Expulsion de 12 agents consulaires algériens exerçant en France : Alger prend acte de la décision de Paris

L’Algérie dit avoir pris acte de la décision prise par Paris de rappeler son ambassadeur pour consultations et de demander à douze agents consulaires algériens de quitter le territoire français.

S’exprimant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio algérienne, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaïb, a affirmé que l’Algérie a bien « pris acte et connaissance de la décision française » qu’elle « regrette ». Il a cependant souligné qu’elle n’a pas encore « tous les contours précis des personnes qui sont concernées par cette nouvelle décision », prise au lendemain de l’expulsion par l’Algérie de douze agents exerçant auprès de l’ambassade et des consulats de France en Algérie, relevant de la tutelle du ministère de l’Intérieur de ce pays. La décision de l’Algérie a fait suite à « l’arrestation spectaculaire et ostentatoire, sur la voie publique, par les services sous tutelle du ministère de l’Intérieur français d’un agent consulaire d’un Etat souverain accrédité en France, en date du 8 avril 2025 », comme l’a expliqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public le 14 avril. Une arrestation qui est, a précisé M. Chaïb, « en violation des immunités et privilèges qui sont prévus par l’ensemble des textes et des conventions internationales dont bénéficie l’agent consulaire concerné, mais aussi en faisant fi des usages et des pratiques qui doivent prévaloir entre Etats en la matière ». Battant en brèche l’argument avancé pour justifier l’arrestation de cet agent consulaire algérien, le secrétaire d’Etat a tenu à assurer que la mesure d’expulsion prise par l’Algérie de manière « souveraine et proportionnée » a ciblé uniquement « les agents qui sont sous tutelle du ministère de l'Intérieur français, dans la mesure où cette nouvelle affaire est le fait d’agissements et de manœuvres, par touches successives, visant à entraver la dynamique de relance des relations bilatérales ». M. Chaïb a insisté sur le fait que l’ensemble des mesures prises et ayant conduit à cette arrestation « ont été décidées à l’instigation des services sous la tutelle du ministre français de l'Intérieur ». Le secrétaire d’Etat dit ainsi imputer l’entière responsabilité de cette nouvelle situation de tensions entre Alger et Paris, à Bruno Retailleau qui, en fabriquant de toutes pièces cette affaire, « vise à porter atteinte aux relations bilatérales qui se trouvaient dans une phase de réchauffement ». Le secrétaire d’Etat a rappelé l’entretien téléphonique du 31 mars dernier entre les deux chefs d’Etat qui « a permis d’acter cette volonté de renouer le dialogue entre les deux pays et de donner à la relation bilatérale une ambition tout à fait nouvelle qui englobe l’ensemble des questions de coopération et d’intérêt commun ». M. Chaïb a précisé que, conformément à la teneur du communiqué du 14 avril, « l’Algérie est en mesure, dans le cadre d’une réponse de fermeté, de prendre de nouvelles mesures en fonction du principe de réciprocité ». Il a en outre réaffirmé « la ferme volonté » de l’Algérie de défendre cet agent consulaire à travers « des avocats conseils qui sont au niveau de l’ambassade et du consulat concerné dans la région parisienne ». Le secrétaire d’Etat a par ailleurs rappelé « toute l’attention qu’accorde le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la communauté nationale à l’étranger ».

M. A. O.

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