
Walid Sadi a pointé du doigt la responsabilité des clubs de football dans la recrudescence de la violence lors d’une réunion mardi à Dely Ibrahim. Outre la mesure de l’interdiction des déplacements des supporters, le président de la FAF a incité les présidents à adopter une communication responsable et structurée.
Dans son allocution, l’actuel ministre des Sports n’a pas mâché ses mots à l’égard des présidents de clubs de la Ligue 1 Mobilis qu’il a réunis, mardi, au siège de la FAF lors d’une réunion dite d’urgence. En présence de représentants des ministères de l’Intérieur, de la Justice et de la Communication, ainsi que de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale, Walid Sadi a dénoncé le discours populiste de certains clubs qui ne fait qu’attiser les tensions autour du football. Le discours tenu par certains consultants sur les plateaux de télévision est également pointé du doigt. Le recours aussi par certains clubs à des communiqués inquisiteurs et dénonciateurs empêche, selon le président de la FAF, tout débat responsable. C’est pourquoi il a insisté, auprès des présidents de clubs, sur l’obligation d’adopter une communication plus responsable et structurée. Pour ce faire, Walid Sadi a invité les pensionnaires de la Ligue 1 Mobilis à recourir aux canaux règlementaires pour toute requête et/ou saisine. La LFP et la FAF doivent rester, selon le ministre des Sports, les seules boussoles des clubs à qui il a demandé d’arrêter systématiquement d’enflammer le débat par des communiqués de nature souvent incendiaires à chaque fois que des manquements sont relevés au cours d’un match de championnat. Sadi a rappelé aux clubs que l’instance qu’il dirige est là pour recevoir d’éventuelles plaintes des clubs, laquelle les soumettra, selon leur objet, à la commission concernée pour statuer dans le respect des règles et des lois. En outre, il a été suggéré, lors de cette réunion, de penser au statut qui encadre l’activité de la communication au sein des clubs professionnels selon un ensemble de conditions. Car, lors des débats, il a été relevé que certains clubs, pas tous heureusement, attribuent la gestion de leur page sur les réseaux sociaux, seul canal officiel de communication, à des «administrateurs» plutôt qu’à des professionnels de la communication. Un volet, nous le disons, qui sera dorénavant encadré dans un statut juridique et professionnel. En attendant que des textes régissant l’activité de la communication soient prêts, les clubs sont tenus d’arrêter les communiqués incendiaires qui ne font que jeter de l’huile sur le feu. Par ces mesures, la FAF entend combattre la violence dans le football sous toutes ses formes. Si les supporters ont une grande part de responsabilité dans la délinquance dans ce sport, les clubs n’en sont pas moins exonérés. Une partie des propositions faites lors de cette réunion qui aura duré plus de cinq heures sera soumise au bureau fédéral, lors de sa session statutaire du 30 avril prochain pour adoption. C’est d’ailleurs pour donner un cachet légal à toutes ces mesures que l’interdiction des déplacements des supporters n’entrera en vigueur qu’à compter de la 25e journée. Soit dans un peu plus d’une semaine.
A. A. A.