Tipasa : 2 700 logements en projet

À l’occasion de la Fête de l’indépendance et de la jeunesse, la wilaya de Tipasa s’apprête à livrer un total de 2 703 logements à leurs bénéficiaires. Cette opération, annoncée par le wali, Ali Moulay, concerne exclusivement des logements entièrement achevés, raccordés aux réseaux et prêts à l’habitation.

Le wali a fermement déclaré que plus aucun logement inachevé ne sera distribué, mettant ainsi un terme à la pratique consistant à remettre des clés ou attestations symboliques avant la finalisation des travaux. «Quand on donne une clé, c’est pour qu’elle ouvre immédiatement un logement habitable», a-t-il précisé, soulignant que la transparence et la crédibilité de l'administration envers les citoyens constituent un capital essentiel. La répartition de ces logements couvre plusieurs formules. Tout d’abord, le logement social locatif (LPL) représente la part la plus importante avec 926 unités, réparties entre cinq communes : Damous, Gouraya, Messelmoun, Hadjout et Bou Ismaïl. Ces logements seront attribués à des familles issues des listes d’attente prioritaires dans le respect des critères sociaux. Ensuite, 50 logements promotionnels aidés (LPA), situés dans la cité Senghoui à Sidi Amar, sont prêts à être occupés. Ces logements, entièrement terminés, permettent une installation immédiate des bénéficiaires. Concernant le programme AADL, 227 logements sont prêts à être remis aux souscripteurs : 174 à Ahmer El Aïn et 53 à Fouka. Ces livraisons marquent la clôture de tranches de programmes entamés les années précédentes.Une autre part importante du programme concerne l’habitat rural, avec 1 500 aides financières destinées à la construction de logements individuels. Le wali a rappelé que cette aide, d’un montant de 700 000 dinars algériens, constitue un soutien de l’État, mais que le reste du financement et de la réalisation incombe au bénéficiaire. Il a également exprimé son regret quant au faible taux de concrétisation des aides rurales octroyées ces dernières années, plusieurs citoyens n’ayant toujours pas entamé leurs chantiers. Au sujet de la rareté de nouveaux programmes de logements sociaux ces deux dernières années, M. Moulay a évoqué la difficulté majeure liée à la disponibilité du foncier. La wilaya de Tipasa, en raison de sa configuration géographique et administrative, fait face à des contraintes spécifiques : une grande partie de ces terrains sont à vocation agricole, forestière ou touristique, tandis que d’autres sont des propriétés privées ou collectives soumises à des litiges. Cette situation limite fortement les capacités de lancement de nouveaux projets. Cependant, la wilaya ne reste pas passive. 13 dossiers ont été déposés auprès du Conseil des ministres pour le déclassement de terres agricoles, en vue de la construction de 5 000 logements sociaux supplémentaires. Par ailleurs, un nouveau pôle urbain est en préparation à Sidi Amar sur un site de plus de 300 ha. Les études sont déjà bien avancées et le projet vise à accueillir 34 000 logements, toutes formules confondues. Une grande partie de ces terrains relève de biens privés non revendiqués, ce qui permet à l’administration de les intégrer dans les programmes publics dans le respect de la législation. Toutefois, l’article 24 de la loi de Finances 2024 stipule que ces terrains ne peuvent être récupérés par l’État qu’après 15 ans sans revendication. Face à cette contrainte, le wali a affirmé que la wilaya envisage de recourir à la procédure d’expropriation pour utilité publique, afin d’accélérer la mise à disposition des assiettes foncières nécessaires. Enfin, M. Moulay a renouvelé son engagement envers les citoyens de Tipasa, affirmant que les efforts déployés par la wilaya visent à offrir des logements décents dans le respect des délais, de la transparence et de l’équité sociale. Il a assuré que les projets en cours permettront, à moyen terme, de résorber une partie significative de la demande en logement à travers la wilaya.

S. E.

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