Jeûne et diabète : Une combinaison à risques

Le mois béni de Ramadhan est une période de renouveau spirituel pour plus d’un milliard de musulmans à travers le monde. C’est un moment de recueillement, de solidarité et de pratiques spirituelles intensifiées.

Pourtant, forcer des changements significatifs dans les habitudes alimentaires et dans le cycle de sommeil peut poser des défis, surtout pour ceux qui vivent avec des maladies chroniques comme le diabète. Ce dernier, affectant environ 463 millions de personnes à l’échelle mondiale, dont 150 millions de musulmans, nécessite une attention particulière durant le jeûne.
Le respect du jeûne implique une abstinence de nourriture et de boisson de l’aube au coucher du soleil. Pour les personnes atteintes du diabète, cette transition peut perturber l'équilibre glycémique déjà précaire.
En effet, le jeûne pendant le Ramadhan engendre un changement radical des habitudes alimentaires, avec des repas souvent riches en glucides complexes et en sucres, lors de l’iftar et du s’hor.
De plus, la réduction de l’activité physique et le manque de sommeil régulier peuvent exacerber les risques d’hypoglycémie et d’hyperglycémie.
Les complications dues à ces changements peuvent inclure hypoglycémie : provoquée par une prise de médicaments antidiabétiques sans une consommation adéquate de glucides.
Hyperglycémie : En raison d’un apport calorique excessif, lors des repas de rupture du jeûne, facilitant une élévation rapide du taux de glucose. La déshydratation : Un risque important pendant le jeûne, surtout dans les régions où les températures sont élevées. Pour les personnes diabétiques, plusieurs mesures peuvent être mises en place pour jeûner en toute sécurité, comme consulter son médecin traitant avant de commencer le jeûne, il est primordial de prendre rendez-vous avec un médecin ou un diététicien.
Une évaluation des risques doit être effectuée pour décider si le jeûne est recommandé. Le médecin doit également imposer à son patient un plan adapté incluant des recommandations alimentaires spécifiques pour le s’hor et l’iftar, avec une adaptation des doses de médicaments et de l’insuline, mais aussi des conseils sur la fréquence et le moment de la surveillance de la glycémie pendant la journée. Le malade doit absolument opter pour une alimentation équilibrée, lors du s’hor, privilégier les aliments à faible indice glycémique pour une libération d'énergie prolongée.
Éviter les aliments gras ou riches en sucre qui pourraient causer des pics glycémiques. Il est important également de bien s’hydrater, durant la nuit, il est essentiel de boire suffisamment d'eau pour compenser la déshydratation. Éviter les boissons sucrées et les caféines qui peuvent aggraver la déshydratation. Et l’un des points les plus importants que le malade doit prendre en compte est la surveillance régulière de la glycémie. Pendant le Ramadhan, il peut être nécessaire de surveiller la glycémie plus fréquemment, en particulier avant le s’hor et après l’iftar, pour détecter toute anomalie le plus tôt possible.
Le Ramadhan est une période riche de sens et de dévotion pour les musulmans, mais pour les personnes atteintes de diabète, elle nécessite une planification minutieuse et des précautions adaptées.
L'importance de l'accompagnement médical ne saurait être sous-estimée pour prévenir des complications potentielles. En respectant les conseils d’experts de la santé, les personnes diabétiques peuvent expérimenter la spiritualité du jeûne tout en préservant leur santé.

M. M.

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