À l’approche de l’Aïd el Adha et de la saison estivale, les autorités de la wilaya de Tipasa ont renforcé leur mobilisation pour garantir un approvisionnement régulier en eau potable. Un plan d’action a été mis en place pour répondre à la demande croissante attendue pendant cette période, marquée par une forte consommation domestique et touristique.
Le directeur des ressources en eau de la wilaya, Noureddine Hmidatou a présidé récemment une réunion de coordination pour faire le point sur la situation de l’alimentation en eau potable. Cette rencontre a permis de préparer la gestion de l’approvisionnement pendant l’été, de planifier la période de l’Aïd, et d’organiser une coupure technique d’une semaine à partir du barrage de Kef Eddir pour permettre la maintenance des équipements essentiels du système de pompage et de transfert. La wilaya produit actuellement environ 185 000 m³ d’eau par jour, provenant de plusieurs sources. Le barrage de Kef Eddir, situé à Damous, assure à lui seul 64 000 m³/jour. Grâce à une nouvelle station de pompage récemment mise en service, cette capacité est portée à 100 000 m³/jour. La montée en puissance est appliquée de manière progressive afin de préserver la stabilité du réseau de transfert, éviter les surpressions et réduire les risques de fuite.
La station de dessalement de Fouka 1 représente une autre source majeure. Actuellement à 60 000 m³/jour, elle verra sa production grimper à 90 000 m³/jour dès le mois de juin. Cette augmentation, très attendue, permettra de renforcer l’approvisionnement dans la partie est de la wilaya, notamment dans les communes de Fouka, Douaouda, Koléa et Bou-Ismaïl.
En parallèle, la wilaya exploite 180 forages souterrains, répartis sur l’ensemble du territoire, qui fournissent au total 53 000 m³/jour. D’autres ressources complémentaires proviennent du barrage de Bouroumi (6 000 m³/jour) et de la station de Bou-Ismaïl (3 500 m³/jour), ce qui permet d’assurer une certaine flexibilité en cas de besoin.
Malgré cette diversité de sources, le déficit reste préoccupant, avec un manque estimé à 90 000 m³/jour. Pour y remédier, les pouvoirs publics ne misent pas uniquement sur la production, mais également sur l’amélioration des infrastructures de stockage. La wilaya dispose actuellement de 330 réservoirs, mais leur capacité s’avère parfois insuffisante pour répondre à la demande journalière.
Sept nouveaux réservoirs sont en cours de réalisation, dont un stratégique à Hadjout, une localité connue pour ses difficultés d’alimentation en eau. Ces structures, qui seront opérationnelles en 2025, permettront une meilleure gestion des volumes produits et assureront une distribution plus régulière et plus équilibrée entre les communes.
En ce qui concerne la répartition actuelle de l’eau, des disparités persistent. Six communes bénéficient d’une distribution quotidienne de six heures. 11 autres communes sont alimentées un jour sur deux, durant quatre à six heures, et 11 communes supplémentaires reçoivent de l’eau tous les deux à trois jours, pendant huit heures en moyenne. Les autorités locales, à leur tête le wali de Tipasa, ambitionnent de réduire ces écarts dès cet été, éviter les perturbations vécues les années précédentes et assurer un accès équitable à l’eau pour tous les citoyens, en toute période et ce, grâce aux hausses de production et aux nouveaux équipements. M. Ali Moulay a salué, dans ce contexte, les efforts considérables de la société Seaal, souvent critiquée par le passé, mais qui a su démontrer son efficacité sur le terrain à travers plusieurs interventions d’urgence, la gestion de la maintenance préventive, et l’accompagnement des communes dans la gestion locale de l’eau. Il a également félicité les techniciens, les ingénieurs et les ouvriers mobilisés chaque jour pour maintenir la continuité du service public, notamment dans les zones rurales et enclavées.
S. E.
