
Le Conseil de la nation a tenu jeudi une séance plénière consacrée aux questions orales. Les questions étaient destinées aux ministres de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, du Commerce, Kamel Rezig, de la Communication, Ammar Belhimer, et des Travaux publics, Farouk Chiali.
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Ammar Belhimer
Amélioration de la couverture télévisuelle et radiophonique dans le sud
Le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Ammar Belhimer, a mis en avant, jeudi à Alger, «l’intérêt particulier» accordé en matière de consécration du droit à l’information aux régions du sud du pays au regard de leur position sensible aux plans de la sécurité et de la souveraineté.
En réponse au membre du Conseil de la nation Mohamed Salmi, lors d’une plénière consacrée aux questions orales, sur le droit de la population du sud du pays à l’information nationale et à l'accès à la diffusion radiotélévisée, M. Belhimer a fait remarquer «la tendance positive» du gouvernement sur ce plan, par la prise en compte des préoccupations des wilayas du Sud.
Le droit à l’information et à la communication «figure parmi les priorités du gouvernement», a-t-il souligné, précisant que le secteur «vise, à travers des chantiers de réformes ouverts et participatifs, à consacrer et à promouvoir ce droit, notamment au niveau local, et plus particulièrement dans les zones d’ombre».
Évoquant les réalisations accomplies dans ce cadre, le ministre a rappelé que Télédiffusion d'Algérie (TDA) compte désormais 168 sites, répartis sur 8 wilayas du Sud, dédiés à la diffusion de divers programmes en analogique et en numérique, outre le réseau des stations de proximité au niveau de ces wilayas. Concernant la diffusion des programmes télévisés, M. Belhimer a indiqué que la transmission est effectuée via des stations terrestres et par satellite, soulignant que les investissements importants mobilisés par les pouvoirs publics pour l'amélioration de la couverture télévisuelle publique dans le Sud ont permis d'augmenter considérablement le taux de couverture, analogique et numérique, dans cette région.
Il a cité, à titre d’exemple, la wilaya d'Ouargla, où la couverture numérique est passée de 19% en 2013 à 90% en 2020, alors que le mode analogique représente 90%.
Pour ce qui est de la diffusion satellitaire, M. Belhimer a mis en exergue le rôle du satellite Alcomsat-1, qui permet aujourd’hui, a-t-il dit, la diffusion de 75 programmes radiophoniques et l'émission en haute qualité des programmes de l'Établissement public de télévision (EPTV), offrant ainsi aux populations du Sud, la possibilité de capter tous les programmes. Le ministre a abordé, également, la question de la diffusion radiophoniques dans ces wilayas, faisant savoir que les programmes sont diffusés en mode terrestre par modulation de fréquences et modulation de volume (ondes moyennes).
Pour ce qui est du premier mode, qui se fait via le réseau d’émetteurs terrestres répartis à travers les 8 wilayas du Sud, ces dernières ont bénéficié de plusieurs stations radiophoniques, ce qui a permis, selon le ministre, de réduire largement le nombre des zones d’ombre et d'augmenter le nombre de programmes radiophoniques sonores à quatre, voire à six programmes complets dans certaines régions, au lieu d’un seul ou deux dans le passé.
Quant à la diffusion par modulation de volume à travers des équipements de transmission en ondes moyennes et longues, et afin d'améliorer la couverture radiophonique, les pouvoirs publics ont entrepris la réalisation de stations de radiodiffusion en ondes moyennes, notamment dans les wilaya de Béchar, Tindouf, Tamanrasset, Ghardaïa et Illizi, a rappelé le ministre.
La réalisation d'autres stations et le renouvellement des équipements permettra de renforcer les stations qui émettent actuellement sur ondes moyennes, a-t-il dit.
Et d'ajouter qu'après la réalisation de la nouvelle station de radiodiffusion sur ondes moyennes dans la commune de Métlili, le taux de couverture radiophonique sera porté à 92% à Tindouf et à 70% à Ghardaïa. Le ministre a assuré, enfin, que le déploiement du réseau de stations de proximité à travers les wilayas du pays, y compris celles du Sud, contribuera à augmenter la couverture dans ces régions, sachant que le sud du pays compte actuellement 16 stations émettant sur ondes moyennes, auxquelles j'ajouteront bientôt sept nouvelles stations.
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Ferhat Aït Ali Braham
Récupérer le foncier industriel non exploité
Le ministre de l’Industrie a annoncé l’élaboration d’un projet de modification de la loi 08-04 de 2008 relative au foncier industriel, visant la récupération des assiettes des zones industrielles, dont les propriétaires ont bénéficié d'actes de concession, et qui sont toujours non exploitées. De nouvelles clauses permettront le suivi de l’opération d’exploitation des assiettes industrielles non exploitées et la création d’une instance nationale chargée de la gestion du foncier. Le ministre a fait état de la récupération de près de 3.000 assiettes au niveau national.
Concernant l’octroi du foncier industriel aux investisseurs, M. Aït Ali Braham a précisé que ce dossier relève des prérogatives des walis. Selon M. Aït Ali Braham, plus de 1.250 hectares de foncier ne sont pas exploités.
Et d'ajouter que le gouvernement examine une nouvelle formule pour que l'octroi des concessions et la distribution du foncier soient rationnels.
Le ministre a souligné dans ce sens l'impératif d'une gestion «rationnelle et objective» du foncier, dont l'industriel, pour éviter, à l'avenir, le problème des projets non réalisés.
