Les grands savants de l'islam : Al-Dimashqi, le penseur pluridisciplinaire

Cheikh Shams al-Din Muhammad ibn Abi Talib al-Sufi Al-Ansari Al-Dimashqi, aussi connu sous le surnom d'Al-Dimashqi, est un géographe, historien et polymathe arabe médiéval, né à Damas en 1256 et mort en 1327 à Safed. Le copiste du XIXe siècle Mustafa ibn Ahmad indique, en introduction de l’ouvrage, qu'Al-Dimashqi était originaire d'Hama et qu’il s'installa à Alep avant d'émigrer à Damas. Il produisit des ouvrages sur des sujets très divers, de la cuisine à la théologie. Il fut connu comme le cheikh d'Hattin, puis d'al-Rabwa, en référence aux deux villages levantins où il servit en tant que cheikh soufi. Shams al-Din est plus célèbre pour son livre de cosmographie Nukhbat al-dahr fī ajā'ib al barr wa al-baḥr (Le choix de l'âge sur les merveilles de la terre et de la mer), paru dans plusieurs éditions modernes. Une encyclopédie en cinquante partie traitant de sujets variés, notamment des articles de physique, mathématique, théologie, de philosophie et même de physiognomonie dans la partie introductive du livre. Dans l'introduction de l'ouvrage sur la physiognomonie, il mentionne huit auteurs classiques et musulmans desquels il s'inspira, et affecte une lettre à chacun (par exemple, Aristote est associé à la lettre ṭā’, et Rasis, ou Rhazès, à la lettre rā’). Shams al-Din marque ensuite ses propres déclarations provenant de ces sources à l'aide de la lettre ou de la combinaison de lettres appropriée. Avant de mettre l'accent sur les particularités anatomiques individuelles, ainsi que sur leurs variations et implications, Shams al-Din répertorie les caractéristiques générales des différents peuples (notamment les Égyptiens, les Syriens, les Anatoliens, les Persans, etc). Il affirme que les Grecs sont «des scientifiques, des sages et des philosophes dotés d'un esprit affûté […]. On dit que la science existe grâce à l'esprit des Grecs, à la langue des Arabes et aux mains des Chinois». Il acheva le manuscrit le 8e jour du mois de Rabi'a ath-thani, en l'an 1262 après l'Hégire (5 avril 1846). Il semble que plusieurs pages soient manquantes au début du manuscrit. Al-Dimashqi a surtout écrit sur son pays natal, le Bilad Ash-Sham (lit. pays du Levant, nom donné pour la Grande Syrie), mais il a aussi écrit de nombreux traités sur tous les territoires alors connus par les musulmans du sultanat Mamelouk, avec notamment des livres détaillés à propos des îles d'Asie du Sud-Est (sa flore, sa faune, ses habitants et leurs coutumes). Al-Dimashqi a aussi écrit un traité d’agriculture, «Al-Durr al-multaqiṭ fī 'ilm filāḥatay al-Rūm wa-al-Nabaṭ» ou «Perles récoltées de la science des deux agricultures : [Celles] des Romains et des Nabatéens», qui est sans doute le premier manuscrit d’agronomie générale post-invasions mongoles, invasions qui ont entraîné une perte des connaissances et maîtrise agricole et une restructuration de la société syrienne locale.

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