
L’Algérie s’apprête à redessiner sa carte aérienne intérieure avec un projet d’envergure nationale à savoir la création d’une compagnie aérienne entièrement dédiée au transport domestique de passagers. Cette initiative, impulsée directement par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, marque un tournant stratégique pour le renforcement de la connectivité territoriale et le soutien au développement socio-économique du pays, notamment celui du Sud. Un jalon clé a été posé mardi à Alger lors d’une réunion de coordination d’importance capitale. Co-présidée par Saïd Sayoud, ministre des Transports, et Mohamed Arkab, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, cette rencontre a mis en lumière les modalités pratiques de concrétisation de ce projet ambitieux. L’instruction présidentielle derrière cette nouvelle entité aérienne est claire ; il s’agit de «renforcer la complémentarité géographique à travers le territoire national». En d’autres termes, l’objectif est de briser l’isolement de certaines régions, de fluidifier les échanges entre les différentes wilayas et de transformer la distance en un atout pour le développement. Cette compagnie nationale jouera un rôle de catalyseur, permettant un accès plus rapide et plus efficient aux services, aux opportunités économiques et aux échanges culturels pour l’ensemble des citoyens algériens. Au cœur des discussions de la réunion ministérielle, la question de la «rationalisation et de l’optimisation des ressources» a été centrale. Il a été décidé que la nouvelle compagnie s’appuiera sur les infrastructures et l’expertise existantes de Tassili Airlines (TAL), filiale du groupe Sonatrach. Concrètement, le projet prévoit le transfert des biens (notamment des avions) et des ressources humaines de Tassili Airlines au profit de cette nouvelle entité spécialisée. Cette approche pragmatique permet non seulement de lancer rapidement les opérations sans partir de zéro, mais aussi d’assurer une transition en douceur pour le personnel concerné. C’est une démarche qui illustre la volonté de l’État de mutualiser ses moyens et d’optimiser l’utilisation de son patrimoine aérien. Au-delà de la simple facilité de déplacement, la création de cette compagnie est perçue comme un levier économique majeur. En réduisant les temps de transport et en améliorant l’accessibilité des régions, elle va stimuler l’investissement local et régional, en rendant les zones reculées plus attrayantes pour les entreprises, dynamiser le tourisme domestique, en ouvrant de nouvelles destinations et en facilitant les escapades intérieures. Il sera également question d’améliorer les échanges commerciaux et logistiques, en offrant des options de fret rapide pour les entreprises, renforcer la cohésion nationale, en rapprochant les populations et en facilitant les liens familiaux et sociaux et favoriser le développement de pôles économiques régionaux, en créant des ponts aériens entre les wilayas productrices et les marchés. La réunion a abouti à une décision concrète en l’occurrence la mise en place immédiate d’un groupe de travail conjoint. Ce groupe, composé de représentants des secteurs concernés (Transports, Énergie, Finances, etc.), est chargé d’entamer «sans délai» l’exécution de l’opération de transfert des avions et des ressources humaines de Tassili Airlines. Cette célérité témoigne de l’urgence et de la détermination du gouvernement à concrétiser ce projet stratégique dans les meilleurs délais. Il faut noter que la création de cette nouvelle compagnie aérienne est plus qu’une simple mesure logistique ; c’est un acte fondateur pour l’aménagement du territoire algérien, un investissement dans l’avenir et un engagement fort envers le bien-être et le développement de tous les citoyens. L’Algérie se dote ainsi d’un outil essentiel pour sa souveraineté aérienne et son intégration nationale.
M. M.