
Des guerres et des conflits sont liés à la non-application de résolutions des Nations unies, à des violations de la légalité internationale ou au recours à des milices et mercenaires étrangers.
Cela faisait très, très longtemps que cela ne s’était pas vu : des guerres et des conflits sont signalés sur les quatre continents. À l’ère des technologies avancées, de l’intelligence artificielle, des réseaux de communication développés et de l’information instantanée, des humains s’entretuent. De surcroît, avec des moyens et des armes encore plus destructrices que par le passé. Ces événements s’accompagnent de la montée des extrémismes dans de nombreux pays, y compris dans ceux qui s’érigeaient en chantres de la tolérance et du vivre-ensemble. Il s’agit d’un délitement des valeurs porteur de grands dangers. Pourtant, l’Algérie, à travers sa plus haute autorité, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et ses représentants diplomatiques, dans une démarche visionnaire, a tôt fait d’alerter sur les conséquences fâcheuses que découlent de l’éloignement de la légalité internationale et aussi du recours à des forces étrangères. C’est que le problème est là : ces guerres et conflits sont liés à la non-application de résolutions des Nations unies, à des violations de la légalité internationale ou au recours à des milices et mercenaires étrangers. Le cas le plus flagrant est l’agression sioniste à l’encontre du peuple palestinien, alors que des dizaines de résolutions de l’Organisation des Nations unies, représentée par son Conseil de sécurité, ont été adoptées en faveur du droit des Palestiniens sur leur terre, depuis la résolution 242 du 22 novembre 1967 à ce jour. Les pays ayant favorisé, encouragé et/ou soutenu l’entité sioniste dans son œuvre coloniale, puis dans son agression génocidaire, le font en violation de la légalité internationale. Le Sahara occidental fait l’objet de visées expansionnistes de la part du pouvoir royal du Maroc, en dépit de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, depuis le début du conflit, soutenant le droit du peuple sahraoui à son autodétermination. Plus même : des pays membres permanents du Conseil de sécurité, c’est-à-dire censés être garants du respect des résolutions qui en émanent pour préserver la sécurité et la paix dans le monde, ont pris fait et cause pour le pouvoir marocain, transgressant la légalité internationale. Il en est de même pour le conflit dans la région des Grands-Lacs en Afrique, impliquant plusieurs pays, dont la République démocratique du Congo et le Rwanda, au sujet duquel plusieurs résolutions ont été adoptées par le Conseil de sécurité, sans pour autant que les armes se taisent. En Europe, un conflit armé perdure depuis plus de trois ans entre la Russie et l’Ukraine, alors qu’il aurait dû être réglé par voie diplomatique, l’Algérie ayant même, en temps voulu, proposé sa médiation. En Asie, le conflit ayant récemment éclaté entre l’Inde et le Pakistan, ainsi que les précédents, auraient pu être évités si les deux parties avaient scrupuleusement respecté les résolutions onusiennes adoptées à ce sujet. L’Algérie a maintes fois mis en garde contre la dérive du recours aux milices étrangères. Elle a, dans le même ordre d’idées, appelé à plusieurs reprises les forces belligérantes en Libye à se réunifier, à se réconcilier, à unifier leurs institutions et aussi à éviter les ingérences étrangères, car convaincue que la prospérité du peuple libyen dépend des Libyens eux-mêmes. Les graves incidents vécus en Libye sont venus malheureusement confirmer les craintes et appréhensions de l’Algérie. Par ailleurs, les conflits au Soudan et dans le Sahel n’auraient jamais pris une telle ampleur si des forces belligérantes n’avaient accueilli, officiellement ou en catimini, des milices étrangères cupides, mues par leurs intérêts, qui ne devraient rien à voir avec l’Afrique, aggravant ainsi les différends et accentuant des crises qui auraient pu trouver leurs solutions par une médiation intra-africaine. Nul n’est mieux placé qu’un Africain pour comprendre et aider un Africain à résoudre un problème. En Amérique latine, un conflit frontalier non armé s’est exacerbé, ces dernières années, entre le Venezuela et Guyana. Là aussi, les ingérences étrangères sont à craindre, risquant d’amener à un conflit armé. L’Organisation des Nations unies avait institué le Conseil de sécurité, en 1946, à la suite de la Seconde Guerre mondiale, dans le but de prévenir toute nouvelle guerre mondiale et faire en sorte que les conflits internationaux soient traités et résolus par les grandes puissances mondiales. Or, il se révèle qu’une réforme de la composante, du rôle et du fonctionnement du Conseil de sécurité est devenue nécessaire, voire impérative. Le président de la République l’avait indiqué par deux fois, en 2023, la première lors de son allocution prononcée lors des travaux de l’Assemblée générale de l’ONU, où il avait, notamment, appelé à «une réforme globale des principaux organes de l'Organisation de manière à les rendre plus transparents, assurant l’équilibre nécessaire entre ces organes et garantissant une répartition géographique équitable entre les États», tout en affirmant «l'engagement de l'Algérie en faveur de la position africaine commune», pour «mettre un terme à l'injustice historique qui a touché le continent africain». La seconde fois a été au cours du 5e Sommet du Groupe des dix de l'Union africaine (UA), concerné par le dossier de la réforme du Conseil de sécurité, où il a déclaré, dans le discours que le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait lu en son nom, que«la succession effrénée des crises et des conflits, leur accumulation inédite et leur pullulement, à la lumière de l'inertie de la communauté internationale qui peine à les endiguer, impose à cette dernière, aujourd'hui plus que jamais, de traiter le dossier de la réforme du Conseil de sécurité avec la plus grande diligence et beaucoup de rigueur», précisant que ce dossier «se pose aujourd'hui avec insistance». Le présent lui donne raison.
Dans une démarche visionnaire, l’Algérie a tôt fait d’alerter sur les conséquences fâcheuses qui découlent de l’éloignement de la légalité internationale et aussi du recours à des forces étrangères.
F. A.