
L’arrêt des cours pour une durée de huit mois suite à la pandémie a eu des répercussions négatives sur les élèves.
C’est, du moins, ce que relève le coordinateur national du Conseil national autonome du personnel de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST), Meziane Meriane.
«Nous avons constaté que les élèves ont perdu les mécanismes pédagogiques et ils ont oublié certaines méthodes d’apprentissage, notamment pour les matières essentielles telles les mathématiques», affirme l’organisation syndicale. Meriane dira que l’élève est en train de récupérer ses méthodes et les mécanismes pédagogiques qu’il a perdus au fur et à mesure qu’ils avancent dans le temps, et rappelle que l’année scolaire en cours intervient dans un contexte exceptionnel marqué par une crise sanitaire sans précédent, d’où les mesures préventives instaurées pour endiguer les risques de propagation du coronavirus au sein des établissements scolaires. «C’est déjà un semestre qui s’achève, alors que sur le plan pédagogique un grand retard est enregistré dans les programmes, beaucoup reste à faire sur le plan pédagogique», soutient-il. Le syndicaliste considère qu’il sera difficile de rattraper ce retard et de terminer le programme, relevant la nécessité de réfléchir à mettre en place des méthodes susceptibles d’assurer une meilleure maîtrise sur le plan pédagogique.
Il indique que son organisation avait proposé de changer les méthodes d’enseignement actuelles par d’autres utilisées pendant les crises. «Il est impératif de substituer la méthode pédagogique d’enseignement classique par des méthodes interrogatives. La méthode proposée consiste à faire des résumés et l’élève participe à faire avancer les cours en peu de temps. Cela permettra d’aller de l’avant pour avancer dans le programme», note Meriane. S’agissant de l’instruction de la tutelle d’accorder plus d’importance aux matières essentielles, il juge essentiel de mettre en place des mécanismes pratiques et de donner des exemples concrets pour l’appliquer sur le terrain.
«Les résultats du premier semestre vont être normaux en fonction du nombre de chapitres étudiés. Cela concernera tous les paliers scolaires qui travaillent par groupe avec un volume horaire divisé par deux», affirme-t-il.
Concernant les méthodes d’évaluation instaurées par le plan exceptionnel pour le cycle moyen, le coordinateur national du CNAPEST estime qu’il faudra beaucoup d’interrogations et de devoirs pour initier l’élève aux contrôles continus afin de maintenir ce dernier dans une compétition permanente et le mettre à jour par rapport à ses cours.
«L’objectif du contrôle continu est de détecter les lacunes et de corriger les insuffisances de l’élève afin de permettre à l’enseignant de savoir si le cours dispensé a été bien assimilé et d’identifier les élèves qui n’ont pas bien compris ; il ne faut pas voir le devoir comme une sanction pour l’enfant mais plutôt comme un moyen de corriger ses lacunes», souligne-t-il.
Au plan organisationnel, Meriane révèle que des flottements ont été observés au début de la rentrée, mais les choses se sont améliorées par la suite, avec notamment la mise en place de mécanismes permettant de garantir les meilleures conditions d’enseignement.
Pour ce qui est du respect du protocole sanitaire, le syndicaliste notera que le respect des mesures préventives est devenu mécanique. «Le risque peut surgir de la rue, cette dernière a pris conscience de la nécessité de respecter les mesures de prévention et de protection contre le coronavirus. Pourvu que ça dure», conclut-il.
Kamélia Hadjib