
L’Algérie n’est pas française, et le GPRA s’engage à respecter les conventions internationales et les décisions et résolutions des organes et institutions de l’Organisation des Nations unies, et adopte la Déclaration universelle des droits de l’homme. Aussitôt après la Constitution du GPRA, plusieurs pays l’ont reconnu.
Cette importante décision s’inscrivait dans la continuité de la démarche suivie par le Front de libération nationale depuis le déclenchement de la Révolution de novembre 1954.
La création de ce gouvernement contribua à renforcer le sentiment national en exprimant l’existence d’un gouvernement des Algériens, représentant toutes ses tendances politiques, unies derrière la revendication de l’indépendance. Il signifiait la volonté du FLN d’afficher sa disponibilité à une solution politique à la condition de reconnaître le droit à l’indépendance du peuple algérien.
C’était la concrétisation d’une décision cruciale prise deux années auparavant, par le Congrès de la Soummam, le 20 août 1956.
La constitution du GPRA était le résultat de la mise en œuvre par le Comité de coordination et d’exécution (CCE) des résolutions adoptées par le Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) réuni en août 1958, au Caire. L’objectif attendu était le parachèvement des institutions de la Révolution en vue de conduire les négociations avec le gouvernement français. Le but de cet acte était de contrecarrer les manœuvres des gouvernements français successifs qui déclaraient, à chaque occasion, que la Révolution ne possédait pas d’institution officielle avec laquelle on pourrait négocier sur la question algérienne. Désigné comme président, Ferhat Abbas annonce dans sa première intervention la constitution de ce gouvernement et met l’accent sur les sacrifices consentis par le peuple algérien pour atteindre l’objectif de la lutte, à savoir la libération et l’indépendance de l’Algérie. Il affirmera que l’Algérie n’est pas française et que le GPRA s’engage à respecter les conventions internationales et les décisions et résolutions des organes et institutions de l’Organisation des Nations unies et adopte la Déclaration universelle des droits de l’homme. Aussitôt après la constitution du GPRA, plusieurs pays l’ont reconnu. Le GPRA a mené des activités diplomatiques avec les membres et les non-membres de l’ONU afin d’exercer des pressions sur la France en vue de trouver une solution finale à la question algérienne.
Internationaliser la cause nationale
Le GPRA a joué un rôle décisif dans l'internationalisation et la mobilisation de la communauté internationale autour de la cause nationale. Son premier acte diplomatique a été de dénoncer, dès le lendemain de sa création, à l'ONU, le référendum sur la nouvelle Constitution annoncé par le général de Gaulle. Il a été suivi par de nombreuses autres actions destinées à dénoncer l'occupant français, la puissance usurpatrice, et à faire connaître la cause algérienne. Sa création a rendu possible la participation de la République algérienne à de nombreuses manifestations, notamment au niveau africain, telles que les conférences d'Accra (Ghana-décembre 1958), Monrovia (Libéria-août 1959), Tunis (janvier 1960) et Casablanca (Maroc-1961). L'intense activité menée par des représentants officiels du GPRA et leurs actions diplomatiques dans les forums internationaux et dans les nombreuses capitales où le gouvernement présidé par Ferhat Abbas, disposait de représentations permanentes, y compris à l'ONU, ont permis à l’Algérie de faire entendre sa voix. Aussitôt proclamé, simultanément depuis le Caire, Rabat et Tunis, le nouveau gouvernement en exil obtient la reconnaissance de dizaines d'Etats souverains qui ont apporté leur soutien indéfectible au combat des Algériens pour leur indépendance.
Au 1er juillet 1962, à la veille du référendum d'autodétermination, 36 pays avaient reconnu le GPRA. La voix de l’Algérie était partout, présente grâce aux activités incessantes des représentants officiels de son gouvernement doté de départements ministériels dirigés par des militants aguerris lui faisant gagner en audience internationale et en crédibilité grâce à leurs actions diplomatiques dans les forums régionaux et internationaux et dans les nombreuses capitales où le GPRA disposait de représentations permanentes, y compris à l’ONU. Entre 1958 et 1962, il y eut trois formations du Gouvernement provisoire de la République algérienne.
M. Bouraib