Start-up qui a pour objectif de faciliter la mise en relation des entreprises émergentes ou de petites tailles avec des partenaires et institutions .
S. B.