Annaba - Archéologie : Un patrimoine national et universel à protéger et à valoriser

De notre correspondant Boudjemaâ Guetmi

Les sites archéologiques sont légion à Annaba. Ils témoignent de passage de civilisations qui se sont succédé depuis la nuit des temps. Les plus visibles et les plus anciennes qui résistent encore aux aléas du temps sont les ruines romaines, que surplombe la basilique de Saint Augustin située à l’entrée Sud-Ouest de la ville d’Annaba. Classé en 1968 monument national, le site des ruines romaines, qui s’étale sur une superficie de 30 hectares, comprend des citernes de tailles différentes, dont certaines comportent un dispositif de récupération des eaux pluviales. Parmi ces citernes, il y a lieu de citer les citernes d’Hadrien d’une capacité de 12.000 mètres cubes .Celles-ci sont les plus importantes citernes découvertes à ce jour, d’après le directeur de la culture de la wilaya d’Annaba, le poète Driss Boudhiba. Se trouvant au débouché de l’aqueduc romain, ce réservoir est formé d’une salle de 40,25 m sur 17,40 m, d’une hauteur de 10 m, deux rangées de piliers de 1,60 m de côté forment trois nefs en voutes d’arête. En 1893, ces citernes furent restaurées pour l’alimentation de la ville d’Annaba.  
La citerne dite «de forme bizarre»,  découverte lors des fouilles de 1929, est munie d’un orifice d’évacuation circulaire à son extrémité.
Elle compte des angles supérieurs et inférieurs arrondis, et son intérieur est revêtu d’un enduit en ciment. Outre le théâtre romain, le quartier des Villas et les théières, on y trouve également le marché et la cité chrétienne qui abrite la basilique de la paix érigée par Saint Augustin lui-même. Dans la perspective de valoriser les ruines romaines, il a été programmé trois projets.
Le  premier consiste, indique le directeur de la culture, en la réalisation d’un musée sur le site archéologique d’Hippone (Annaba), qui s’étalera sur une assiette de terrain de 500 m2. Le  futur musée sera doté d’une architecture adaptée au site,  a-t-il précisé.
Il viendra ainsi s’ajouter au musée datant de l’époque romaine. Les autres projets concernent la protection des ruines romaines, avec la délimitation des vestiges qui devront faire l’objet de travaux d’aménagement des voies de passages et de l’installation d’un réseau d’éclairage pour la cité antique classée au patrimoine mondial. 
Le théâtre romain d’Hippone, nom de la ville à l’époque romaine, est le plus large d’Afrique. Avec une capacité de 6.000 places et une largeur de 100 mètres, il arrive en tête devant les théâtres africains de Sabratha (Libye) avec 92,6 mètres de largeur, Timgad (Batna) 63,6 m. Dougga (Tunisie) 63,5 m et de Djemila (Sétif) 62 m. Dans le monde, il devance ceux d’Athènes (Grèce) et de Pompéi (Italie), avec respectivement 77 et 60 m de largeur. 
Les autres vestiges archéologiques existant à l’échelle du territoire de la wilaya sont aussi importants les uns que les autres. Il s’agit, notamment, de la citadelle Hafside, qui fait l’objet actuellement d’un intérêt pour sa réhabilitation et sa mise en valeur. Classé en 1978 patrimoine national, la citadelle Hafside a subi plusieurs transformations à travers le temps,  en particulier durant la période d’occupation coloniale. La vieille ville est un autre site archéologique qui exige aujourd’hui plus que jamais une prise en charge avant qu’il ne soit trop tard, car des pans entiers de cette cité qui renferme des maisons et mosquées au style architectural arabo-islamique disparaissent au fil du temps face au mépris des uns et des autres. 
Malgré quelques actions de rénovation et de réfection qui ont touché la mosquée Bey pour concerner actuellement celle d’Abou-Merouane, la vieille ville interpelle plus avant qu’elle ne connaisse sa fin.
 
B. G.

 

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