Commémoration du 66e anniversaire du massacre de Sakiet Sidi Youssef - Saïd Mokadem, secrétaire Général du conseil Consultatif de l’UMA : «L’histoire et le sang mêlés»
ph. T. Rouabah
66 ans après le massacre de Sakiet Sidi Youssef, où en sont les liens entre les peuples tunisien et algérien ? «Sa symbolique réside dans la solidarité, la fraternité et le sacrifice commun entre les peuples algérien et tunisien, et nous interpelle chaque année à l’effet d’en tirer des enseignements, notamment pour la génération actuelle et les générations futures», dit Saïd Mokadem, secrétaire général du Conseil consultatif de l’Union du Maghreb arabe.
L’invité du Forum de la mémoire a en outre souligné que ces événements douloureux «ont renforcé la cohésion entre les deux peuples algérien et tunisien, et jeté les bases solides d’un partenariat bilatéral qui dure jusqu’à nos jours, tout en consolidant l’unité entre les peuples maghrébins et en déjouant le plan colonial dans la région».
Pour lui, la création d’une commission mixte entre les deux pays pour le développement de la bande frontalière est plus que significative du renforcement des liens entre la Tunisie et l’Algérie.
«Les sacrifices de nos martyrs tombés lors de ce massacre resteront une source d’inspiration pour les générations futures, qui y puiseront le sens de la fraternité, de la solidarité et des stimulants pour renforcer les liens de coopération entre nos deux pays frères», dit-il. «De même que nos sangs se sont mélangés hier au nom de la liberté et de la dignité, nos efforts s’unissent, aujourd’hui, pour construire des relations de coopération particulières et exceptionnelles entre l’Algérie et la Tunisie», a-t-il insisté.
Ces évènements avaient permis, dans une large mesure, de renforcer la coopération bilatérale sur la base des liens historiques profonds qui lient les deux peuples.
Selon Mokadem, «ces massacres avaient comme objectifs de créer une rupture entre les deux peuples et de pousser le peuple tunisien à renoncer au soutien de la Révolution algérienne, mais les massacres ont provoqué l’effet inverse». L’invité du forum affirme que les relations entre l’Algérie et la Tunisie sont si fortes et fraternelles, qu’aucune manœuvre de déstabilisation ne peut les entacher. «Les relations entre l’Algérie et la Tunisie se sont tellement consolidées, qu’elles ne seront jamais ébranlées ni hier ni aujourd’hui», conclut-il.
Salah Goudjil, président conseil de la nation : «Les massacres de Sakiet Sidi Youssef, témoin de la cohésion des deux peuples»
Le président du Conseil de la nation, M. Salah Goudjil, a affirmé, hier, que les massacres de Sakiet Sidi Youssef étaient une preuve de plus de la cohésion des deux peuples algérien et tunisien, et un symbole de leur lutte contre le colonialisme. «Nous commémorons le 66e anniversaire des massacres de Sakiet Sidi Youssef, témoin de la cohésion des deux peuples algérien et tunisien, et symbole de leur lutte contre le colonialisme», a publié M. Goudjil, sur sa page officielle sur les réseaux sociaux. Ces évènements, écrit M. Goudjil, «resteront gravés dans notre mémoire étant un symbole de l’union des deux peuples et une source d’inspiration pour la promotion de nos pays, conformément à la vision des deux dirigeants algérien et tunisien».
«Ces massacres ont démontré les liens fraternels entre les deux pays»
«Ces massacres ont démontré le vrai symbole de la lutte commune et de résilience, en vue de l’émancipation et de l’indépendance. Ce drame est considéré comme un véritable témoin de l’esprit de solidarité et de fraternité entre l’Algérie et la Tunisie. L’odieuse attaque de la France coloniale contre Sakiet Sidi Youssef a ciblé des populations civiles et causé 600 martyrs, ainsi que des centaines de blessés, en sus de la destruction de tout un village. Ce massacre a constitué une source d’inspiration et un béton armé pour le renforcement du destin commun et des liens de coopération et de complémentarité fondés sur la volonté sincère qui caractérise la coopération bilatérale entre les deux pays, laquelle a été exprimée dans de nombreux évènements officiels par les dirigeants des deux pays. Les jeunes générations doivent s’inspirer des sacrifices de leur ancêtres qui ont payé cher cette indépendance et préserver notre mémoire, car elle est notre identité.»
M. Mahrez Lamari, militant des droits de l’homme et des peuples :
«Une leçon pour ceux qui nient la fraternité et à la solidarité»
«La date du 8 février 1958 restera gravée dans la mémoire des peuples algérien et tunisien. Personne ne peut oublier ce drame et cette page de l’histoire doit marquer les esprits de nos jeunes. Ces massacres sont des crimes contre l’humanité commis par la France coloniale et ont pu écrire une histoire héroïque entre les deux peuples, dont le sang s’est mélangé pour un même idéal qui a traduit en un acte concret les aspirations légitimes et la lutte commune des peuples de la région pour la dignité la fraternité, la solidarité et le bon voisinage. Les deux peuples n’ont jamais abdiqué et ont combattu sans cesse pour l’émancipation et le rejet de toute forme de colonialisme. Le monde d’aujourd’hui bouge à une vitesse incroyable et le massacre de Sidi Youssef est une leçon pour ceux qui croient à la fraternité et à la solidarité. Nous devons perpétuer le message de Sakiet Sidi Youssef.»
«Ne rougissez pas de vouloir la Lune. Il nous la faut !» Cette phrase trouve tout son sens dans les 265.000 km de fibre optique réalisés par l’Algérie, une distance qui se rapproche de celle qui nous sépare de la Lune.