
Quelque 48 milliards de centimes seront versés par les Algériens dans le cadre de la Zakat El-Fitr. De quoi allouer, selon des experts, un budget de 31 milliards de centimes à chaque commune du pays. En effet, selon l’économiste Farid Benyahia, l'argent versé suffit pour soutenir les familles nécessiteuses et résoudre de nombreux problèmes sociaux. «Par un simple calcul, nous pouvons confirmer que le paiement de la zakat par environ 44 millions d'Algériens permettra la collecte de sommes d'argent très importantes, d'une valeur de pas moins de 4.800 milliards de centimes. Si cette importante enveloppe financière est répartie sur les communes du pays, la part de chacune serait d'environ 31 milliards de centimes. Cet argent suffira largement pour aider les groupes vulnérables à surmonter des conditions sociales difficiles et mettre en œuvre des projets bloqués faute de budget». Farid Benyahia a évoqué la nécessité de réorganiser les fonds de la zakat, en leur donnant plus d'efficacité dans la collecte de la zakat El-Fitr et El-Hawl, afin que leurs effets positifs puissent soutenir la politique sociale de l'État en ciblant les groupes vulnérables, les chômeurs et les retraités. L'intervenant a souligné que les fonds de la zakat peuvent contribuer à résoudre de nombreuses crises sociales, grâce à la numérisation et aux moyens technologiques. «Cela contribuera à l'éradication complète de la pauvreté, et les familles nécessiteuses ne seront plus obligées de demander une aide matérielle aux organisations caritatives ou à l'État.» La valeur de la zakat El-Hawl, dans le cas où elle est déduite des comptes des personnes concernées au niveau des banques au profit des fonds de la zakat, est comprise, selon les estimations du docteur Benyahia, entre 10 et 11 milliards de dollars par an, en plus de la zakat sur les récoltes, les fruits, l'or et autres, ce qui est un budget très important pouvant prendre en charge tous les groupes vulnérables. Pour sa part, le président du Conseil autonome des imams et des fonctionnaires des affaires religieuses, Djamal Ghoul, explique que la spéculation sur la semoule et sa pénurie sur le marché ont fait que la plupart des familles ont opté pour le versement de la zakat El-Fitr, fixée par le la commission de la Fatwa à 120 DA en espèces et non en nourriture. Il a enregistré l'affluence de nombreux citoyens pour verser ce montant dans les fonds de la zakat au niveau des mosquées, que les imams se chargent de distribuer aux nécessiteux à la fin de Ramadhan, en coordination avec les comités de quartier. Le représentant des Imams a précisé que la zakat de nourriture n'est pas placée au niveau des mosquées, mais distribuée directement aux nécessiteux. Ghoul a expliqué qu'il est préférable de donner la zakat El-Fitr en espèces, ce qui permet aux familles nécessiteuses de recevoir des sommes d'argent, même minimes, et subvenir à certains de leurs besoins qui ne se limitent pas à la nourriture. «L'importance de la zakat réside, selon M. Ghoul, dans l'aspect solidaire au sein de la société, tout en préservant la dignité humaine, un taux important des fonds de la zakat, placé sous tutelle du ministère des affaires religieuses et des Wakfs, est alloué chaque année aux nécessiteux et chômeurs, après avoir exclu les travailleurs qui bénéficiaient de 12,5% de l'argent collecté, de la liste des bénéficiaires du fonds de la zakat.»
Salima Ettouahria