
Il a été décidé de lever, à titre exceptionnel, le blocage des marchandises importées. Cette mesure d’urgence, annoncée dimanche, intervient à l’issue d’une réunion interministérielle de haut niveau consacrée à l’évaluation de la situation des biens et marchandises en attente de dédouanement au niveau des ports et autres points d’entrée du territoire.
La réunion a été coprésidée par le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, et le ministre des Finances, Abdelkarim Bouzard. Selon un communiqué du ministère, les travaux ont porté sur l’examen approfondi de la situation des cargaisons importées restées bloquées, notamment au niveau des infrastructures portuaires, aéroportuaires et des zones sous contrôle douanier.
À l’issue des échanges, il a ainsi été décidé de procéder, à titre exceptionnel, à la «libération» immédiate de l’ensemble des marchandises en souffrance, qu’elles soient entreposées au niveau des ports, des aéroports ou dans les zones placées sous contrôle douanier, y compris celles dont l’expédition vers le territoire douanier algérien est antérieure au 3 août 2025, précise le communiqué du ministère.
Cette mesure vise à désengorger les plateformes logistiques, éviter les pertes économiques et limiter les préjudices financiers, tant pour les opérateurs que pour les finances publiques.
La réunion s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des instructions des hautes autorités du pays, et a vu la participation de plusieurs responsables et représentants d’institutions stratégiques, dont le directeur général des Douanes, le général-major Abdelhafid Bakhouche, le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (Aapi), Omar Rekhache, ainsi que le président du Conseil du renouveau économique algérien (Crea), Kamel Moula. Étaient également présents des représentants de la Banque d’Algérie et de l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef).
Cette mesure exceptionnelle s’inscrit dans une approche globale de rationalisation du commerce extérieur, fondée sur l’équilibre entre la régulation des flux importés, la protection du tissu productif national et la réponse efficace aux besoins du marché.
Elle traduit la volonté du gouvernement de conjuguer rigueur économique, soutien aux opérateurs et adaptation aux réalités logistiques du terrain. Réagissant à la récente décision des autorités, El Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (Anca), a salué la mesure «réfléchie, pragmatique et conforme aux attentes du tissu économique national».
Dans une déclaration accordée à El Moudjahid, il a souligné que cette décision permettait de répondre concrètement aux besoins exprimés par les opérateurs économiques et les fabricants, notamment en lien avec les retards enregistrés dans certains segments de la production.
«Il s’agit d’une démarche qui vise, non seulement à apaiser les risques, mais aussi à garantir une continuité d’approvisionnement et de production à l’échelle nationale», a-t-il affirmé. Boulenouar a également tenu à rappeler que la maîtrise de la production à l’intérieur du pays constitue un facteur de stabilité, à la fois pour les marchés, les consommateurs et l’économie nationale.
«C’est un signal positif en direction des clients économiques et de la société algérienne dans son ensemble», a-t-il insisté.
S. B.