Dépôt des documents pour les opérations d'importation : les délais prolongés au 15 août prochain

Cette prorogation, valable jusqu’au 15 août 2025, vise à faciliter les démarches administratives des importateurs et à accompagner la régularisation de leurs activités.

Dans un geste fort d’adaptation aux réalités du terrain économique, le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations a décidé de prolonger, jusqu’au 15 août, le délai de dépôt des documents relatifs aux opérations d’importation liées au fonctionnement et à l’équipement des entreprises.

Cette mesure, qui fait suite à une vague significative de requêtes émanant d’opérateurs économiques, marque une nouvelle étape dans l’effort de rationalisation des procédures et d’accompagnement du tissu productif national. Elle s’adresse directement aux entreprises, qu’elles soient physiques ou morales, ayant réalisé des importations en 2024 ou durant le premier semestre 2025, leur offrant ainsi un répit administratif précieux.

Au-delà du simple report, c’est une logique de simplification qui s’affirme. «L’administration a également indiqué que la liste des clients (formulaire ÉTAT 104) ainsi que la fiche technique des capacités de production, théoriques et réelles, peuvent désormais être simplement signées et tamponnées par les entreprises concernées, sans obligation de légalisation ou de certification», indique le communiqué du ministère du Commerce.

Ce signal fort en faveur de la fluidité administrative s’inscrit dans une dynamique plus large de soutien à l’investissement et à l’efficience opérationnelle des acteurs économiques. Dans un contexte où la compétitivité se joue aussi sur la réactivité des institutions, cette prorogation confirme la volonté des autorités d’écouter, d’ajuster et de bâtir un cadre plus souple.

Cette prorogation, valable jusqu’au 15 août 2025, vise à faciliter les démarches administratives des importateurs et à accompagner la régularisation de leurs activités dans le respect du cadre réglementaire en vigueur. Les entreprises concernées sont invitées à transmettre les pièces requises à l’adresse électronique dédiée : fonctionnement@mcepe.gov.dz.

Interrogé sur la portée de cette décision, l’économiste le Pr Brahim Guendouzi la situe dans une démarche plus vaste de structuration du commerce extérieur. «Dans le cadre d’une opération de contrôle et de régulation des opérations d’importation de biens et services réalisées par les entreprises, le ministère a exigé la transmission d’une liste de documents permettant de constater la conformité des transactions commerciales effectuées. Afin de faciliter cette procédure de mise à jour pour un large éventail d’entreprises, particulièrement les PME, le ministère a prolongé le délai de remise des documents jusqu’au 15 août 2025», a-t-il analysé.

Au-delà de la mesure conjoncturelle, c’est l’équilibre entre régulation et compétitivité qui est en jeu. Car si l’État affiche clairement ses priorités – diversification industrielle, substitution aux importations, relance de l’investissement productif –, les exigences documentaires peuvent être perçues comme une charge additionnelle dans un environnement déjà complexe.
«Cette mesure est vécue par les entreprises comme une contrainte, car alourdissant leurs activités, déjà rendues complexes face à un environnement de plus en plus changeant», souligne l’économiste.

La prorogation du délai, bien qu’appréciée, ne résout pas toutes les interrogations des acteurs économiques. Elle relance un débat plus large sur la fluidité des procédures et la capacité de l’administration à concilier contrôle, transparence et soutien réel à l’investissement productif.

Cette décision s’inscrit dans un cadre plus global de gouvernance économique, réaffirmé jeudi dernier par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une réunion stratégique consacrée aux opérations d’importation et d’exportation, au cours de laquelle il a appelé à conjuguer rigueur, transparence et souveraineté dans la gestion du commerce extérieur. Cette rencontre de haut niveau a permis de dresser un état des lieux des avancées en matière de régulation des importations.

Le chef de l’État avait d’ailleurs souligné dans un passé récent que «80 à 85% des objectifs fixés en matière d’investissement et de relance du développement ont été atteints», précisant que la priorité demeure le renforcement de la production nationale dans tous les secteurs économiques afin de réduire structurellement les importations et de stimuler les exportations hors hydrocarbures.

Dans cette dynamique, la mise en conformité documentaire exigée des opérateurs n’est pas un simple exercice administratif : elle s’inscrit comme un levier de structuration du tissu économique national.

Toutefois, sa réussite exige une meilleure coordination inter-institutionnelle et un accompagnement ciblé, notamment à l’égard des PME, afin que la régulation devienne un vecteur de compétitivité, d’investissement pérenne et de confiance entre l’État et les acteurs économiques.

S. B.

Multimedia