Énergie, agriculture, agroalimentaire, automobile, transport ferroviaire… : Ces géants qui investissent chez nous

Le marché algérien devient de plus en plus attractif pour les investissements étrangers. Nombreuses sont les entreprises et firmes internationales qui s’intéressent de près à l’investissement en Algérie. Des Chinois aux Américains en passant par les Russes, les Italiens et les Sud-Coréens, les annonces de projets touchant divers secteurs d’activité se multiplient, reflétant le dynamisme économique que connaît le pays. Des constructeurs automobiles aux pétroliers, en passant par les équipementiers ferroviaires et les groupes agroalimentaires, une vingtaine de pays sont représentés dans les projets en cours, témoignant d’un intérêt sans précédent pour le marché algérien. Un intérêt massif a été affiché récemment pour le secteur énergétique, à travers l’appel d’offres Algeria Bid Round 2024. Lancé en octobre dernier par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), il proposait six zones d’exploration. Résultat, 37 majors et PME spécialisées – de la Chine aux États-Unis, en passant par la Russie et l’Europe – ont déposé des manifestions d’intérêt, dépassant l’objectif initial de 30 entreprises. Cela prouve que l’Algérie est redevenue une terre d’opportunités pour les investisseurs étrangers. Et le secteur des hydrocarbures continue d’attirer de prestigieux partenaires, tels que Chevron, Exxon Mobil, Oxy, Air Products ou encore Occidental Petroleum. Le 14 avril 2025, Sonatrach et l’américain Occidental Petroleum ont signé deux protocoles d’accord, pour renforcer leur coopération en exploration et production d’hydrocarbures. En janvier 2025, c’est l’Agence nationale du développement des hydrocarbures (Alnaft) qui a scellé un accord avec Chevron pour des projets offshore, visant à accroître la production de gaz destiné à l’Europe. L’intérêt américain s’étend à d’autres secteurs, notamment l’industrie pharmaceutique, les télécommunications, l’agriculture et l’automobile. D’ailleurs, le géant américain APTIV, spécialisé dans la conception et la fabrication d’équipements pour l’automobile, compte bien ouvrir une usine en Algérie. Dans la foulée de cet engouement, on trouve le groupe automobile biélorusse MAZ qui envisage l’assemblage de poids lourds en Algérie. Le constructeur automobile sud-coréen Hyundai compte également lancer une usine d’assemblage de véhicules en Algérie. L’italien Eni prévoit, quant à lui, d’investir environ 8 milliards de dollars en Algérie sur les quatre prochaines années. Des investissements qui s’ajoutent à ceux déjà existants. Le groupe italien BF est pour sa part en phase de concrétisation de son mégaprojet de production du blé dur et des légumineuses dans la région de Timimoun en Algérie. Cela sans oublier l’usine de montage de véhicule Fiat qui est en activité depuis plus d’une année. De nombreux groupes chinois annoncent également des investissements dans plusieurs secteurs, tels que l’agriculture, les chemins de fer, l’industrie, les mines et l’énergie. En tout, 42 projets chinois d’une valeur de 4,5 milliards de dollars ont été enregistrés par l’Agence algérienne de promotion de l'investissement (AAPI). Parmi ces projets, l’on peut citer celui conclu entre l’entreprise algérienne des fonderies «FONDAL», filiale de la Société nationale de sidérurgie (SNS), et la société de fabrication automobile chinoise Jetour, pour la réalisation d’une usine de véhicules. Toujours dans l’automobile, le groupe algérien Iris et l'entreprise chinoise Chery ont conclu un accord pour la réalisation d’une unité dédiée aux travaux de peinture et de soudure des carrosseries automobiles. De son côté, l’entreprise chinoise CRCC réalisera, en partenariat avec le groupe Agrolog, un projet d’aviculture. Le groupe privé Condor ouvrira, en partenariat avec le géant chinois Hisense, une usine de production de climatiseurs et de machines à laver. L’entreprise chinoise GENERTEC CNTIC fabriquera avec la SNTF des équipements et des pièces de rechange destinées au transport ferroviaire. Aussi, l’entreprise chinoise QJ Motor signera, en mai prochain, un protocole avec CYCMA de Guelma, pour renforcer la chaîne de valeur locale par un ambitieux transfert de technologie. L’attractivité du marché fait qu’au début du mois, une mission russe en provenance de Saint-Pétersbourg, composée de neuf entreprises opérant dans le secteur pharmaceutique, est venue prospecter des opportunités d’investissement ou de partenariat en Algérie. Fort de ces dynamiques, l’Algérie pourrait attirer plus de 20 milliards de dollars d’investissements étrangers d’ici 2026. Ainsi, le pays avance à grands pas pour devenir un véritable hub industriel et logistique au niveau du bassin méditerranéen. Ce foisonnement de projets témoigne de l’émergence d’une Algérie nouvelle, prête à valoriser ses atouts géostratégiques et humains, pour attirer durablement les capitaux étrangers.

M. A. O.

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