
Sur la mobilisation des Algériens autour de leur pays au lendemain de l’indépendance, le moudjahid Salah Goudjil a du mal à cacher son émotion. «C’est indélébile et exceptionnel.»
Les premiers moments de l’Indépendance ont été caractérisés par une union inimaginable, reflétant réellement la solidité de ce qu’on appelle le front interne», a-t-il souligné. L’intervenant a, dans ce sens, mentionné que notre glorieux peuple, qui était sous-estimé par les autorités coloniales, a non seulement arraché sa victoire méritée au prix du sang, mais a démontré aussi à travers des actes tangibles son amour inégalé pour sa patrie. «À partir du 5 juillet 1962, synonyme de la date d’Indépendance, le pays a connu une atmosphère spéciale, dont il est très difficile de trouver des mots pour la décrire.
Oui, les Algériens, ont célébré leur victoire historique, voire miraculeuse, à leur façon, prouvant encore une fois que le long combat mené contre le colonialisme n’était pas du tout fortuit», a-t-il relevé. L’ancien président du Conseil de la nation a cité, à titre illustratif, la solidarité exemplaire, l’entraide, la fraternité et le fort sentiment d’appartenance, qui ont dominé les actions du peuple algérien dans les quatre coins du pays, après avoir acquis son indépendance. «Toutes les maisons étaient ouvertes aux enfants de l’Algérie. Nous nous aidions au maximum, nous partagions ce que nous avions, et ce, dans une ambiance conviviale et une hospitalité sincère.
Malgré le manque flagrant de moyens, ces gestes, pleins d’enseignements ont consolidé davantage notre union, et ont nourri de plus en plus notre patriotisme et notre volonté», a-t-il affirmé.
Et d’ajouter : «En 1963, lors de l’attaque marocaine sur l’Algérie, nous étions en pleine discussion pour mettre le train sur les rails, ce qui a engendré certaines divisions. Or, quand les Marocains ont annoncé la guerre, toutes les factions algériennes, quelles que soient leurs revendications, se sont dirigées à Béchar pour défendre le pays ensemble».
Certes, ces images uniques en leur genre sont celles de la joie des Algériens pour leur pays, devenu libre et indépendant. M. Salah Goudjil a, par ailleurs, mis l’accent qu’elles portaient également un message lourd et expressif.
«La façon et la manière avec lesquelles nous avions célébré l’Indépendance, traduisaient la force et la solidité de notre front interne, qui est déjà la source de notre triomphe éclatant. Elles étaient aussi l’indice d’une détermination féroce pour entamer le processus de bâtir l’Algérie indépendante, et relever tous les défis», a-t-il laissé entendre, insistant sur le fait que «ce soit durant la guerre de Libération nationale, la période post-indépendance et jusqu’à nos jours, la notion de la solidité du front interne en Algérie n’a jamais été un slogan vide de sens, au contraire, il s’agit bel et bien d’une base qui a toujours alimenté la cohésion de notre nation».
Z. D.