
Dans cet entretien, le président de l'Association des oulémas musulmans algériens a mis en évidence le rôle crucial de l'Association durant et après l'indépendance.
Pourquoi la date de la Journée du savoir est-elle une date incontournable pour l'Association des oulémas musulmans ?
La célébration de la Journée du savoir qui coïncide le 16 avril de chaque année, est une date incontournable qui montre l'attachement indéfectible des Algériens à leurs savants. Cette date représente la journée de la mort du savant Abdelhamid Benbadis, le 16 avril 1940. Elle a été décidée officiellement comme une journée officielle du savoir en 1976 par le président de la République Houari Boumediène. Benbadis est le fondateur de l’Association des Oulémas musulmans algériens, une association arrivée dans une période très délicate, soit la période coloniale, marquée par les menaces de dépersonnalisation, cette association avait un impact positif durant cette période. D'ailleurs, ce savant est considéré comme un modèle de lutte contre le colonialisme français qui avait contribué à la préservation de l'identité algérienne basé sur les valeurs arabo-islamique. Il était l'une des figures et des personnalités nationales historiques qui a participé au combat libérateur contre le colonialisme français. Ce dernier, avec sa barbarie, avait usé de tous ses moyens militaires et ses capacités de force coloniale pour faire taire les aspirations légitimes du peuple algérien à la liberté et l'indépendance, en tentant, durant un siècle de colonisation, de détourner les Algériens de la personnalité nationale, sa culture, son savoir, son identité et son histoire.
Pouvez-vous revenir sur la symbolique de cette date pour la nation algérienne ?
La Journée du savoir représente pour les Algériens un symbole emblématique des valeurs musulmanes. L'Algérie a développé et imposé une idéologie arabo-islamique, laquelle considère que la diversité linguistique est un danger pour l'unité nationale et un germe de division, et que seul l'unilinguisme arabe peut être garant de cette unité nationale. Depuis son indépendance, l’Algérie tient à se définir comme arabe et musulmane. La politique linguistique et culturelle mise en œuvre par l'association des oulémas musulmans algériens qui a contribué a arraché l'indépendance, ainsi que par les différents gouvernements qui se sont succédé. Elle a constamment favorisé l'arabisation et l'islamisation de la société algérienne. Les constitutions successives depuis 1963 restent invariables sur ce plan: l'islam est la religion de l'État et l'arabe, sa langue nationale et officielle.
Votre association a appelé à contrer toute tentative de déstabilisation du peuple. Pouvez-vous nous donner plus de détails ?
L'Association joue un rôle pivot dans l'édification nationale. L'Algérie est un pays qui a accordé une attention particulière au référent religieux national, à la langue arabe et œuvre à mettre en place une approche du rôle de l'État pour la préservation et la promotion de notre patrimoine historique et culturel matériel et immatériel. L'Association veille toujours sur le respect du peuple algérien. Nous dénonçons les tentatives de provocation des Français pour notre pays, car l'Algérie est un pays libre et indépendant. Ces tentatives révèlent clairement une rancœur profonde ainsi que l'ampleur des complots et des manœuvres ourdies contre l'Algérie. Grâce à la prise de conscience du peuple algérien et à la cohésion du front interne ainsi que la vigilance et le professionnalisme des services de sécurité, toutes les tentatives visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de notre pays ont été mises en échec. Cela permet de renforcer et de préserver les composantes de l'identité nationale, à encourager l'esprit religieux pour contrecarrer ces tentatives basses et malveillantes.
Z. G.