El moudjahid rend Hommage au couple Chaulet et à Frantz Fanon : Le choix et l’engagement pour l’Algérie

Un grand moment d’émotion autour de Luc Chaulet et d’Olivier Fanon. Ph :Wafa
Un grand moment d’émotion autour de Luc Chaulet et d’Olivier Fanon. Ph :Wafa

Un chaleureux hommage a été rendu, mardi, par le journal El Moudjahid à Pierre Chaulet et à Frantz Fanon, deux monuments de la cause algérienne et pionniers de la presse de la résistance, puisqu’ils étaient dans la première équipe rédactionnelle du journal porte-parole du Front de libération nationale.

«Les parcours et principes de ces deux grands hommes doivent nous inspirer. Car, face à l’adversité, ils ont su garder la foi en l’Algérie, et aujourd’hui, plus que jamais, notre pays a besoin d’Algériens de cette envergure», a déclaré le directeur général d’El Moudjahid, Mohamed Koursi, s’adressant, ému, à Luc Chaulet et Olivier Fanon, fils comblés des défunts moudjahidine à l’occasion de l’anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. «L’ombre de ces grands hommes plane encore sur El Moudjahid qui se souviendra toujours de leur patriotisme et leurs principes qui sont toujours d’actualité», a ajouté M. Koursi. «Frantz Fanon a marqué les esprits, même si sa vie fut brève, il est mort à 36 ans, Fanon a été un météore de la pensée révolutionnaire». Mort suite à une leucémie, le 6 décembre 1961 à Washington, il sera enterré, selon ses vœux, en terre algérienne, à Ain Karma, à la frontière tunisienne. Sans l’avoir vue devenir indépendante cette Algérie indigène qu’il a armé du principe de légitimité de la violence révolutionnaire. «Même si Fanon n’avait pas vécu jusqu’à l’indépendance, je reste convaincu qu’il était, par sa pensée, déjà et irréversiblement libre». Des Chaulet (Pierre et Claudine), l’orateur louera leur «choix» et combat dans la résistance et leur précieux engagement et œuvres post indépendance. Emu aux larmes, Luc Chaulet exhibe, sous les applaudissements, sa carte d’identité algérienne : «C’est pour vous dire que nous sommes, comme le sont nos parents, des Algériens à part entière». Son engagement auprès des Algériens était en effet antérieur. «Je suis algérien, avec un bac algérien, j’ai fait mon service militaire en Algérie et j’ai une carte d’identité algérienne ! C’est la pluralité qui nous a façonné». Olivier Fanon se dit blessé lorsqu’on les présente comme les «Amis de l’Algérie». «Nous ne sommes pas les Amis de l’Algérie, nous sommes les enfants de moudjahidine. Nos parents sont Algériens et nous sommes porteurs du message transcendant de la lutte qui continue». Le fils de Frantz Fanon regrette toutefois que les autorités n’aient pas répondu favorablement à sa demande d’agrément de « L’association des amis de Frantz Fanon». « Nous avons déposé notre demande mais sans qu’on nous accuse réception. Depuis, malgré nos relances, le dossier demeure en stand-by». Amar Belkhodjaa, historien et journaliste a passé en revue les principales étapes de la vie militante de ces deux grands hommes mettant en avant le profil de Fanon «le révolutionnaire engagé» pour la cause de la libération, «partisan de la non-violence et de la torture» en Algérie. Il appellera à ce que les écrits de ce dernier et ses pensées soient répandues et étudiées dans les universités algériennes et que ces deux illustres moudjahidine soient célébrés sur tout le territoire algérien et pas seulement à Alger. « Clairvoyant et visionnaire, Fanon a su mieux que quiconque dénoncer le jeu subtil du colon et déjouer ses intentions drapées dans le leurre de sa mission civilisatrice» dira M. Belkhodja.
Farida Larbi

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