Badis Khenissa, à El Moudjahid : «Le tissu associatif est la trame de la société civile»

El Moudjahid : Quel premier bilan peut-on tirer des rencontres préparatoires des assises nationales de la société civile ?

Badis Khenissa : Je pense qu’il faut rapidement contextualiser ce travail de fond qui a été fait en perspective de la tenue des assises nationales de la société civile sous le haut patronage du président de la République accompagné par l’observatoire. Ces ateliers à travers le territoire national marquent si l’on veut le début de l’édification de cette pierre angulaire que seront les assises nationales mais, au-delà, la renaissance et l’émergence de la société civile. Pour cela, nous avions besoin d’établir un diagnostic et une sorte de radioscopie de notre tissu associatif qui est la base fondamentale de la société civile, mais aussi de toutes les autres disciplines qui composent cette dernière. Et donc, le bilan est très positif car pour la première fois et sous l’impulsion et le dynamisme créés par le président de la République, il y a cette volonté de mettre au centre du débat politique et sur la scène publique, la société civile. Quoi de mieux que de lui donner ce canal de communication dans un premier temps et ce poids qui lui revient justement. On avait commencé par ce travail de fond qui a été couronné de succès en matière de radioscopie, d’audit, même du secteur associatif qui nous a permis dans un premier de temps d’esquisser les pourtours de la société civile, du tissu associatif, de ses problématiques, de ses attentes et perspectives, de ses projections avec l’instance qui existe maintenant et qui est la nôtre en collaboration avec la présidence de la République. N’oublions pas que le président Abdelmadjid Tebboune a été le candidat de la société civile de par son programme présidentiel et de par sa campagne électorale et, une fois élu, il a souhaité véritablement et de manière effective mettre en exergue le rôle de la société civile et lui donner les leviers qui lui reviennent. Un bilan très positif mais qui demeure un jalon intermédiaire, le jalon final sera constitué par les assises nationales qui apporteront un climat ou un contexte favorable pour porter et utiliser à bon escient tous les retours et feedback des workshops qui ont été très bien accueillis par la société elle-même et les acteurs associatifs et la composante de la société civile, laquelle a trouvé en cette initiative une caisse de résonance pour s’exprimer librement dans une démocratie participative faisant place à la voix du peuple et aux associations afin de participer activement à la vie de la cité.

A propos de radioscopie du tissu du secteur associatif, quelle est la configuration de ce tissu, ses caractéristiques, ses aspirations et attentes ?

Vous faites bien de le souligner. Cette radioscopie a été nécessaire pour appliquer le traitement adéquat. Nous savons pertinemment que la société civile a connu dans le passé certaines défaillances et un certain tassement volontaire ou involontaire, par conséquent elle a été dénaturée et détournée de son rôle principal, celui d’accompagner la nation dans son édification et dans l’émergence de toutes les dynamiques qu’elles soient économiques, politique nationale et politique locale à travers la participation à la vie de la cité et être cet accompagnateur dans la politique locale et territoriale, à savoir les APC, la wilaya et donc une structure sur laquelle s’adosse la politique nationale et générale pour mieux représenter les aspirations du citoyen lambda à travers la société civile. Donc, le diagnostic a permis de déceler toutes ces défaillances qui ont été corrigées par la loi organique régissant les associations qui sera entérinée lors de la prochaine année parlementaire et à laquelle l’observatoire a été intimement associé. Aujourd’hui nous pouvons dire que le président de la République a permis la naissance d’une structure qui va encadrer le tissu associatif et corriger, accompagner, améliorer et développer le parcours du tissu associatif qui n’a pas été utilisé et exploité à sa juste valeur. Nous avons plus de 120.000 associations à travers le territoire national dont 1.800 à caractère national et une prévision de plus de 60.000 nouvelles associations qui devraient voir le jour l’année prochaine. Il y a une injection de sang neuf à travers ce tissu associatif et cette loi organique qui va générer une nouvelle dynamique en corrélation avec les nouveaux défis, notamment avec les conjonctures géopolitique et géo-sécuritaire que traverse notre nation et aussi les défis économiques.

La récente révision de la Constitution a acté et garanti le rôle de la société civile dans tous les processus d’édification de l’Etat. Quelle est la feuille de route pour consacrer sur le terrain cet important acquis ?

Nous avons d’ores et déjà dépassé les slogans creux connus dans le passé par la constitutionnalisation du rôle de la société civile, l’installation de l’observatoire national de la société civile avec des actions concrètes sur le terrain, des rencontres factuelles dans le cadre d’une démocratie participative effective à laquelle les acteurs ont été impliqués directement ou indirectement dans une réflexion collective. Evidemment le passif est important et profond et nous avons besoin de continuer dans ces actions et d’amplifier cette dynamique et ces leviers à travers les prochains jalons. Pour répondre à votre question, la feuille de route sera améliorée et développée consolidée et renforcée. Les assises vont permettre aussi de montrer les compétences en matière de gestion des associations et là il est question d’évoquer les sessions de formation. L’observatoire national de la société civile est une structure quasi-singulière et unique au monde. Nous somme véritablement en dehors des slogans.

A. S.

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