
L’Algérie vient de remporter une nouvelle victoire électorale au sein de l’Union africaine (UA), en renforçant son influence en Afrique. Après avoir obtenu, en février, la vice-présidence de la Commission de l’UA, en éliminant avec un score large la candidate marocaine, elle a pu gagner hier avec brio le siège du Conseil de paix et de sécurité (CPS), qui revient à l’Afrique du Nord.
Au terme d’un deuxième round électoral, dicté par l’absence de la majorité requise (33 voix) lors des précédentes élections, l’Algérie a bien scellé les résultats du vote en sa faveur après avoir obtenu la confiance de 34 pays africains lors du 3e tour contre 15 voix pour la Libye. Cela alors que le Maroc a préféré, cette fois-ci, se retirer de la course pour éviter une nouvelle déconvenue face à l’Algérie. Lors de la première phase électorale qui s’est déroulée le 15 février dernier à Addis-Abeba, l’Algérie avait battu à plate couture le Maroc, avec un écart avoisinant le double, l’excluant de la course après six tours. Et elle aurait pu d’ailleurs obtenir la majorité requise dès le début n’était le jeu trouble du Makhzen qui s’est entêté à maintenir sa candidature en dépit de son incapacité prouvée à rivaliser avec l’Algérie. Il y a lieu de souligner le fait que si le Maroc a pu siéger au sein du CPS lors des élections de 2022, c’est tout simplement parce que l’Algérie avait préféré retirer son candidat pour préserver la cohésion au sein de la région nord-africaine. Le bon usage diplomatique aurait voulu que Rabat fasse de même pour laisser la candidature algérienne passer sans encombre. Il n’en était rien. Même si l’Algérie avait été, de loin, la première à déposer sa candidature, suivie par la Libye, le Maroc avait joué au trouble-fête en déposant sa candidature à la dernière minute même s’il savait qu’il n’avait aucune chance de gagner face à l’Algérie, connue pour son rôle prééminent au sein de cet organe décisionnel permanent de l’UA. Par ces agissements, Rabat n’avait, en réalité, fait que confirmer son obéissance à des agendas extra-africains en cherchant vainement à bloquer la candidature sérieuse et crédible de l’Algérie, qui œuvre à l’autonomisation stratégique du continent africain. Aujourd’hui, malgré les manœuvres marocaines, l’Algérie a pu reconquérir ce siège au CPS qu’elle avait manqué d’une seule voix en février dernier. Un exploit diplomatique qui reflète ainsi le poids et l’influence de l’Algérie dans le continent africain. En effet, ce nouveau succès de l’Algérie constitue une reconnaissance supplémentaire de son rôle et de sa place, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans la promotion de la paix et le rétablissement de la sécurité dans le continent africain. L’élection d’hier, organisée à l’occasion de la 24e session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Organisation panafricaine, vient parachever le processus de renouvellement des organes de l’UA. Les membres du CPS sont élus pour un mandat de trois ans. Le CPS est d’une extrême importance en ce sens qu’il est l’organe décisionnel permanent de l’Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits. Il joue un rôle clé dans la prévention des conflits et la promotion de la stabilité sur le continent africain. Il est même le pilier central de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA). Le dernier diplomate algérien à occuper le poste de Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA est Smaïl Chergui, de 2013 à 2021. La présence régulière de l’Algérie au sein du CPS illustre son engagement constant en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique. En siégeant à nouveau au CPS, l’Algérie vient ainsi renforcer sa présence dans les organes décisionnels de l’UA. La diplomate algérienne Selma Malika Haddadi a été élue, faut-il le rappeler, à la mi-février dernier, vice-présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) avec 33 voix, après une écrasante victoire face également à une candidate marocaine, éliminée au 6e et avant-dernier tour. Par ces victoires successives, l’Algérie a une nouvelle fois démontré son rôle central au sein de l’organisation panafricaine dont elle est l’un des membres fondateurs, elle qui fait partie des «big five» qui constituent la locomotive du continent africain.
M. A. O.