
De plus en plus, le cancer se propage pour toucher de plus en plus de personnes. Cette pathologie, en fait, est parmi les premières causes de mortalité dans le monde. Elle est également une maladie lourde en termes de coût de prise en charge. Aujourd'hui, le cancer n'épargne pas les enfants. De plus en plus de sujets jeunes sont atteints de la maladie du siècle. En Algérie, le constat est le même : la tendance est à l'augmentation du nombre d'enfants ayant un cancer. Leucémie, lymphomes, neuroblastomes ou encore certains cancers héréditaires, à l'instar du rétinoblastome, appelé communément cancer de yeux et lequel se termine par une ablation des yeux lorsque la maladie n'est pas diagnostiquée à la naissance. En effet, dira le Dr Aboutaleb, médecin généraliste, l'on assiste de plus en plus à la généralisation des formes de cancers parmi la catégorie des enfants. Il faut savoir que le cancer du sang vient en tête avec 30 à 40%, suivi par le cancer des yeux ou le rétinoblastome. Il ajoutera également que le cancer qui est provoqué par une cellule normale dont le code génétique fait l'objet d'un dérèglement et d’une transformation pour se multiplier et produire des cellules anormales qui prolifèrent de façon anarchiques et rapides. Cela dit, ces anomalies des gènes à l'intérieur des cellules cancéreuses ne signifient pas pour autant que le cancer est héréditaire. Le plus souvent, elles ne sont pas transmises par les parents mais acquises après la naissance. Il insistera ainsi sur le fait que plus de la moitié des cancers de l'enfant surviennent avant l'âge de 5 ans. Parfois dès la naissance. Sur le plan clinique, le Dr Aboutaleb dira que les symptômes renvoient souvent à la triade : anorexie, amaigrissement et douleur. Il estimera par ailleurs que les statistiques font actuellement 1.000 nouveaux cas de cancers parmi les enfants, mais ces chiffres ne reflètent pas la réalité. «J'étais médecin, dans un hôpital, au Sud du pays, on recevait 100 nouveaux cas par an pour une ville de 100.000 habitants, précisera-t-il. Concernant la prise en charge, il relèvera que des efforts sont consentis, par rapport aux années passées. Il faut dire que l'Algérie s'est dotée d'un Plan National de Lutte contre le Cancer, en plus du lancement d'une plateforme numérique pour les rendez-vous de radiothérapie et d'un couloir vert qui a permis à la Pharmacie centrale des hôpitaux, même avec la fermeture de l'espace aérien, de recevoir l'Acide Folique et le Méthotrexate destinés au traitement de la leucémie de l'enfant. Pour notre interlocuteur, il reste beaucoup à faire en termes de prise en charge, d'autant plus qu'ils sont nombreux aujourd'hui, les malades cancéreux, évacués au centre du pays pour des soins. Une étude réalisée, dans ce sens par l'INSP, en 2018, a montré qu’un taux de 23% des enfants cancéreux résidant dans les régions de l’Est et 4% résidant dans les régions de l’Ouest suivent leur traitement dans le centre du pays, ce qui dénote du manque de prise en charge des cancers au niveau des services de pédiatrie. Aujourd'hui, l'Algérie, à l'instar de tous les pays, célèbre la Journée internationale du cancer de l'enfant, une occasion pour lancer un appel à la promotion de la prévention à travers un diagnostic précoce du cancer de l'enfant qui se déclare de manière brutale.
Samia D.