
Le secteur de la Formation et de l'Enseignement professionnels ambitionne de jouer un rôle de premier plan au sein des entreprises, de se mettre en phase avec les évolutions profondes du marché du travail et de participer à une économie durable et résiliente. Cela ne peut se concrétiser qu’à travers un processus de perfectionnement efficace d'une main-d'œuvre qualifiée, qui répond aux exigences et aux besoins de nos opérateurs économiques et industriels.
Le principal défi pour l’Algérie est de passer d’une logique de la quantité à celle de la qualité, par le biais d’une maîtrise des outils de pilotage, de gestion raisonnée, d’évaluation de la formation exécutés avec un maximum de pragmatisme. Pour ce faire, un préalable s’impose avec évidence. Il s’agit de franchir le pas vers la modernisation par le truchement de la transformation numérique. Pour concrétiser cette ambition, une batterie de réformes structurelles est mise en branle, c’est ce qu’affirmé, hier, à notre Forum, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Yacine El Mahdi Oualid. Il a saisi l’occasion pour mettre en valeur les nouveautés inscrites dans une sorte de feuille de route de l’enseignement et de la formation professionnels, un outil efficace qui soit en mesure de répondre aux impératifs de l’économie nationale. Il ne s’agit plus de former pour former ou de se contenter d’une posture de parent pauvre mais de parvenir ,à terme, à faire de la formation professionnelle l’un des fondements sur lequel s’adosse un marché du travail qui connait de grandes transformations en raison d’avancées technologiques exponentielles. D’où la mise en place d’une ingénierie pédagogique ayant pour crédo la numérisation qui s’est déjà illustrée par une rentrée durant la session de février 2025, effectuée sans papier grâce à la plateforme numérique Takwin.dz, c’est ce qui a permis aux 250.000 stagiaires de s’inscrire à distance. Pour le ministre, l’option en faveur du tout numérique est un moyen pour disposer de données fiables et actuelles capables de contribuer à la prise de décisions. Notre invité a estimé que l’organisation d’assises nationales de la formation professionnelle a constitué une bonne opportunité pour intégrer le secteur dans le cadre d’une économie performante. Il s’agissait aussi d’impliquer toutes les forces agissantes, à l’exemple des experts nationaux et internationaux. En revenant sur ces assises, il a fait savoir que les recommandations qui ont couronné les travaux, ont permis d’optimiser la stratégie du secteur.
Cap vers l’excellence
Un projet ambitieux axé sur la création de 15 centres d’excellence de la formation professionnelle, est en cours de réalisation dans diverses wilayas, couvrant des créneaux tels l’agriculture, les industries pharmaceutiques, le cuir et textile, la sidérurgie etc. L’objectif est de favoriser un accroissement du taux d’insertion professionnelle des diplômés, mais aussi dans le domaine de l’entrepreneuriat et des start-up. Le ministre a souligné que la révision de la nomenclature est cruciale quand on observe de persistants et grandissants écarts entre les exigences du marché et les offres de formation. En guise d’argument, il cite l’exemple de la branche des techniques d’administration et de gestion qui représente 22% de l’ensemble total des inscrits dans le cadre de la rentrée de la formation professionnelle d’octobre 2024. Or, la demande du marché est largement en deçà par rapport à ceux qui suivent cette formation. Le ministre a indiqué que des programmes de formation continue sont dédiés aux travailleurs adultes afin qu’ils puissent actualiser leurs connaissances tout au long de leur carrière et de s’adapter évolutions du marché de l’emploi. Le ministre a mis en place un système de certification pour garantir que les formations dispensées dans les centres de formation professionnelle soient de qualité. Pour mieux parfaire l’insertion des jeunes au sein de l’université, il a mis l’accent sur la valorisation du baccalauréat professionnel.
