
«À travers le discours sur l’état de la Nation, le président de la République se met en face des représentants légitimes du peuple, pour qu’il puisse assurer ce rapport moral avec les citoyens algériens», a déclaré, hier, l’expert en relations internationales, M. Badis Khenissa. Le politologue, qui est également président d’un think-tank très connu à l’échelle internationale, souligne que le président de la République a instauré, depuis son élection, un nouveau mode de gouvernance, avec une notion cardinale, celle de la politique du résultat.
«Ce discours en est la preuve irréfutable», analyse «l’Invité de la Rédaction» de la Chaîne III. M. Khenissa soutient qu’il s’agit, en fait, «d’un prisme qui est beaucoup plus élargi par rapport à ce que nous avons assisté par le passé», en détaillant qu’il s’agit, en somme, d’un «prisme de gouvernance qui aide à réconcilier le citoyen avec l’espoir, avec l’avenir et le faire-ensemble», et ce sachant, bien entendu, que le président de la République a aussi instauré, durant ces quatre années qui viennent de s’écouler, le faire-ensemble dans l’intelligence et l’initiative collective. Aujourd’hui donc, cette vision de politique du résultat va être, notamment, illustrée à travers ce discours-bilan qui consacre la transparence et qui consacre aussi la concertation, pour renforcer les liens, la cohésion et le front interne, ici et ailleurs, puisque la communauté nationale établie à l’étranger attend également avec impatience et un très grand intérêt ce discours à la Nation.
Pour M. Khenissa, la communauté nationale établie à l’étranger reste, en quelque sorte, «le premier ambassadeur dans le monde de cette nouvelle image de l’Algérie que le président de la République veut insuffler et défendre». De ce fait, elle contribuera résolument à son rayonnement et à sa digne représentation à l’étranger, et, sur un autre plan, à la consolidation du front interne, à travers cette complémentarité et cette synergie des forces vives algériennes où qu’elles soient. «La communauté algérienne à l’étranger est en effet à même d’apporter ce complément d’expertise pour qu’on puisse aller, à pas sûrs, vers cette Algérie nouvelle, ensemble et collectivement», note l’intervenant.
S’exprimant longuement sur l’impératif du renforcement du front interne, le spécialiste en relations internationales évoque, notamment, la situation géopolitique, et, à ce propos, il dit que «notre pays fait face à des défis à relever». Par voie de conséquence, cette politique de resserrement des rangs est aujourd’hui «une priorité nationale», n’a-t-il cessé de mettre en évidence, surtout «au vu du contexte économique et sécuritaire mondial, et de ces mutations géopolitiques du monde que nous connaissons tous aujourd’hui». Dans ce cadre, l’accent sera également mis sur le fait que le président de la République affiche un profond attachement à cette perspective de renforcement du front interne.
«Consacrer ce principe d’appartenance et de lien fort avec la patrie immunise l’Algérie des dangers externes», affirme encore M. Khenissa. L’impératif actuel est de s’articuler autour « d’une vision nationale qui a aussi une perspective et une profondeur africaine et même arabe», observe le politologue.
Le rôle de société civile et son adhésion au projet national est un autre élément éminemment important qui a été évoqué, lors de cette émission matinale de la radio. M. Badis Khenissa souligne, à cet égard, que la société civile est «un curseur important, d’abord, d’adhésion, de cohésion, mais surtout de développement et d’immunisation». Pour lui, «la société civile doit être le fer de lance des politiques, tout comme elle doit être le prolongement de la vision des politiques, et c’est là où réside toute l’importance de créer cette complémentarité, de nos jours essentielle». Allant plus loin encore dans son analyse, il dit qu’«une société civile forte est un État-Nation fort». Le politologue a salué également la démarche engagée par le président de la République qui a profondément donné cet attachement non seulement lors de ses différentes allocutions, mais également à travers des leviers, comme c’est le cas notamment pour l’Observatoire nationale de la société civile et bien d’autres institutions. En clair, le Président Tebboune a «établi une refondation de ce prisme de la société civile, au niveau de la définition, puisque c’est désormais un partenaire stratégique, mais encore au niveau de l’action en elle-même», explique l’intervenant.
Aussi, la consécration de ce principe d’appartenance et de lien fort avec la patrie passe par le citoyen, qui est, faut-il le rappeler, au cœur de toutes les politiques engagées. «Aujourd’hui, l’heure est à la sauvegarde et à la pérennisation de l’État-Nation, qui est un héritage sacralisé et qu’on doit tous, à l’unisson, protéger», a conclu le politologue Khenissa.
Soraya Guemmouri