Approvisionnement du marché national : Revoir les réseaux de distribution des produits de consommation

Ph. T. Rouabah
Ph. T. Rouabah

Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations a fait part, hier, de l’élaboration en cours d’un plan d’action, en coordination avec plusieurs départements ministériels, en vue d’assurer une «meilleure» organisation du marché national.

«Nous sommes en train d’élaborer un plan d’action en parallèle et en intersection avec tous les départements ministériels, car le ministère du Commerce est un ministère horizontal», a précisé Tayeb Zitouni, au Forum de la radio nationale.
Pointant du doigt un problème dans la maîtrise du réseau de distribution de manière précise et structurée, il a affirmé que son département œuvre actuellement à apporter des améliorations à la stratégie nationale permettant une meilleure maîtrise de la distribution afin de garantir une disponibilité permanente de la production. Il a, dans le contexte, indiqué que le programme tracé par le ministère du Commerce touche de nombreux points importants et sensibles, afin d’assurer une production abondante, une bonne distribution et le contrôle du marché algérien.
Le ministre a insisté par ailleurs sur l’importance d’avoir des statistiques réelles, tels le pourcentage de la consommation nationale et les ratios de consommation par habitants, afin de pouvoir élaborer un plan national. « Notre département est beaucoup plus technique qui doit s’appuyer sur de données correctes. On ne peut pas élaborer un plan national global sans prendre en considération les données réelles en termes de quantité de consommation, le nombre d’habitants et la spécificité de chaque région en termes de consommation», a-t-il argué.
Citant l’exemple de l’huile de table, il a confié que le taux de consommation de ce produit s’élève à 1.600 tonnes/j. «Pour satisfait la demande, a-t-il révélé, nous avons injecté sur le marché une quantité de 4.900 tonnes supplémentaires.»
Évoquant les prix, Zitouni a mis l’accent sur l’importance d’un suivi périodique des espaces commerciaux, ainsi qu’une évaluation «continue» du schéma du système d’approvisionnement et de stockage dans la mise en place d’une approche technique permettant la réalisation des objectifs fixés. «Le mois de Ramadhan est caractérisé par une hausse de la demande en matière de produits de première nécessité, comme l’huile de table et la semoule, et si il n’y a pas de chiffres exacts, on pourrait pas satisfaire la demande», a-t-il noté, affirmant que pour pouvoir répondre à cette demande, il y a eu le lancement de 475 marchés de proximité sur les 551 prévus à travers le pays, le reste étant sur le point de s’ouvrir. «L’ouverture des marchés de proximité est occasionnelle, mais elle permet de casser le monopole, d’une part, et de contrôler les prix des produits, d’autre part», s’est-il félicité, même s’il a plaidé pour la réalisation des marchés modernes qui assurent une organisation du commerce informel et permet une «meilleure» mobilisation de tous les acteurs et intervenants dans la lutte contre le commerce informel.

Vers la réalisation de marchés modernes

S’exprimant sur les mesures prises pour assurer la disponibilité de la viande rouge, il a fait part du manque de ce produit sur le marché, ce qui explique, selon lui, son prix élevé et la spéculation qui existe. «On avait l’habitude d’entendre que nous disposons de 29 à 30 millions de têtes de moutons. Malheureusement, certaines statistiques montrent que nous sommes très loin de ce chiffre», a-t-il regretté, précisant que le marché algérien produit environ 50.000 tonnes de viande rouge. Et d’ajouter : «L’État a décidé d’ajouter des quantités supplémentaires, en important 10.000 veaux, ce qui équivaut à 3.500 tonnes de viande, en plus d’importer 20.000 tonnes supplémentaires de viande fraîche pour la distribution sur le marché afin de caser le monopole et les prix. On veille à ce que le produit parvienne dans toutes les régions d’Algérie.»
Le ministre du Commerce a relevé, par ailleurs, l’intérêt du contrôle «permanent», pour dissuader les manipulateurs et spéculateurs, tout en soulignant l’importance du plan économique pour maîtriser le marcher, en plus des dispositifs répressifs.
Interrogé sur la problématique de la gestion des dossiers relatifs au commerce extérieur, il a déclaré que les modifications techniques qui lui ont été apportées ont engendré certains problèmes. «D’ailleurs, le président de la République l’a relevé avec une grande colère dans certaines affaires qui existent sur le terrain. Nous avons pris la décision que tous les produits qui ont des licences d’importation et soumis à un transfert bancaire et une domiciliation bancaire seront libérés et sortiront dans les plus brefs délais des enceintes portuaires. Nous devons lutter contre la bureaucratie, aller vers une séparation des décisions administratives et libérer notre économie et alimenter de manière continue le marché national», a insisté Zitouni.

Kamélia Hadjib

_____________________________________

Saisie de plus de 173 millions de DA de marchandises en moins de trois mois

Les services de contrôle commercial ont procédé, depuis début 2023, à la saisie de marchandises d’une valeur de 173,24 millions DA, dans le cadre des efforts de contrôle économique et de répression de la fraude, a révélé le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations. Tayeb Zitouni a indiqué que les agents de contrôle ont effectué, durant cette période, quelque 32.130 interventions ayant donné lieu à la saisie de 690,8 tonnes de marchandises, outre 48 infractions constatées et 48 PV de poursuite judiciaire dressés.
Les opérations de contrôle se sont soldées par la saisie de produits alimentaires de large consommation, dont l’huile subventionnée (95.482 L), le lait (7.888 L), le sucre (11,4 tonnes) et les pommes (243,86 tonnes). Le secteur de la vente en détail occupe la première place en termes d’interventions de contrôle au niveau national, avec 25.092 interventions, soit un taux de 78%, suivi par la vente en gros (5.902 interventions), soit 18%, puis le secteur de production avec 838 interventions (3%) et les locaux des importateurs avec 298 interventions soit 1%.

Sur le même thème

Multimedia