M. B.
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Yacine El-Mahdi Oualid : «quinze pôles d’excellence pour une refonte totale»
Le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels a révélé hier à notre forum le projet de 15 centres d’excellence en cours de réalisation dans plusieurs wilayas, destinés à une formation de haut niveau, qui couvriront divers secteurs tels que l’industrie pharmaceutique, le textile, la sidérurgie et d’autres branches stratégiques. Leur ouverture est prévue pour la rentrée d’octobre 2025. Pour le ministre, la création de ces pôles d'excellence vise à répondre aux besoins de formation de qualité pour les secteurs économiques stratégiques, tout en soutenant le développement des compétences et de l'employabilité des jeunes. Ces pôles d'excellence se veulent des centres de référence dans des domaines spécifiques et leur mise en place peut avoir un impact significatif pour le marché du travail. Pour ce faire, le ministre insiste sur la qualité de la formation dans ces centres d’excellence. «La formation doit être en adéquation avec les compétences demandées sur le marché du travail et l’accent doit être mis sur l'acquisition de compétences pratiques et spécialisées, pour favoriser l'employabilité des jeunes diplômés», dira le ministre qui précise que ces formateurs doivent être hautement qualifiés et disposer d'une expérience professionnelle significative dans les secteurs concernés. «L’Intégration de l'entrepreneuriat dans les programmes de formation professionnelle permet non seulement de doter les jeunes de compétences techniques, mais aussi de compétences entrepreneuriales, leur offrant ainsi la possibilité de créer leur propre entreprise et de participer activement au développement économique» dira le ministre. M. Yacine Walid, a dévoilé lors de sa présence au forum, dix nouvelles mesures visant à encourager les diplômés à créer leurs propres micro-entreprises et à renforcer leurs compétences en adéquation avec les besoins du marché du travail. Parmi ces mesures, les diplômés auront désormais la possibilité d’implanter leurs micro-entreprises au sein des établissements publics de formation professionnelle et d’utiliser leurs équipements pendant une année après l’obtention de leur diplôme, offrant ainsi un cadre propice au démarrage de leurs projets. De plus, un nouveau module pédagogique sera introduit pour expliquer le régime de l’auto-entrepreneur, ses avantages et les démarches pour y adhérer, avec l’ambition d’atteindre un taux d’inscription de 10 % des diplômés dans ce dispositif. En parallèle, un module dédié aux compétences comportementales (Soft Skills) sera intégré dans tous les programmes de formation afin de mieux préparer les jeunes aux exigences du marché du travail. Dans la même dynamique, chaque Institut national spécialisé en formation professionnelle (INSFP) verra la création d’un Centre de développement de l’entrepreneuriat (CDE) en collaboration avec l’Agence nationale de soutien et de développement de l’entrepreneuriat (NESDA). Par ailleurs, un programme baptisé Tamkeen sera lancé pour encourager la création d’activités au sein des Centres de formation professionnelle et d’apprentissage (CFPA), en partenariat avec l’Agence nationale de gestion du micro-crédit (ANGEM), afin de faciliter le financement des microprojets. Pour valoriser les métiers et motiver les jeunes, des équipes composées de stagiaires et d’anciens diplômés seront formées pour participer à l’Olympiade des métiers, un événement mettant en avant l’importance des professions et incitant davantage de jeunes à intégrer la formation professionnelle. Par ailleurs, un programme intitulé Mihan présentera des parcours de réussite d’anciens stagiaires ayant bénéficié d’une formation dans diverses spécialités.
F. L.
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L’entrepreneuriat comme solution à l’emploi
Le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels a entrepris plusieurs initiatives dynamiques pour moderniser le secteur et le rendre plus adapté aux besoins économiques et technologiques du pays. Ces initiatives visent à renforcer la qualité de la formation, favoriser l'insertion professionnelle des jeunes et diversifier les compétences dans des secteurs stratégiques. L'une des initiatives les plus ambitieuses du ministre est la création de pôles d'excellence dans des domaines stratégiques, tels que les énergies renouvelables, l’industrie numérique, l’agriculture moderne, la construction et le tourisme. Ces pôles visent à former des techniciens hautement qualifiés et spécialisés, qui répondront aux besoins spécifiques du marché. Ces centres de formation sont dotés d'équipements modernes et offrent des formations plus proches des réalités industrielles et économiques. Dans un contexte de transition numérique, une des priorités du ministre a été d’intégrer les technologies numériques dans la formation professionnelle. Cela inclut la mise en place de formations à distance et l'utilisation de plateformes numériques, pour faciliter l'accès à l'éducation professionnelle, notamment dans les régions éloignées. L'objectif est de permettre à un plus grand nombre de jeunes d’acquérir des compétences modernes, même à distance, tout en rendant les formations plus interactives et adaptées aux réalités actuelles du marché. Par ailleurs, les programmes de formation ont été révisés et modernisés pour mieux répondre aux exigences des secteurs émergents, comme le numérique, les énergies renouvelables et les métiers spécialisés. Cela inclut l’introduction de formations spécialisées dans des domaines innovants et porteurs, avec une attention particulière portée aux compétences pratiques et aux nouvelles technologies. L’objectif est de former des professionnels prêts à intégrer directement les entreprises, avec des compétences pertinentes et actuelles. Dans sa nouvelle stratégie, le ministre a mis l’accent sur l'importance de l'entrepreneuriat comme solution à l'emploi, surtout pour les jeunes diplômés. Des programmes de formation à l’entrepreneuriat ont été lancés pour encourager les jeunes à créer leurs propres entreprises, avec des modules sur la gestion, la création d'entreprise, le financement et l'innovation. Des incitations à l'auto-emploi ont également été proposées, accompagnées de structures d’accompagnement pour les jeunes créateurs d’entreprises.
F. L.