
Parmi les réalisations sublimes que la sagesse et le génie créateur des hommes ont forgées et ancrées dans nos mémoires, figure la zaouia de Sidi el Djoudi, édifiée sur les monts du Guergour, pour constituer un pôle d’excellence dédié à la foi et à l’apprentissage des préceptes du Saint Coran.
Aussi, est-il devenu avec le temps inimaginable de séjourner à Hamam Guergour, ne serait-ce que pour une cure thermale ou traverser cette région montagneuse sans marquer une halte au cœur de ce sublime espace de tourisme cultuel et culturel témoignant des valeurs de notre patrimoine millénaire. N’est-ce pas là aussi que cette baraka continue d’animer tous les enfants du pays de Sidi el Djoudi qui se sont attelés, voila quelques années, à redonner vie à ce pan du savoir, de la spiritualité et faire que cette zaouïa, qui constitue une référence du tourisme culturel dans la wilaya de Sétif soit un centre de rayonnement qui honore la mémoire et le parcours de ce saint patron. Un investissement d’envergure qui se traduit, a proximité de la mosquée et du cimetière où est enterré Sidi el Djoudi par une belle réalisation s’élevant sur quatre étages, comptant une dizaine de classes, une bibliothèque ainsi que des espaces pour l’étude et la récitation du Coran avec toutes les commodités qui s’imposent pour l’accueil, l’hébergement et la restauration des étudiants émanant de cette région du pays Juste reconnaissance à Sidi el Djoudi Belhadj, issu de la confrérie des mourabitoun et dont la vie a été entièrement dédiée à la foi depuis son arrivée de Seguia el Hamra au XVIIe siècle (XIe siècle de l’Hégire), décide de s’installer dans la région de Guergour, devenue alors un lieu de prédilection pour le saint homme à l’effet d’enseigner les préceptes du Livre Saint. Un choix d’autant plus marqué par l’hospitalité et l’accueil chaleureux de la population Sur les hauteurs du Guergour, Sidi el Djoudi s’installe alors au lieudit El Medina, un endroit calme et paisible pour se consacrer pleinement à sa foi religieuse et y édifier, l’une des plus importantes écoles coraniques de la région. En 1765, cheikh el Hocine el Ourtilani dans sa «rihla aux Lieux Saints de l’Islam, ne tarit pas d’éloges pour Sidi el Djoudi dont il met en exergue les qualités d’homme pieux et exégète du Coran. Un homme écrivait-il, «qui a consacré sa vie à la religion et aux actes de bienfaisance envers les concitoyens qui lui vouèrent un grand respect». Une zaouia dont la renommée ne tarde pas à franchir les limites de la région grâce à l’œuvre mémorable de ce saint homme qui a su faire prévaloir, en plus de la mission d’enseignement coranique et religieux, les valeurs sublimes de l’Islam, notamment la modération et le juste milieu, puisés du référent religieux national. Le saint patron de la ville de Hamam Guergour, rappelé à Dieu vraisemblablement en 1680, s’en est allé léguant aux générations la «baraka de Sidi el Djoudi» que des légendes publiées et racontées entretiennent encore avec beaucoup d’amour et d’émotion.
F. Z.