Tlemcen : Des soins médicaux dans les zones éloignées

Dans certaines régions comme à Beni Boussaïd et d’autres communes rurales, l’accès à des soins spécialisés reste un parcours semé d’embûches. Le manque d’infrastructures, l’éloignement des hôpitaux, le coût du transport ou tout simplement l’absence de personnel qualifié rendent la consultation médicale, surtout dans certaines spécialités, presque inaccessible.
Les chiffres confirment cette fracture territoriale. En dehors des grands centres urbains comme Tlemcen et Maghnia, l’offre de soins demeure très limitée. C’est donc une bouffée d’oxygène que représentent les caravanes médicales.
«Je n’ai jamais vu de cardiologue ici, c’est la première fois», confie un vieil homme à Beni Boussaïd venu consulter pour des douleurs thoraciques persistantes. «Nous n’avons pas de clinique et l’hôpital le plus proche est à plus d’une heure de route. Cette visite, pour moi, c’est une bénédiction».
Consultations gratuites, bilans de santé, orientation vers les structures hospitalières en cas de nécessité, sensibilisation à certaines pathologies chroniques : les retombées concrètes de la mission sont multiples. Pour les habitants des hameaux visités, cette initiative est bien plus qu’un service : elle est le signe que l’État ne les a pas oubliés.
Des mères venues avec leurs enfants, des personnes âgées en quête de réponses à des douleurs ignorées depuis des mois : la mobilisation a dépassé les attentes, confirmant la soif de soins.
Au-delà de l’acte médical, c’est aussi une autre facette de la profession de soignant qui s’est exprimée à travers cette caravane : celle du devoir envers la communauté. Les médecins présents ont tous salué l’importance de ces actions pour recréer un lien de confiance entre la population et les institutions.
«On soigne mieux quand on écoute, quand on va à la rencontre des gens. La médecine ne se limite pas aux murs d’un hôpi-tal», confie une jeune généraliste, émue par les récits de certains patients rencontrés.
«La solidarité nationale ne doit pas être un slogan, mais une pratique constante», rappelle un responsable local.
Cette opération a, certes rencontré un large accueil, mais elle soulève des questions essentielles sur la pérennité de telles actions. Les caravanes médicales, bien que bénéfiques à court terme, sont-elles suffisantes pour répondre aux défis structurels de la santé dans ces régions reculées ? Car une visite ponctuelle ne peut remplacer un véritable établissement de santé doté de moyens constants et de personnels qualifiés.
Organisée en partenariat avec le Centre hospitalo-universitaire de Tlemcen, une opération de ce genre a eu lieu et a rassemblé une équipe médicale pluridisciplinaire, composée de spécialistes en cardiologie, pneumologie, ORL ainsi que de médecins généralistes. Tous volontaires, ces professionnels ont accepté de quitter leurs blocs opératoires et cabinets pour aller à la rencontre des populations souvent démunies face aux besoins sanitaires de base

A. M.

Multimedia