Air Algérie dévoile sa feuille de route environnementale : Cap sur la décarbonation

La compagnie nationale Air Algérie a réaffirmé, hier lors d'un atelier de formation dédié aux journalistes à Alger, son engagement résolu en faveur de la protection de l'environnement et du développement durable.

Dotée d'une cellule environnementale et d'un plan d'action structuré, l'entreprise s'apprête à quantifier de manière exhaustive ses émissions de CO2 et à multiplier les initiatives, pour un ciel plus «bleu», répondant ainsi aux orientations nationales et aux défis climatiques mondiaux.
Face à une audience de professionnels des médias, la représentante d'Air Algérie, Amel Derrough, a détaillé la stratégie de la compagnie, pour réduire son empreinte carbone. Un chantier majeur est en cours, pour généraliser et quantifier précisément les émissions de dioxyde de carbone, englobant, non seulement les opérations en vol, mais aussi les activités au sol et la maintenance.
Cette démarche, intégrée dans un plan d'action global, aboutira à l'établissement d'un bilan carbone complet. Ce diagnostic précis permettra d'identifier les principales sources d'émission et, par conséquent, de cibler efficacement les projets d'atténuation.
Parmi les initiatives concrètes annoncées, Air Algérie prévoit une réduction significative de sa consommation énergétique. Plus encore, la compagnie s'engage dans des projets de séquestration de carbone, notamment à travers des opérations de plantation d'arbres et la préservation d'espaces naturels, a expliqué Mme Derrough.
Ces efforts, une fois concrétisés, feront l'objet d'une certification qui pourrait être valorisée, notamment dans le cadre des réglementations environnementales de l'Union européenne. L'objectif affiché est clair : une diminution substantielle des émissions, marquant une véritable transformation écologique de l'opérateur national.
En tant qu'acteur clé du transport aérien en Afrique, Air Algérie se positionne au cœur de l'effort mondial de décarbonation du secteur. Cette accélération vers des pratiques durables est dictée, tant par les impératifs de réduction de son empreinte carbone, conformément aux orientations du gouvernement algérien, que par les engagements internationaux du pays.
L'Algérie a, d'ailleurs, intégré dans sa Contribution déterminée au niveau national (CDN) un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 7% à 22% sur la période 2021-2030, un engagement toutefois conditionné à l'obtention d'un soutien financier et technologique international. Cet effort national est d'autant plus primordial que la région de l'Afrique du Nord est identifiée comme particulièrement vulnérable aux impacts du changement climatique, notamment la hausse des températures.
Un point économique sensible a également été abordé : l'obligation actuelle pour Air Algérie d'acheter des certificats carbone sur le marché de l'Union européenne, pour ses vols intra-européens. Cette contrainte représente une perte non négligeable en devises pour la compagnie et pour le pays.
Pour y remédier, Air Algérie collabore activement avec le ministère de l'Environnement, afin de mettre en place un système de certification carbone en Algérie. L'objectif est de permettre à la compagnie, et potentiellement à d'autres acteurs nationaux, d'acquérir ces certificats localement, favorisant ainsi une économie circulaire et préservant les réserves de change.
Cet atelier de formation a ainsi permis de souligner la prise de conscience et la mobilisation d'Air Algérie face aux enjeux environnementaux. La compagnie aérienne nationale semble déterminée à jouer son rôle dans la transition écologique, un engagement essentiel pour un développement durable du secteur et du pays.
C'est dans cette optique qu'Air Algérie prend l'initiative d'organiser un Séminaire environnemental, qui se veut une plateforme de dialogue et d'action rassemblant l'ensemble des parties prenantes : compagnies aériennes, régulateurs, pouvoirs publics et acteurs industriels. L'objectif est d'identifier des leviers concrets de décarbonation, de mutualiser les bonnes pratiques, de partager les expériences et de structurer ensemble une feuille de route pour une aviation plus durable, résiliente et intégrée à son territoire.

M. M.

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