Regard : Le véhicule, cet autre vice

D.R
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Les Algériens sont très attachés à leurs véhicules. Ça devient même maladif, au point de ne plus pouvoir s’en passer. Ils  adorent rouler et rien ne semble les arrêter, c’est un fait. Embrayer, accélérer est carrément leur dada. Tous les obstacles possibles et imaginables ne feront pas revenir ces fous du volant à de meilleurs sentiments. Les contrats d’assurance de leurs voitures, les pannes techniques fréquentes et répétitives et même les fameux mouchards qui guettent les chauffards n’altèrent pas cette relation si solide, inexpliquée, démesurée et mystérieuse, parfois, entre l’homme et sa «ferraille». C’est bizarroïde. Il peut sauter son repas, renoncer, à sa cigarette ou son précieux gobelet de café bien dosé de la matinée, mais jamais, à son petit bijou. Pour tout l’or du monde, il n’est pas prêt à quitter d’une semelle, cette merveille, devenue, par la force des choses, l’ami inséparable. Seul hic, c’est que ce même ami a fini par chambouler sa vie, jusqu’à en faire une personne handicapée qui a besoin d’assistance. La voiture, a bel et bien donné un sacré coup aux  bonnes habitudes et au mode de vie des Algériens, allant jusqu’à les priver de l’usage de leur jambes. Eh oui ! La marche, ce sport complet, fortement indiqué, par les spécialistes pour brûler les calories ou tout simplement pour avoir la forme et rester en bonne santé, ne tente personne. On ne se soucie plus de la sédentarité, aujourd’hui, qui est à l’origine de tous les maux. Utiliser sa voiture est entré dans les mœurs de beaucoup qui ne peuvent,  en aucun cas, rompre ce cordon ombilical qui les lie à leur «engin». On voit d’ailleurs, tous les jours, cette dépendance qui échappe même aux psychologues, y compris les plus coriaces. Sinon comment expliquer ces comportements qui frisent l’insensé, adoptés par beaucoup de passionnés de la conduite qui n’hésitent pas à se déplacer, à bord de son véhicule, dans son quartier. Aller prendre un café ou à la mosquée du quartier pour faire la prière, n’étonnent plus, tant elle devient de plus en plus, un fait courant chez-nous. On refuse absolument de «ranger sa voiture, ne serait-ce que pour un laps de temps. La course vers le confort, fait certainement oublier à certains, c’est archisûr, les bons réflexes. Encore une fois, nous tombons entre les griffes des mauvaises habitudes.
    Samia D.

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