3e session de la Commission de planification conjointe Algéro-Turque : Des relations complémentaires

Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, s’est félicité, hier, de l’excellence des relations algéro-turques et de leur évolution, dans le cadre d’une dynamique ancrée dans la confiance mutuelle, nourrie par des ambitions communes, et portée par la volonté des deux nations d’avancer ensemble vers un avenir de paix, de développement et de prospérité partagée.

Dans son allocution à l’ouverture des travaux de la troisième session de la commission de planification conjointe algéro-turque, qu’il a co-présidés, hier à Alger, avec son homologue, le ministre des Affaires étrangères de la Turquie, Hakan Fidan, il a indiqué d’entrée que «le mérite de la dynamique croissante, de son intensité et de sa croissance continue dans tous ses aspects, revient principalement aux dirigeants des deux pays, le Président Abdelmadjid Tebboune et son frère le Président Recep Tayyip Erdoğan». La tenue de cette session est une opportunité pour mettre en lumière les avancées majeures réalisées sous l’impulsion des présidents de l’Algérie et de la Turquie. Leur vision conjointe a permis d’élever les relations bilatérales au rang de partenariat stratégique, avec des objectifs clairs, visant notamment à faire passer le volume des échanges commerciaux à 10 milliards de dollars, à développer davantage des projets industriels structurants, et à intensifier la coopération humaine et culturelle. Pour le ministre d’Etat Ahmed Attaf, «les relations algéro-turques ne sauraient être réduites à de simples échanges diplomatiques ou économiques». Et pour cause, ces mêmes relations «sont globales, enracinées dans une histoire commune et portées par des aspirations partagées à l’échelle régionale et internationale», a-t-il appuyé. Saluant l’inauguration ce dimanche du consulat général de Turquie à Oran, qu’il a qualifié de symbole tangible de la densification des liens entre les deux pays, Ahmed Attaf a aussi mis en relief le niveau sans précédent des investissements turcs en Algérie, d’un montant global avoisinant les 6 milliards de dollars, et des succès partagés dans des domaines tels que la sidérurgie, le textile, l’énergie, les travaux publics, et plus récemment, l’agriculture saharienne . «Ces chiffres sont appelés à croître», a-t-il affirmé, confiant quant à l’avenir de la coopération économique. Il a insisté sur la nécessité d’éliminer les obstacles à la réalisation des objectifs tracés, en misant sur la complémentarité des économies et la synergie des secteurs. «Nous aspirons à davantage, car l’économie algérienne offre des opportunités croissantes dans de nouveaux secteurs, comme les énergies renouvelables, l’industrie pharmaceutique, entre autres, dans lesquels nous espérons étendre notre partenariat» a-t-il plaidé. Progrès et acquis bilatéraux Les échanges et discussions lors de la 3e session de la commission de planification conjointe algéro-turque ont permis, par ailleurs, d’identifier plusieurs leviers de croissance. Ceux en rapport notamment avec l’entrée prochaine en phase productive de projets conjoints dans l’énergie et l’agriculture, l’élargissement du cadre juridique bilatéral avec des accords sur le commerce préférentiel et la protection des investissements, ainsi que l’exploitation des opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). «Nous avons réussi à faire une évaluation globale des progrès réalisés dans la mise en œuvre des décisions prises par les deux dirigeants de nos pays, en mettant en lumière les acquis obtenus et en éclairant la voie à suivre pour atteindre les objectifs fixés dans les délais impartis.» «Alors que nous avançons dans cette voie, nous devons pleinement comprendre, poursuit-il, que le partenariat algéro-turc a désormais une dimension stratégique complète et intégrée, dont la valeur ne saurait être réduite ni son importance minimisée». «L’Algérie est aujourd’hui le premier partenaire commercial de la Turquie en Afrique. Et, de son côté, la Turquie s’est imposée avec mérite comme le premier investisseur étranger en Algérie hors secteur des hydrocarbures», a-t-il appuyé. Sur le plan géopolitique, les deux pays ont affiché une convergence claire sur les grandes questions internationales. Alger et Ankara réitèrent leur soutien indéfectible à la cause palestinienne et appellent à une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient. Ils entendent aussi renforcer leur concertation face aux bouleversements de l’ordre international, notamment en Afrique, où les défis sécuritaires et institutionnels se multiplient. «L’Algérie et la Turquie demeurent fidèles à la lutte du peuple palestinien pour recouvrer ses droits légitimes et établir son État indépendant et souverain, avec pour capitale Al-Qods (Jérusalem). Ces droits sont imprescriptibles, leur légitimité ne peut être remise en cause par l’évolution du contexte international, et ils ne seront jamais perdus, malgré tous les obstacles», a indiqué Ahmed Attaf.