Répondant à deux autres questions sur le problème du foncier industriel à Jijel et à Annaba, M. Aït Ali Braham a indiqué que cette problématique qui concerne toutes les régions du pays impliquait des solutions radicales et non urgentes, rappelant que le précédent gouvernement avait lancé le projet des 50 nouvelles zones industrielles sans aucune étude objective, ce qui a coûté à l'État des montants colossaux.
L'octroi de contrats de concession doit se faire sur la base d'une étude approfondie du projet, mais l'opération se faisait par le passé sur la base de simples rapports superficiels, loin de toute étude objective, a-t-il ajouté.
Le ministre a indiqué que le gel de l'importation de véhicules de moins de trois ans était dû à plusieurs «obstacles techniques et juridiques» qui ne permettent pas l'exercice de cette activité commerciale.
Le ministre a précisé que le gel de l'article 110 de la loi de finances de 2020 est dû à «plusieurs obstacles juridiques, notamment ceux liés à la lutte contre le marché parallèle des devises». L'importation d'anciens véhicules «encourage le marché parallèle au détriment du Trésor public», a-t-il soutenu, relevant que l'État ne peut financer le marché noir des devises.
L'application dudit article requiert la modification des dispositions de la loi, a-t-il expliqué, car «il y a une interférence entre les services des ministères concernés, y compris ceux des Finances, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et du Commerce», tout en rappelant l'expérience négative vécue par l'Algérie dans les années 1990 dans ce créneau.
Il a rappelé que «les réglementations bancaires ne permettent pas le transfert des fonds de ces transactions pour l'acquisition de véhicules au niveau des marchés extérieurs, de même que les montants déclarés lors de voyages ne sont pas suffisants pour l'acquisition de véhicules».
En ce qui concerne l'importation de véhicules neufs, M. Aït Ali Braham a précisé que cette activité «ne se limitera pas à quatre concessionnaires», sachant que la commission spécialisée «continuera à étudier les dossiers déposés, au cours de la semaine prochaine».
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Kamel Rezzig
Pas de hausse de prix des produits de première nécessité
Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a estimé que l’augmentation des prix de certains produits alimentaires est due à l’augmentation des cours mondiaux, à la hausse des coûts logistiques, ainsi qu’à la baisse de la valeur de la monnaie nationale.
Toutefois, a-t-il affirmé, les prix des produits de première nécessité n’ont pas connu d’augmentation, et ce grâce à la surveillance quotidienne exercée par les services concernés contre toute forme de spéculation. Répondant au sénateur Mohamed Ben Taba, à propos de la situation des agriculteurs au Sud, Kamel Rezig a affirmé que l’exportation de dattes a été maintenue malgré la pandémie du coronavirus et qu’elle a augmenté au premier semestre 2020 à hauteur de 6,9%. «La valeur des exportations de dattes pour l’année 2020 est largement supérieure à celle de l’année précédente», a-t-il révélé, rappelant que plusieurs rencontres ont été organisées avec les opérateurs concernés. Interrogé par le sénateur Abdelkader Djedi, à propos des exportations opérées par les wilayas du Sud vers les pays du Sahel, le ministre a répondu qu’un ensemble de dispositions ont été prises pour développer les échanges commerciaux avec les pays voisins.
L’entrée en vigueur des dispositions de la Zone de libre-échange africaine conférera un dynamisme commercial non négligeable à ces échanges, dit-il.
S. Kaidi
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Farouk Chiali
Des projets de dédoublement et autoroutiers en réalisation
En réponse au sénateur Ahmed Bouziane, le ministre des Travaux publics et des Transports par intérim, Farouk Chiali, a déclaré que la stratégie du secteur concernant le développement du réseau routier national repose sur la réalisation de projets de dédoublement des routes interwilayas. L’objectif est de permettre une circulation plus fluide, renforçant par là les mesures de sécurité routière. Il a assuré que dans le cadre du plan directeur national des routes, la réalisation d’un projet autoroutier entre les wilayas de Tiaret et de Relizane a été programmée sur une distance de 50 km. À cela s’ajoute le projet d’autoroute reliant Ténès, Tissemssilt et Tiaret sur une longueur de 220 km. En réponse à une question du sénateur Tahar Ghazil sur l'état des routes de Ghardaïa et d'El-Ménéa, Farouk Chiali relève l'existence d'un projet de conversion de la RN1 en autoroute Nord-Sud et le dédoublement de cet axe entre Chiffa et El-Menéa sur une distance de 848 km, dont 366 km dans la wilaya de Ghardaïa. L'étude a été enregistrée en 2014, dans le cadre du Fonds national de développement du Sud, avec un budget de 260 millions de dinars ; le projet devant être livré cette année.
Sami K.
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Abdelmadjid Attar
Le chiffre d’affaires de SPC a augmenté de 26% en 2019
Le ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, a affirmé que le chiffre d’affaires de la filiale du groupe Sonatrach, spécialisée dans la commercialisation du pétrole brut, du gaz liquéfié et des produits pétroliers «SPC», avait atteint plus de 2,5 milliards de dollars en 2019, soit une hausse de 26% par rapport à 2018. Le ministre a souligné que le chiffre d’affaires annuel de SPC atteint 2,56 milliards de dollars en 2019, soit une hausse de 26% par rapport à 2018, avec un bénéfice net de 52 millions, soit une hausse de près de 60% par rapport à 2018. À une question sur une éventuelle fusion de la société SPC avec l’autre filiale du groupe Sonatrach Hyproc, le ministre a écarté cette éventualité.
À une question sur les risques des quartiers de Béchar jouxtant des dépôts de carburants de Naftal, le ministre a affirmé que le dépôt était conforme au décret définissant le périmètre de protection.