Commentaire : La voie de la sagesse

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a, dans le cadre de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, réitéré la position constante de l'Algérie à l’égard de la cause sahraouie. «L’occasion nous est donnée, aujourd'hui, d'examiner la situation grave au Sahara occidental, avec l'espoir de voir nos délibérations aboutir à des mesures concrètes et efficaces pour une solution durable à ce conflit qui n'a que trop duré, mais qui ne saurait avoir de délais de prescription.» Il a appelé la République arabe sahraouie démocratique et le royaume du Maroc à s'engager dans des pourparlers directs et sérieux, sous l'égide de l'Union africaine et de l'ONU, affirmant que ce conflit ne saurait être réglé sans un processus politique qui se réfère aux principes fondateurs de l'Organisation africaine. Une solution juste et permanente à même de garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et clore définitivement le dossier de la dernière colonie d’Afrique.
La rupture du cessez-le-feu, suite à la violation d'un accord en vigueur depuis 1991 par le Maroc et l'escalade dangereuse qui en a résulté, n'est que la conséquence (une fois de plus), de l’obstination du makhzen à bloquer et à ralentir systématiquement des plans de règlement, à contourner le processus de négociations par des tentatives récurrentes d'imposer, au mépris du droit, le stratagème du fait accompli dans un État qui est un membre fondateur de l'UA. Il faut dire que les graves développements qu'a connus, récemment, la situation au Sahara occidental constituent un réel motif d'inquiétude. Et pour cause. Le peuple sahraoui a de nouveau été contraint, comme cela s'est produit le 31 octobre 1975, lors de l'invasion militaire marocaine illégale de son territoire, de reprendre la lutte armée, comme moyen légitime garanti par les conventions internationales. De toute évidence, le Maroc est responsable de cette escalade et de la menace qu'elle représente pour la paix et la stabilité dans la région, du fait de son obstruction permanente à tout règlement politique à ce conflit, de ses pratiques coloniales et de ses violations flagrantes des droits de l'homme. L’Algérie est convaincue, par expérience, que le règlement des crises dans notre continent et ailleurs passe par la solution pacifique et le dialogue politique. Il est heureux de constater que le débat entre des chefs d’États membres du CPS a fourni l'occasion de réaffirmer l'impératif de redynamiser et de renforcer le rôle de l'UA pour mettre fin aux résidus du colonialisme en Afrique. Les intervenants ont exprimé leur profonde préoccupation face à la reprise des hostilités entre les deux États membres de l'UA, en l’occurrence la République arabe sahraouie démocratique, sous la direction du Front Polisario, et le royaume du Maroc. Ils ont condamné la violation par la partie marocaine de l'accord de cessez-le-feu et les graves atteintes aux droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, ainsi que l'exploitation illégale et éhontée des richesses naturelles des Sahraouis. Un appel a été lancé pour l'accélération de la nomination d'un représentant personnel du SG de l'ONU.
La communauté internationale dans son ensemble (les Nations unies, l'Union africaine, la Cour internationale de justice, la Cour européenne de justice et autres) reconnaît le statut juridique du Sahara occidental et du Maroc, deux territoire séparés et distincts. Ce qui bat en brèche toute la thèse farfelue d’une marocanité du territoire sahraoui.
M. B.

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