
Le GPRA, proclamé le 19 septembre 1958, a conféré une couverture légale à la lutte pour l’indépendance au plan international, permettant de surmonter les lancinants problèmes de coordination qui obéraient les efforts des wilayas afin qu’elles puissent agir dans le même sens. Ainsi, la Révolution populaire était dotée d’une véritable structure gouvernementale comportant plusieurs ministères, la France ne négociait plus avec des «bandits» comme étaient désignés les révolutionnaires, ou avec le FLN, mais avec une structure gouvernementale dûment représentée à l’étranger. La France devait donc discuter d’égal à égal avec les représentants du peuple algérien, ce qui devait aboutir aux accords d’Évian et à la consécration de l’indépendance de l’Algérie. Pour mener à bien cette lourde, mais non moins nécessaire mission, le GPRA a mené un remarquable travail de communication auprès de l’opinion internationale pour faire connaître la juste cause du peuple algérien et son combat légitime contre l’occupant colonial, qui, au plus fort d’une guerre à caractère génocidaire, mobilisa jusqu’à 500.000 hommes fortement armés et bien équipés, dont certains étaient déjà aguerris dans les rizières d’Indochine avant de sauter à la rocaille des djebels. Face à la quatrième puissance militaire mondiale, des moudjahidine peu entraînés, armés de leur foi profonde en la justesse du combat et de quelques vieux fusils récupérés des surplus de la Seconde Guerre mondiale et dans la besace un peu de galette sèche et quelques précieuses cartouches. Au plan politique, le FLN, puis le GPRA, a procédé à un véritable porte-à-porte diplomatique dans les capitales étrangères, pour faire connaître la question algérienne et exposer la justesse du combat de libération avec une conviction jamais démentie.
Très jeunes, sans expérience des usages des salons feutrés des grands hôtels, peu rompus aux envolées lyriques, mais pleinement convaincus de la noblesse et de la force de leur engagement et de la cause qu’ils portaient, les représentants du GPRA, de Moscou à Pékin, de New York à Belgrade, ont sillonné la planète, rencontrant les plus grands de ce monde pour expliquer le sens du message révolutionnaire et briser la conjuration du silence menée par l’occupant pour étouffer dans l’œuf la lutte de libération. Certains d’entre eux ont eu l’honneur de diriger la diplomatie après l’indépendance, mettant leur expérience et leur talent au service de l’Algérie qui a acquis, grâce à eux, une notoriété internationale reconnue et recherchée.
Dans le même temps, la glorieuse équipe de football du FLN se couvrait de gloire sur les stades à l’étranger, et chaque but marqué était un point de plus au score de sympathie en faveur de la cause nationale.
K. O.