
La bibliothèque principale de lecture publique Tidjani -Mohamed a accueilli, mercredi, une journée d’étude consacrée à l’analyse des enjeux de la sauvegarde patrimoniale à l’ère du numérique.
Organisée sous l’égide de la direction de la culture et des arts de la wilaya de Ouargla, cette rencontre a réuni un parterre d’acteurs du secteur culturel, d’experts, d’universitaires et de représentants d’institutions concernées.
Etaient notamment présents : le directeur de la maison de la culture Moufdi-Zakaria, le président de la commission culture, tourisme et artisanat de l’assemblée populaire de wilaya, des représentants de la direction du tourisme, du syndicat local des architectes ainsi que des membres de l’office national de gestion des biens culturels protégés, antenne de Ouargla, et de nombreuses associations patrimoniales.
Les interventions se sont articulées autour d’un enjeu majeur, comment concilier la préservation du patrimoine avec les mutations technologiques rapides qui redéfinissent nos rapports au passé, à l’espace et à la mémoire collective.
Dans ce contexte, la Dr Amira Zatir, enseignante-chercheuse à l’école nationale supérieure d’architecture d’Alger, propose une relecture virtuelle du patrimoine médiéval algérien à travers la reconstitution numérique de vestiges de villes disparues. Une démarche alliant rigueur scientifique et innovation technologique, qui offre de nouvelles perspectives à la valorisation du patrimoine national.
La seconde intervention, signée de l’architecte Hadef Salam, directeur de l’entreprise «Tourathouna», a mis en lumière l’importance du dessin assisté par ordinateur (DAO) dans la documentation et la restauration des bâtiments anciens. Son expérience de terrain a permis de montrer comment la technologie peut devenir un outil puissant de sauvegarde, en alliant précision, rapidité et fidélité historique.
Le Dr Aïssa Boulkaïbet, quant à lui, a souligné dans sa communication le rôle croissant des systèmes d'information géographique (SIG) dans la numérisation du patrimoine touristique, notamment dans les régions sahariennes, souvent mal desservies par les moyens classiques de conservation.
Enfin, le Dr Akram Boukhamla, universitaire à Ouargla, a élargi le débat en explorant les usages actuels et futurs de la technologie dans la protection du patrimoine, insistant sur l’intelligence artificielle, la réalité augmentée et les visites virtuelles comme outils d’éducation, de sensibilisation et de protection.
Au terme des échanges et du débat animé qui a suivi les présentations, les participants ont formulé une série de recommandations. Il s’agit notamment de créer des cellules interdisciplinaires au sein des directions de la culture, de former les cadres aux outils numériques, de développer des cartes interactives du patrimoine, d’encourager les musées à proposer des visites virtuelles, de mettre en place un système d’alerte pour les sites en péril, et de renforcer les partenariats entre les acteurs publics, privés et académiques.
La journée s’est clôturée par la remise de certificats de reconnaissance aux intervenants en signe de gratitude pour la qualité de leurs contributions
C. G.