Engagés pour la paix au Proche-Orient

Les deux pays, a-t-il ajouté, «poursuivront leurs efforts pour instaurer une paix globale, juste, durable et définitive au Moyen-Orient, une paix garantissant non seulement les droits du peuple palestinien, mais aussi l’unité, l’intégrité territoriale et la souveraineté du Liban et de la Syrie. A la clôture des travaux de cette session, Attaf a mis l’accent sur «la justesse de la décision prise par les deux dirigeants de nos pays frères, de créer ce comité de planification, en tant qu’espace institutionnel réunissant les principaux secteurs ministériels et organismes nationaux concernés, afin de se pencher sur les priorités communes et surmonter les obstacles qui pourraient entraver leur réalisation concrète dans le cadre du partenariat algéro-turc». Il a également salué les initiatives conjointes visant à renforcer les échanges culturels et éducatifs, notamment l’ouverture prochaine de centres culturels croisés et la création d’une école internationale turque en Algérie. L’engagement dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et du tourisme est également un axe fort de ce rapprochement, a-t-il fait savoir. Le ministre d’Etat, Ahmed Attaf, a exprimé sa gratitude envers les délégations présentes, tout en appelant à maintenir l’élan de coopération. «Ce que nous avons accompli ensemble est déjà remarquable, mais ce que nous avons devant nous est encore plus grand», a-t-il déclaré, faisant valoir une détermination résolument tournée vers l’avenir. De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a rappelé que l'Algérie est «le plus grand partenaire de la Turquie en Afrique», se félicitant des relations algéro-turques marquées par une coopération conjointe dans plusieurs domaines, y compris économiques et socio-culturels. Il ne manquera pas de saluer lui aussi le niveau atteint par le commerce bilatéral entre les deux pays, estimé à 6 milliards USD, rappelant que «les deux pays ambitionnent d'atteindre une valeur de 10 milliards USD». Evoquant l'inauguration du siège du consulat général de Turquie à Oran, M. Hakan Fidan a souligné que cette démarche, qui incarne la volonté de son pays de renforcer ses relations économiques dans cette région dynamique, renforcera les relations entre les deux pays amis et frères.

K. A.

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Un mécanisme de promotion des relations bilatérales

Le Groupe de planification conjoint algéro-turc (GPC) est un mécanisme de suivi du Conseil de coopération de haut niveau (CCSHN) entre les deux pays. Il a été lancé à Alger le 10 décembre 2022 lors de sa première réunion, co-présidée par les deux ministres des Affaires étrangères. La deuxième réunion s’est tenue à Ankara le 7 septembre 2023, durant la visite d’ Ahmed Attaf en Turquie. L’Algérie est l’un des partenaires commerciaux les plus importants de la Turquie en Afrique et revêt une importance stratégique pour la diversification de ses sources d’importation énergétique. Environ 1 400 entreprises turques sont enregistrées en Algérie, dont 60 dans le secteur du bâtiment. Les investissements directs turcs dans le pays s’élèvent à 6 milliards de dollars, tandis que le volume total des échanges commerciaux a atteint 6,42 milliards de dollars en 2024.

K. A.

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