Annaba : La placette Bathat Sidi Cheriat lieu de convivialité

La vieille ville, ex-place d’Armes, connaissait une ambiance exceptionnelle durant le mois de ramadhan. Cette année et en pareille période, elle n’a pas failli à la règle même si la cité s’est vidée quelque peu de ses anciens habitants qui ont déménagé loin de la ville dans des nouvelles cités notamment à El Kalitoussa, Draa Errich et Sidi Amar. Dès la rupture du jeûne et comme c’est de tradition, la placette Sidi Cheriat ou Bathat Sidi Cheriat jouxtant la mosquée Salah Bey, cœur de la vieille ville, sort de sa torpeur pour renouer avec une frilosité particulière. Les anciens se souviennent que dès la fin du mois de Chaâbane, des tentes blanches étaient implantées sur la placette, des guirlandes lumineuses en vue de l’exposition et de la vente des confiseries traditionnelles et gâteaux traditionnels tels que Baklaoua, K’taïf, Zlabya, Makroute… Des familles anciennes d’Annaba avaient le monopole de ce commerce, vu la réputation de qualité des produits fabriqués. Le passant se régalait de ces confiseries délicieuses. Les odeurs alléchantes se dégageaient de chaque tente et les commerçants rivalisaient dans le décor et la présentation. La concurrence entre les commerçants était loyale, leur proximité, leur amitié fournissaient un échange de bons produits et de bons conseils qui profitaient à améliorer les gâteaux et confiseries. A cela s’ajoutent dans cette ambiance conviviale et féerique les concerts organisés le soir par des orchestres de Malouf réputés pour leur talent et leur voix chaude et envoûtante, à l’instar des défunts Mohamed El Kourd, Mostapha Triki, et par la suite Hassan El Annabi. Ainsi, tout au long du mois béni les bonnes odeurs, la belle musique et les chants mélodieux enchantaient les esprits et la population attendait avec impatience la rupture du jeûne pour entamer une nouvelle soirée musicale en savourant les meilleurs gâteaux achetés sur la placette Sidi Cheriat. Les festivités et les chants commençaient juste après la prière de Tarawih, ainsi les fidèles après une dévotion toute une journée s’adonnaient au plaisir saint de la dégustation et de l’écoute des belles voies chantant les Madih, le Malouf de la belle andalousie. Aujourd’hui et depuis le début du mois de carême, la placette Bathat Sidi Cheriat est au rendez-vous avec les rencontres de jeunes et de retraités dans les cafés, notamment au Minaret, qui accueillait autrefois des soirées artistiques qu’animaient des chanteurs de renommée. Les jeunes s’adonnent à des discussions jusqu’à l’heure du S’hour autour d’un café, d’un thé et de Kalblouz.

B. Guetmi

Sur le même thème

Multimedia