
C’est précisément à cela que servent les matchs amicaux : mieux vaut tomber contre un adversaire supérieur, maintenant, que de se bercer d’illusions après une victoire flatteuse contre une équipe modeste, à six mois de la CAN.
Il est des défaites qui valent bien plus que certaines victoires. Celle des Verts, en match amical, en fait indéniablement partie. Car une fois les chiffres digérés, l’analyse de fond révèle une vérité plus lucide. Jusqu’ici, on s’est surtout félicité de la belle série d’invincibilité de l’Algérie sous la houlette de Vladimir Petkovic (onze matchs sans défaite), ce n’est pas rien, certes, mais on a peu pris le temps de s’interroger sur les lacunes encore bien visibles dans le jeu.
C’est une vieille règle non écrite du football : le score efface souvent le contenu. L’histoire, dit-on, ne retient que les vainqueurs. Soit. Mais pour prétendre à la victoire dans un tournoi d’envergure comme la prochaine Coupe d’Afrique des nations, il faut parfois accepter de perdre… au bon moment.
Et c’est précisément à cela que servent les matchs amicaux : à se jauger, à tester ses limites, à rectifier avant qu’il ne soit trop tard. Mieux vaut tomber contre un adversaire supérieur maintenant, que de se bercer d’illusions après une victoire flatteuse contre une équipe modeste.
Cette piqûre de rappel arrive donc à point nommé. À six mois de la CAN au Maroc, elle sonne comme un avertissement : vous imaginez une seconde si on démarre la Coupe d’Afrique avec la même configuration tactique et les mêmes principes de jeu ? Là, au moins, on sait qu’un axe central sans sentinelle devant, risque de prendre l’eau de toutes parts. Face à la Suède, on a eu tout le «loisir» de voir comment le bloc-équipe se disloquait littéralement à chaque phase de transition de la Suède. D’ailleurs, ce constat, on n’a pas attendu le match de mardi pour le faire.
Cela fait des années que l’EN souffre de ses arrières. Aussi, la réaction des Verts, durant les 30 dernières minutes, a apporté aussi son lot d’enseignements. L’Algérie a mieux joué avec une sentinelle.
Aussi, elle a été plus percutante avec un attaquant de pointe (Bounedjah) et un électron libre en soutien (Gouiri).
Tout ça, Vladimir Petkovic l’a compris. Comme il a compris du reste que c’est l’EN qui a facilité la domination de la Suède durant 60 minutes de jeu par des erreurs individuelles récurrentes et un bloc-équipe sans queue ni tête. Les réajustements du sélectionneur national ont porté leurs fruits.
A sa charge, celui-ci a trop attendu avant de réagir, comme s’il fallait passer le seuil psychologique d’une heure de jeu avant de tout corriger. Il fallait peut-être le faire à la mi-temps. Mais à sa décharge, il l’a au moins fait et on a vu dès lors comment l’équipe nationale est passée de l’ombre à la lumière.
C’est pourquoi la défaite face à la Suède a tout de bon. On sait maintenant quel système sied le mieux à cette EN. Puis, on a la preuve aujourd’hui que certains joueurs apportent plus que d’autres. Un point sur lequel Petkovic devra méditer d’ici à septembre…
A. A. A.
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