Ghardaïa : Piété et partage

La population ghardaouie, dans toute sa diversité sociologique, accueille le mois sacré dans une atmosphère de piété, de solidarité et de partage, notamment au moment de la rupture du jeûne avec les gens de passage. Les mosquées connaissent alors un engouement pour accomplir les cinq prières, notamment celles des taraouihs, dans une ambiance empreinte de spiritualité, les fidèles revêtant des tenues traditionnelles blanches dénotant de l'aspect civilisationnel de la région et traduisant un savoir-faire ancestral. Dans ces espaces de spiritualité, les fidèles récitent le Coran et écoutent les prêches. Des conseils sont également donnés par des spécialistes, des diabétologues ou des nutritionnistes afin de sensibiliser sur les bons comportements à suivre durant le jeûne. Le mois sacré est aussi celui de la récitation du saint Coran dans les mosquées. Une récitation collégiale interrompue au moment des prières dans une totale atmosphère de recueillement, afin d’achever la lecture de la totalité du Livre. Par ailleurs, la préparation des plats du terroir partagés entre les proches et le voisinage prend tout son sens durant ce mois ainsi que les habitudes particulières qui caractérisent les dix premiers jours. La mi-ramadhan revêt un caractère particulier par la préparation du plat favori des Ghardaouis, la chakhchoukha garnie de morceaux de viande ainsi que des gâteaux traditionnels pour fêter ce jour telles les crêpes ou baghrir arrosées de miel pur. La nuit du destin ou leilet El Qadar est fêtée, quant à elle, par un grand plat de couscous ou pour certains de chakhchoukha avec une sauce à base de dattes. Une occasion d'inculquer aux enfants les vertus du jeûne en leur offrant des cadeaux et en leur préparant le délicieux mets de rfiss, très réputé dans cette région.

Rafik C.

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