Foires locales durant Ramadhan : 40% des APC n’ont pas désigné leurs espaces

Le mois de Ramadhan est devant nos portes. Comme chaque année, la fièvre acheteuse, côté citoyen, et la spéculation, sport national de nombreux commerçants, ne sont pas à exclure. Devant cette situation confuse, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, dimanche, lors de la réunion du Conseil des ministres, l'accélération de la cadence des préparatifs au mois de ramadhan et le suivi rigoureux de la consommation et du stock pour éviter toute pénurie.
Il a également mis en avant la nécessaire application stricte des contraventions et la lutte contre le gaspillage en adoptant une politique de sensibilisation plus efficace et influente. Sollicité par nos soins, le docteur Mustapha Zebdi, président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), indique qu’il faut «œuvrer à ce qu’il y ait, d’une part, un environnement sain pour toutes les transactions commerciales et, de l’autre, assurer la disponibilité des produits de première nécessité». Il lance un appel pour «freiner la frénésie des Algériens par rapport à l’achat abusif de produits, en les rassurant».

Spéculation : l’Apoce appelle au durcissement des sanctions

Le président de l'Apoce rassure quant à la disponibilité des produits. Toutefois, «on n’arrive pas à gérer et à réguler le marché», a-t-il regretté.
A propos de la spéculation, déjà présente fortement, il appelle à «des mesures plus sévères et des révisions de toutes les sanctions figurant dans la loi de protection du consommateur 09-03». Pour sa part, Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), indique que son association, en collaboration avec les directions du commerce, travaille pour réussir l'organisation des foires locales durant ramadhan, que le ministre du Commerce a décidé de mettre en place.
Mais, déplore-t-il, 40% des APC à l’échelle nationale n’ont pas dégagé les espaces destinés à ces manifestations commerciales au niveau local. Aussi, explique-t-il, l’ANCA est proche des distributeurs «pour faire en sorte que les prix soient proches de ceux du gros». Un travail de sensibilisation des commerçants se fait également, explique Boulenouar, quant aux nouvelles dispositions des ventes en solde qui, contrairement aux années précédentes, se fera sans autorisation préalable.
A propos des prix, le président de l’ANCA indique que le kilo de la viande rouge oscillera entre 1.400 et 1.500 DA le kilo, et s’attend à ce que les prix des viandes blanches augmentent durant la première semaine de ramadhan, pour revenir à la normale dès la 2e semaine. Aussi, Boulenouar a tenu à assurer quant à la disponibilité des produits, indiquant que les quatre Offices interprofessionnels du lait, des viandes, des fruits et légumes et des céréales «assurent que les stocks suffisent même au-delà de ramadhan». Pour les estimations, le premier responsable de l’ANCA prévoit une commercialisation de 700.000 tonnes de fruits et légumes par une cinquantaine de marchés de gros au niveau national. Pour les viandes rouges et blanches, une quantité de 110.000 à 120.000 tonnes de viandes rouges et blanches sera commercialisée. Par ailleurs, il convient de rappeler que le ministre du Commerce a rassuré quant à la disponibilité de tous les produits de large consommation, proposant l'autorisation, à titre exceptionnel, des vendeurs ambulants durant le mois de Ramadhan pour endiguer la spéculation.
Il a précisé que 24.000 tonnes de sucre et 25.000 tonnes d'huile devraient être mises sur le marché durant la période de jeûne. Et afin de parer à tout imprévu, avait indiqué M. Rezig, l'Etat reste disposé à intervenir pour assurer la disponibilité des produits alimentaires de large consommation (viandes, huile, céréales, légumes, etc.), en recourant à l'importation.
Fouad Irnatene

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