À l’approche de l’Aïd el-Adha, l’Algérie a décidé d’importer jusqu’à un million de moutons afin d’assurer une offre suffisante sur le marché national et de contenir les prix à la consommation. Cette décision stratégique a été prise lors du Conseil des ministres du 9 mars 2025, présidé par le Chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, qui a instruit le gouvernement de lancer une consultation internationale, encadrée par un cahier des charges rigoureux. L’objectif est de garantir une opération transparente, maîtrisée et conforme aux exigences sanitaires et économiques du pays. Parmi les pays pressentis, la Roumanie figure en bonne place. Selon l’agence de presse roumaine Agerpres, citant l’Autorité nationale sanitaire vétérinaire et pour la sécurité des aliments (ANSVSA), l’Algérie a exprimé son intérêt pour l’importation d’environ 300.000 ovins roumains. L’annonce a été faite à l’issue d’une rencontre entre le président de l’ANSVSA, Alexandru Bociu, et l’ambassadeur d’Algérie en Roumanie, Abdelmadjid Naamoune. Dans une publication diffusée sur les réseaux sociaux officiels de l’institution, les autorités vétérinaires roumaines ont précisé que « l’Algérie est intéressée par l’importation de jusqu’à 300.000 ovins, alors qu’en 2024 elle en avait déjà importé plus de 30.000 ». Toujours selon la même source, la réunion entre les deux responsables a également permis d’évoquer les perspectives d’élargissement de la coopération bilatérale à d’autres produits agricoles, notamment les céréales. « La coopération entre nos deux pays continue de se développer, renforçant les liens économiques et commerciaux », ont indiqué les représentants de l’ANSVSA. Côté algérien, le dispositif d’importation sera pris en charge par des organismes publics spécialisés, sous la supervision des autorités compétentes. La distribution sur le marché national sera assurée par des coopératives publiques et des circuits de distribution étatiques. À cette perspective d’importation depuis la Roumanie s’ajoute une autre option : l’Espagne. Elle a officiellement autorisé l’exportation de moutons vers l’Algérie à partir du lundi 21 avril 2025. Selon le média spécialisé Efeagro, citant des sources du ministère espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, un accord a été conclu avec les autorités algériennes pour permettre l’exportation d’ovins vivants par voie maritime. Cette autorisation porte exclusivement sur des animaux âgés de 6 à 24 mois, destinés à l’abattage, et reste valable jusqu’à la célébration de l’Aïd prévue début juin. Dans le même temps, les autorités algériennes multiplient les mesures internes pour encadrer l’opération. La Commission nationale chargée du suivi de l’approvisionnement du marché et des prix s’est réunie récemment sous la présidence du ministre du Commerce, Tayeb Zitouni. Cette rencontre a permis d’évaluer la situation du marché, notamment la disponibilité des moutons et l’évolution des prix. La Commission a salué la décision d’autoriser l’importation, une mesure jugée opportune pour réguler le marché et contenir la flambée des prix. Elle a également insisté sur l’importance d’organiser des points de vente contrôlés à travers l’ensemble du territoire national, en coordination avec les collectivités locales. Les membres de la Commission ont par ailleurs appelé à un renforcement des opérations de contrôle pour lutter contre les pratiques spéculatives et protéger le pouvoir d’achat des citoyens. L’objectif affiché est clair : garantir un approvisionnement régulier et des prix raisonnables à l’occasion de cette fête religieuse majeure. Cette opération, qui s’inscrit dans un cadre plus large de maîtrise du marché et de sécurité alimentaire, mobilisera tous les moyens logistiques et vétérinaires nécessaires. L’Algérie entend ainsi garantir un Aïd el-Adha serein et équitable pour l’ensemble de sa population, tout en développant des partenariats ciblés avec les pays exportateurs.
S. B.
