
L’établissement pénitentiaire de Koléa a accueilli, jeudi, une cérémonie nationale, à l’occasion de la Journée du savoir, marquant la clôture des activités éducatives, culturelles et intellectuelles menées dans l’ensemble des établissements carcéraux du pays. L'événement a été marquée par la remise de prix aux détenus distingués dans divers concours, ainsi qu’aux partenaires institutionnels et associatifs œuvrant à la réinsertion sociale.
Dans une allocution prononcée à l'occasion, le secrétaire général du ministère de la Justice, Mohamed Raggaz, a présenté un état des lieux de la politique éducative en milieu carcéral. Il a précisé que 45.461 détenus sont actuellement inscrits aux trois cycles d’enseignement (primaire, moyen et secondaire) dans les établissements pénitentiaires du pays. Ces cursus, a-t-il souligné, sont intégralement pris en charge par l’État, qui mobilise les enseignants, assure l’approvisionnement en matériel pédagogique et garantit le suivi administratif des apprenants.
En ce qui concerne l’enseignement supérieur, M. Raggaz a indiqué que 1.880 détenus poursuivent des études universitaires à distance, en partenariat avec l’Université de la formation continue. En parallèle, 81 autres suivent un cursus en présentiel dans le cadre du régime de semi-liberté, bénéficiant ainsi d’une relative autonomie dans leur parcours éducatif. Il a également mis en avant l’enseignement religieux, précisant que 10.590 détenus sont engagés dans des programmes de mémorisation du Coran, illustrant l’intérêt porté à l’ancrage spirituel dans les dispositifs de réinsertion.
S’agissant de la formation professionnelle, le même responsable a fait savoir que 74.652 détenus bénéficient actuellement de formations qualifiantes réparties sur 162 spécialités différentes, en coordination avec le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels. Ces programmes visent, selon lui, à doter les détenus de compétences techniques et pratiques leur permettant de retrouver une autonomie économique et de s’insérer durablement dans la vie active après leur libération. De son côté, le directeur général de l’administration pénitentiaire, Saïd Zreb, a réaffirmé l’engagement de son institution à faire évoluer les établissements pénitentiaires vers un modèle fondé sur la réhabilitation humaine. Il a insisté sur le fait que l’exécution des peines privatives de liberté ne doit plus être perçue comme une simple sanction, mais comme un projet global de transformation, dans une logique conforme aux standards internationaux. «La prison n’est pas une fin de parcours, mais le point de départ d’un nouveau chemin», a-t-il déclaré, rappelant que la justice algérienne adopte une approche plus humaine, axée sur la réinsertion sociale. Il a expliqué que les programmes de réinsertion s’appuient sur une approche intégrée, combinant éducation formelle, formation professionnelle, accompagnement psychologique, encadrement religieux et suivi sanitaire. Ces parcours sont conçus pour s’adapter aux besoins et au profil de chaque détenu, dans une optique de réhabilitation individualisée.
S. E.