
Ecrire l’Histoire ? L’exercice est périlleux. C'est gérer un passé, le circonscrire. Cette vigilance à haut coefficient qui entoure la question a été un des chapitres développés par le moudjahid Salah Goudjil, premier invité de « Face à la rédaction » que vient de lancer El Moudjahid. Une précision, d’abord. « L’Histoire n’est pas une affaire de personnes ». Autrement dit, c’est un roman national dont les pages ne doivent comporter aucune égratignure. Disons-le tout net : qui doit s’occuper de l’écriture de l’histoire nationale ? En faire l’apanage d’historiens, de spécialistes universitaires en la matière ? Ou l’inscrire dans une démarche globale avec une contribution d’hommes politiques et autres analystes de différents horizons ? « Les autres, comme je le fais aujourd’hui, témoignent, les historiens analysent », répond, clair et précis, M. Goudjil, ex-président de la Chambre haute. La responsabilité de se mettre à l’exercice est lourde, pesante. La démarche exclue toute approximation, encore moins de falsification des faits. « Pour que le message de Novembre soit transmis de génération à génération, on ne doit pas politiser l'Histoire ou l'écrire avec des arrière-pensées », avait écrit M. Goudjil voilà sept ans. Aujourd’hui, il ne change rien à ses propos, même pas une virgule. Mieux, il propose une « unification de concepts » notamment pour certaines questions-clés. Bien écrire l’Histoire de l’Algérie, c’est « assurer une meilleure transmission à la nouvelle génération ». Cette dernière est appelée à « étudier l'Histoire afin de préserver l'Algérie victorieuse, à l'image de ses prédécesseurs de la génération de Novembre ». Se prêtant au jeu des questions-réponses, M. Goudjil rappelle que l’Algérie n’a jamais porté l’uniforme de slogan politique. L’objectif, atteint après avoir payé un lourd tribut, était de se débarrasser d’un « colonialisme pas comme les autres ».
F. I.